Leur coup politique a lamentablement échoué. Coup politique parce qu'il faut garder à l'esprit que contrairement à leurs homologues guadeloupéens, les élus martiniquais ne se sont quasiment jamais intéressés au sort de notre université depuis plus de trente ans qu'elle existe. En voici quelques exemples :
. Lucette Micheaux-Chevry exige que les Sciences, qui se trouvaient en Martinique, soient transférés en Guadeloupe (au motif fallacieux que "la Guadeloupe est moins développée que la Martinique") et que les Lettres/Sciences humaines ainsi que le Droit et l'Economie soient transférés en Martinique. Aucun responsable politique martiniquais ne bouge ! Et ce jeu de chaises musicales s'opère en un claquement de doigt.
. Quelques années plus tard, poussant un nouveau pion, la même L. Micheaux-Chevry aide à la création d'une Faculté de Droit et d'Economie en Guadeloupe en violation de la répartition des disciplines entre les deux îles et en contradiction avec le non-doublonnage des filières. Aucun responsable politique Martiniquais ne bouge ! Et cette Faculté de Droit/Economie-bis est créée sur le campus de Fouillole.
. Plus tard encore, Victorin LUREL aide à la création d'un deuxième campus au lieu-dit Camp Jacob, en Basse-Terre, campus de...Lettres et Sciences humaines. Nouvelle violation de la répartition des disciplines entre les deux pays et en contradiction à nouveau avec le non-doublonnage des filières. Aucun responsable politique martiniquais ne bouge ! Et cette quasi-Fac des Lettres-bis voit le jour.
On pourrait multiplier les exemples qui témoignent du désintérêt des politiques martiniquais de tous bords pour l'institution universitaire. En tout cas, le résultat est clair : la Guadeloupe dispose aujourd'hui d'une université presque complète alors qu'elle a toujours tout fait pour empêcher le développement des Sciences Exactes et Naturelles sur le campus de Schoelcher, en Martinique. Sur ledit campus, en effet, n'existe qu'un Département Scientifique Interfacultaire (DSI) dépourvu de moyens et surtout de postes d'enseignants.
Faut-il blâmer les Guadeloupéens pour autant ? Absolument pas ! Car leurs responsables politiques se sont toujours préoccupés de l'Université ainsi que leurs homologues guyanais d'ailleurs à l'époque de l'ex-UAG (Université des Antilles et de la Guyane) alors que leurs alter ego martiniquais s'en fichaient royalement. Petite anecdote révélatrice (qui n'est pas une légende urbaine) : dans les années 90, un élu est désigné par l'un des deux conseils que comportait la Martinique à l'époque (Conseil régional et général) pour occuper l'un des sièges des personnalités extérieures du conseil d'administration de l'Université. Cet élu prenait l'avion à 6h, à l'aéroport du Lamentin, avec les universitaires martiniquais membres du Conseil d'administration, se rendait à Fouillole avec eux, assistait à la réunion pendant une demi-heure, puis disparaissait de toute la journée pour réapparaître tranquillement à 16h c'est-à-dire au moment où les universitaires martiniquais s'apprêtaient à prendre l'avion pour revenir chez eux. Et ce petit jeu a duré des années ! Sans même parler d'autres réunions au cours desquelles les représentants des Conseils général et régional martiniquais étaient carrément absents alors que leurs homologues guadeloupéens et guyanais étaient toujours présents...
Donc Conconne et Antiste, pa rété la ! Votre petit jeu électoraliste ne trompe personne et vos amendements n'auraient eu pour effet que d'aboutir à terme à l'éclatement de l'Université des Antilles et à la création de deux micro-universités dépourvues de toute attractivité. Sans doute ignorez-vous que 70% des bacheliers martiniquais et guadeloupéens__et cela depuis toujours !__choisissent d'aller faire leurs études hors des Antilles. En France, au Québec etc...En poussant à la création d'une minuscule Université de la Martinique, le seul résultat que vous auriez obtenu, c'est que 90% de nos bacheliers partent étudier ailleurs. C'est donc ça votre Alé-Viré ?
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