Jean Bernabé rappelle que, conformément aux enseignements de l’Histoire, l’idée d’une fixité des peuples constitue un dangereux fantasme, qu’il importe d’éradiquer.
Enfin ! De la poésie « pour modifier les silences et la sève.» Chants en toute liberté, Chant libre de Gérard Nicolas est un recueil de poèmes qui somme le lecteur et la lectrice de donner le champ libre à son corps ainsi qu'à son esprit. Il lui faudra accepter de baguenauder ou driver, comme on voudra, dans «Mondes» singulièrement le « monde de l'enfance porté en l'air» ou celui de l'Amour «An zafè lanmou», ou de la «Dérive droite», du « Côté sans bord» en passant par «Les Raisons». Il ou elle devra entrer en poésie comme on entre en liberté :
Victor Jean-Louis Baghio'o par lui même • L'Harmattan • 2016 • ISBN 978-2-343-08161-8 • 242 pages • 24.5 €.
Le présent ouvrage vient compléter le portrait d'un homme de lettres antillais (1910-1994), contemporain de Césaire et de Senghor, dont les textes publiés n'offrent qu'une ébauche partielle ou réductrice.
Je dédie cette conférence à Alexandre Cadet-Petit, rencontré justement lors des colloques organisés à l’IUFM/ESPE, et avec qui je préparais un carnet de voyages sur Wifredo Lam, artiste que la plupart du public connaît pour sa fameuse Jungle à laquelle rend hommage Henri Tauliaut par une réécriture dynamique qui est déjà l’explicitation de la multiplicité des réceptions possibles.
Dans ce collectif, chercheurs, écrivains et artistes se penchent sur l'espace tabou qu'est le corps souffrant, sa sexualité et ses complexes formations identitaires.
Un écrit-racine. « La favela souffrait à l’unisson. Une seule crainte, un seul désespoir : sa démolition. »
Dans cette favela d’une autre époque, Tite-Maria, négrillonne pleine de rêves et d’espoirs, raconte la destruction de la favela de son enfance, entre misères et grandeurs, pauvreté et solidarité.
Roman témoignage d'un apartheid social, c'est aussi une réflexion sur l'héritage de l'esclavage au Brésil.
Les nuits chaudes du Cap Français" est le roman le plus célèbre de Georges Grassal, alias Hugues Rebel. L'auteur décrit de façon précise et détaillée le monde colonial insulaire, ses cultures et ses moeurs.
Désormais, les petits-fils d’Hassam, le héros de La Rue Cases-Nègres, ont mis leurs écouteurs et pianotent sur leur iPhone. Ils ont téléchargé des jeux où, d’un clic, ils remportent des victoires millénaires, sans souffrir ni courber l’échine. Alors ils regardent, narquois, l’instituteur et Mme Léonce, froissent le papier gris des Chiclets-boules de Mme Florentine, font un snapchat de la photo de Da Michèle avec son écharpe de laine sous les tropiques, et tweetent sur le pays d’enfance…
Dans Mon parler de Guinée, l'auteur nous propose l'étonnante musique, l'étonnant rythme d'une langue-rencontre des langues suivant une oralité qui célèbre la dimension organique de la voix. Il s'agit ici d'une démarche poétique d'une exceptionnelle présence.
L’Ombre animale est le deuxième livre de Makenzy Orcel, paru le 7 janvier aux éditions Zulma. Après la lecture de ce livre, force est de constater que la littérature d’Haïti est largement sous-estimée au vu de ses qualités uniques. Né à Port-au-Prince en 1983, Makenzy Orcel est déjà connu pour avoir écrit Les Immortelles sur la fureur de vivre au lendemain du tremblement de terre qui ravagea son île. Petit tour d’horizon d’une œuvre sauvage, pulsionnelle, et lyrique.
L’auteure avait déjà adapté un conte populaire allemand (Les musiciens de Brême) avec son ouvrage Yo, paru chez Exbrayat en août 2015. Son dernier ouvrage, Une histoire sans frein/An listwè san koraj, part lui aussi d’un conte allemand. Un conte du XIII ème siècle : Le joueur de flute de la ville de Hamelin. Cette fois nous n’avons pas ici affaire à une traduction-adaptation. Partant du conte allemand, Térèz Léotin nous offre à méditer un conte écologique, avec pour cadre la Martinique du début des années 60, quand la télévision n’avait pas encore remplacé le cinéma, que la canne couvrait la majorité des terres agricoles, et que les femmes à « tête marrée » ainsi que les hommes en bakwa ornaient les billets de banque de l’I.E.D.O.M. (Institut d’émission des départements d’Outre-Mer).
Philosophes, anthropologues, sociologues et autres psychologues ont forgé les concepts de «la question féminine»: domination masculine, machisme inconscient, parité, nature féminine, genre, etc.
Le célèbre créoliste martiniquais Jean BERNABE, fondateur et directeur du GEREC (Groupe d'Etudes et de Recherches en Espace Créole), au sein de la Faculté des Lettres et Sciences humaines durant une trentaine d'années, romancier à ses heures, nous revient avec une lettre à chaud adressée à Nadine Morano et sa déclaration tapageuse sur la blanchitude de la France.
Dans ce recueil d'une quarantaine de textes, l'auteur d'origine martiniquaise partage ses sentiments contrastés sur un monde déserté par la poésie. Il y confie son plaisir "jubilatoire de créer" mais aussi son rejet "des carcans mortifères". Extraits.
Ce livre est un cri – pas un cri de guerre, plutôt un cri de paix. Plus exactement, c’est une série de claques alternant avec des caresses. Appliquées à qui ?