Et bientôt le vent altère La chute des billets Au passage je feuillette mes billets suisses Hum, ça sent le Capital Honte à moi ! Moi, lecteur de Marx Et merveilleux voyageur Devant l'étoile rouge La neige brûle pour les bons, les brutes, les truands et les méchants ! Mes parents épellent les vagabonds Du train tricontinental Bravo Confucius ! Entre les extrêmes je fixe Mao d'Orient Je reste un concert de cantiques parfaits Le long des rivières de riz rouge du Viêt-Nam Me voici monsieur Fakir. Oyez Pravda ! Je refais mon soleil rouge Du thé Pouchkine Du blé Bakounine Des Vitamines Pavlov Un tango Che Guevara ! Je repasse la vie Des moines errants Des moines mendiants O règles faites ! Je vois Bouddha Les poches pleines d'offrandes Les statues de liberté Sont couvertes de billets de banque Recommencent nos visions de trousseaux et de serrures Nous faisons rêver en polaroid … Je garde mon chapeau rempli de pierres Je crains les lapidations en plein jour Entends-tu le chant des braves de Managua ? Je redirai cela Retentissent encore Des crécelles et des tambours Juste un bâtonnet de craie Sur le tableau noir Je préfère cela J'ai les poches à l'envers J'achète des jardins de papyrus Au taux du jour ! Oh1Réflexe cardinal ! J'expose mon bleu d'encrier Le vent sera notre songe J'expose mes notes au soleil. Amie de Palestine ! La nuit russe est plus présente que les soleils dormants Toutes les constellations Accompagnent mes pas Traversé de lumière J'Enchante Bouddha Et Je médite Essaie, puis Vishnu Je Joue au cambiste Chaque femme bénit mes bagues nuptiales Samarie, écoute mes voix contraires Bienvenue aux canards laqués Adieu aux pintades plus crétinisées au palais des gourmands sauvages … Les vents coquins applaudissent les bourriques de Saint-Domingue ! Je viole la croix de St Anne Pour cacher nos légendes A deux pas de Saint-Germain des Prés Mes amandiers de Palestine libre M'apportent des vélos et pièces Dignes de mes adolescences d'acacias Je dessine ma face Dans la rivière des Matheux Puis j'observe Entre mon flanc gauche Et mon flanc droit Tatouages de poissons et coupes révolutionnaires J'hésitais entre L'euro et le dollar Sur la banquette Arrière de cette Fiat Je rejettes ces ingurgitations de merde capitale Mes pelotes de dollars us Sont imprimées par un con Finie l'Apocalypse ! Je vois le ciel s'ouvrir Et j'entends le son d'une flûte du Liban Je revends les billets rouges Rouges du sang de Jacques Stephen Alexis Et du sang de ses quatre frères angéliques Qui ont fait taire les quatre Evangiles du Port des Douleurs 61 billets chinois Pour un sommet russe Au Café chinois d'à coté Ça fait déj à une somme Merci pour la nouvelle maquette en bois La ville sera fête Je lance des bouteilles Dans tous les sens La révolution du Capital se moque de nous Car elle danse Et ma tête tourne Dans les jardins de César Un nasillard des Tropiques Joue à Frankenstein Bonne vue sur le Grand cimetière de Port Lacroix Ma fille comme le vent s'endort Dans le divan de Dante Je note les âneries du Docteur sorcier Pour apaiser ma soif Agis ô riverain Décide vite passager Avant les vomissures à venir O petite sœur d'Utopie Referme cette histoire Dans ta main, buvard rouge J'ai sous entre mes dents ta grenade ! O soufis, pleurons la Tricontinentale Un coffret d'allumettes Je replie mon verre …de Tequila Attendez ! Attendez Je revois les malséants Je vois aussi Judas Et ses pièces sonnantes J'attends les équations de Bolivar Et les rapports signés Batraville Je revois Hinche en vie Et Péralte sourire à Caracas J'ai les poches à l'envers Je capte des bouffées d'air emcore frais Mes poches se remettent à peine de la chute du Mur Il est midi à ma montre russe Je saurai me réchauffer A la gare de Moscou Pas vrai Jacques du fleuve Artibonite ? Pas besoin de donner du vent en partage Et des pièces à calmer la faim ‘'Deux gourdes s'il vous plaît ‘' A mon appel Les Samaritains restent toujours muets Ils ont craché dans mon coui taïno Ici quand tout s'en va L'orgueil des deux mondes vacille aussi J'ai encore les deux crevés comme Jacques Soleil Par quelle magie Le maître de la mer et de ses sirènes m'offrira –t-il Ses jarres d'or, sa paix ? Quel temps fait-il Sur le Pont Neuf ? Et le vent souffle-t-il encore ? Au passage des coffres- forts Je vois des pages Même mes cheveux en tresses d'or Refont la pluie L'arc-en-ciel nous parle ! Moi, Bouddha Je vis encore parmi les fontaines d'eau pure J'excelle le jour et la nuit J'entends entend enterrer Les Archipels de croix de Simon de la Croix ! Merde à tous les mauvais vendredis de douleurs Les chiens aboient et les cambistes Narguent les passants Avec leurs lots billets verts Cocotte chérie Je t'aime ô beauté Cache ta timidité Tiens cette feuille d'amandier vert Et recouvre toi vite Veux tu rire ? Cric ! Crac ! Ce sera comme un conte J'ai tutoyé la folie ! Tu dois la connaître Sous sa muni jupe Elle cache sa face Sa grenade à Port- aux- Crimes ! Tu sais ô prévoyante Ton regard voile la scène Et toute la séquence Altère nos regards Notre voisine dit des gros mots Elle tournera ses reins Comme une toupie Sur la cour de récréation Ce sera son jour gras! La presse locale parlera d'attentat Aux poches montées Dis cousin ! Cette litanie pour altérer les hommes durs Va servir à quelque chose ? Ma Magdalena à moi A sept couronnes d'or placées Plus haut que les luminaires Et ma cousine Germaine ? Elle s'entend avec les autres Je vénère ses pieds Et je dessine ses mains … Toute la foule me fera entrer dans son bunker Ma tante m'appellera Médor Nom de chien ! Mes camarades de fac Comprendront mes doutes Et cette musique me fait valser Je danse avec ma cousine J'évite de vider mes poches Elles contiennent des sables de la mer Et des cailloux d'eau douce Que ferais je ici ? Sans billets de trains Pour la ville de mes Amours ? Pour décapsuler une bouteille De coca et vider ma bière Il faut passer d'abord à la caisse Et, je commande un riz haïtien, vietnamien, voire asiatique En Amazonie ! Je commande un soir moscovite et havanais Pour des soirs et des romances de flamboyance !
Dominique Batraville