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"YO LE BISUI-A, ME YO PA LE MERITJEN-AN !"OU "VADE METRO SATANAS !"

    "YO LE BISUI-A, ME YO PA LE MERITJEN-AN !"OU "VADE METRO SATANAS !"
   Même si, comme le répète à satiété TI SONSON, en sirotant son "dékolaj" souvent bien matinal, "Neg pa ni mémwè", il est bon de temps en temps de regarder en arrière..
   C'est comme An tan Wobè, enfin à l'époque de l'Amiral ROBERT, si l'on préfère, c'est-à-dire pendant la 2è guerre mondiale (1939-45), quand la Martinique fut totalement isolée du monde extérieur et de sa lointaine Mère-patrie, parce qu'elle était dirigée par un amiral suppôt du Maréchal PETAIN, le fameux ROBERT en question. PETAIN et ROBERT s'étaient agenouillés devant HITLER et ça, les Etats-Unis, n'apprécièrent pas du tout. Ils furent un temps tentés d'occuper la Martinique mais la totalité de la flotte française et ses 4.000 marins s'étaient réfugiés dans la rade de Fort-de-France, et surtout il y avait plus urgent à combattre que ces troufions alcoolisés qui foutaient le bordel la nuit dans les quartiers populaires à la recherche de chair féminine fraîche.
   Il y avait surtout les sous-marins teutons qui rôdaient dans l'Atlantique, déterminés à envoyer par le fond les navires yankees. L'un d'entre eux d'ailleurs envoya un jour un message de détresse à l'Amiral ROBERT : l'un de ses sous-mariniers avait été gravement blessé par un obus qu'il s'apprêtait à tirer, ce dernier ayant brusquement reculé au lieu de s'élancer vers l'avant. Il risquait carrément de mourir sous l'eau ! ROBERT autorisa ce sous-marin à faire surface aux environs du Carbet, à déposer son blessé et à repartir en toute tranquillité. Le sous-marinier prussien fut dument soigné, amputé en fait, et put tout aussi tranquillement vaquer à ses occupations, au point, en dépit de ses béquilles, d'enfanter avec quelques Négresses peu regardantes. Bref, c'est pas là notre sujet du jour...
   Notre sujet c'est le blocus amerloque infligé à l'île aux fleurs.
   Pour punir l'Amiral ROBERT, notre grand voisin du Nord punit les Martiniquais. Des destroyers américains se mirent à patrouiller autour de l'île, empêchant tout navire de commerce d'y accoster, ce qui fit que très vite tout vient à manquer. D'abord, les médicaments et les vêtements, puis l'huile, le sel, les chaussures, les cravates, les chaussettes et les capotes appelées drôlement fo-kal (faux pénis) dans le langage local. Puis, la viande devint rare, le pain, faute de farine-France disparut et il n'y avait pas suffisamment de farine-manioc pour satisfaire tout le monde. La famine menaçait donc !
   Facho mais rusé, l'Amiral ROBERT tenta de convaincre les Yankees qu'il n'était pas pro-PETAIN, mais neutre, et que de ce fait, ils pourraient laisser passer au moins un ou deux cargos de ravitaillement chaque mois. Les Yankees se laissèrent convaincre et des marchandises commencèrent à débarquer à Fort-de-France, notamment le fameux biscuit américain dont il est question dans le titre de cet article. Sauf que ROBERT et sa clique avaient endoctriné la population qui défilait dans les rues, bras haut levé, clamant, non pas "Maréchal, nous voilà !" comme en France, mais "Amiral, nous voilà !". La devise pétainiste "Travail-Famille-Patrie" fleurissait aux frontons de tous les bâtiments publics et surtout des mairies dont les maires de couleur, démocratiquement élus, avaient été brutalement remplacés par le plus riche homme sans couleur de chaque localité. C'est ainsi qu'à Foyal, le Grand Mulâtre Victor SEVERE fut évincé au profit d'un Béké qui portait le même nom que celui qui un demi-siècle plus tard importera le...chlordécone. Bref, c'est pas là non plus notre sujet. Si cet article est trop long, vous pouvez revenir à Fessebouc ou alors aux sites-Internet qui publient des articles de 3 lignes et demi. Pas de souci !
   Nous disions donc que les Martiniquais endoctrinés au pétainisme, étaient bien contents de recevoir le biscuit américain chaque mois, biscuit étant une image pour dire médicaments, vêtements, chaussures, viande, farine et fo-kal, mais qu'ils détestaient ou plutôt que le régime de l'Amiral ROBERT leur avait appris à détester les Américains. D'où la sentence du grand philosophe insulaire TI SONSON :
   "Ou enmen bisui Méritjen-an, mé ou pa lé Méritjen-an !".
   Autrement dit "Vous aimez le biscuit américain, mais vous ne voulez pas de l'Américain !". Bon, on ne va pas continuer ce cours d'histoire gratuit et l'on va arriver directement à notre sujet. Pour dire ceci : le Martiniquais d'aujourd'hui est exactement dans les mêmes dispositions d'esprit que ses arrière-grands-parents du temps de l'Amiral ROBERT. Il veut la farine-France, l'oignon-France, la pomme-France, le yaourt-France et est, avec son congénère d'une île située plus au nord de l'archipel, le plus gros consommateur de champagne au monde par tête d'habitant.  Mais il déteste celui qui lui envoie tout ça ! Bon, tant que ce dernier reste dans sa froide contrée dite Métropole, cela ne pose pas de problème, mais dès l'instant où il s'avise de venir s'installer au soleil de cette île où il pleut deux-cent quarante jours par an, alors là, ça va pas du tout. Mais alors là, pas du tout !
   TI SONSON, notre philosophe des mornes et des savanes, a inventé une formule pour synthétiser ce sentiment pour le moins malsain :
   "Vade Métro Satanas !" 
   Ah, pour nos éventuels lecteurs non insulaires, "Métro" signifie Blanc originaire de France qui est venu vivre, provisoirement ou définitivement, à Madinina. Paraît qu'ils seraient si nombreux qu'ils menacent les autochtones de les cannibaliser tous, enfin de les génocider par substitution comme disait l'HOMERE local, de les grand-remplacer comme on dit plus vulgairement désormais. Ouais...Sauf que le futur grand-remplacé se vautre dans les marchandises importées et roule en grosses cylindrées, même quand il n'est qu'instituteur ou postier et quand la Mère-trop-poule ose lui proposer un début de commencement d'une autonomie-light, une poussière d'autonomie en fait, il se précipite aux urnes et vote à 76%....NON !
   On a envie alors de lui lancer la fameuse apostrophe "Ay fè an lous..." (Va faire un ours...), mais plus poliment, on préfère se contenter de:
   "Ou lé bisui Métro-a, mé ou pa lé Métro-a !"
   Heu...pour la traduction, chers éventuels lecteurs non insulaires, voyez la méthode ASSIMIL !...

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