Dans ce petit pays aux fleurs fanées qu'est la Martinique, il y a moult et moult occasions de se rouler par terre de rire.
Depuis que l'Internet et les réseaux sociaux sont apparus, ces occasions se sont démultipliées et la sphère politique se trouve être l'une des principales impactées. Depuis qu'Alfred MARIE-JEANNE a fait éclater l'abcès qui gangrène son parti et sa majorité (hormis la fraction POU BA PEYI-A AN CHANS), Facebook, par exemple, se déchaîne et tous ceux et toutes celles qui y passent leur vie ou en tout cas l'essentiel de leur temps libre, ont repris au bond l'accusation fallacieuse de l'un de ceux qu'il a dénoncés selon laquelle il recevrait de mauvais conseils de son entourage ou "son nouvel entourage".
Man pa Afritjen, mé majorité zanset-mwen té afritjen (menm si man ni Blan ek Chinwa adan fanmi-mwen tou). Ek sé davwè majorité zanset-mwen té Afritjen ki sa chouboulé mwen lanmanniè prézidan fwansé a, misié MACRON, trété prézidan Birkina-Faso, misié KABORE. Prézidan fwansé a té ka vizité péyi afritjen an tala ek i té ka fè an plodari adan Linivèsité Ouagadougou, kapital péyi-a. An lè, MACRON pèmet kò'y fè djendjen :
"Sé pa mwen ki pou réparé lektrisité linivèsité Birkina-Faso !"
Dans le conflit du Parc Naturel de Martinique, que la quasi-totalité des médias fassent des reportages à charge contre Louis BOUTRIN, président de cet établissement qui dépend de la CTM, qu’ils ne donnent jamais la parole aux non-grévistes, révèle l’indignité et la bassesse de ceux qui se parent du titre de journaliste dans ce pays où n’importe qui se pare de n’importe quel titre sans vergogne !
D'entrée de jeu, une scène dépouillée, presque nue, hormis un étrange objet rectangulaire et d'une blancheur inquiétante. Coffre-fort ? Cercueil ? Malle ? Et autour, quatre danseurs, deux de chaque sexe, qui évoluent à part, chacun dans son propre espace. Chacun comme perdu dans son for intérieur. Gestes tantôt brusques, tantôt hiératiques. Regards fixes mais qui regardent l'au-loin comme s'ils cherchaient quelque horizon à jamais perdu.
Mon grand-père maternel, au fin fond de sa campagne du quartier Macédoine, au Lorrain, où il tentait de maintenir vaille que vaille sa petite distillerie jusqu'à ce qu'elle soit contrainte de fermer ses portes au milieu des années 50 du siècle passé, aimait à répéter une expression qui me semble intraduisible ou difficilement traduisible en français : "Neg ki wè lajan ta". Littéralement, cela donne "Les gens qui ont vu tardivement l'argent", ("Neg" étant bien sûr pris ici dans son sens premier en créole à savoir "homme, individu"). En français académique, cela donne "parvenu", mais pas besoin d'être un grangrek pour sentir que ce terme ne parvient pas à exprimer la rapacité un peu grotesque que l'on perçoit dans l'expression créole.
D'abord un chiffre : sur les 220.000 fonctionnaires catalans seuls...9% sont payés par l'Etat espagnol. Cela signifie quoi ? Que la Catalogne est déjà indépendante de facto et depuis longtemps. Un autre chiffre : il y a, en Catalogne, 15.000 policiers catalans payés par la Catalogne contre 6.000 policiers espagnols ("la Guardia civil") payés par l'Etat espagnol. La Catalogne n'est, certes, pas reconnue comme un pays à part entière et elle n'a pas de siège à l'ONU, mais elle est mille fois plus indépendante que de la plupart des ex-colonies européennes d'Afrique, notamment du tristement célèbre "pré carré français".
Aude-Emmanuelle HOAREAU était docteur en philosophie et théoricienne de la Créolité réunionnaise, mais aussi danseuse et artiste. La mort vient de l'emporter à l'âge de 39 ans. Raphaël CONFIANT qui, à l'époque où il était le doyen de la Faculté des Lettres et Sciences humaines de l'Université des Antilles, l'avait invitée à prononcer une conférence sur le campus de Schoelcher qui avait attiré un nombreux public, lui rend hommage...
Sé jòdi-a, dimanch 1é oktob, gouvelman otonom Kataloy pou òganizé référandom-la asou lendépandans-li. Nou ka chonjé ki lasimenn pasé, sé manblo(policier/police officer) pangnol la, yo ka kriyé La Guardia civil, té za débatjé adan dives ministè Kataloy pou té sa aresté moun ek 13 minis adan sé moun-tala. Adan menm balan-an, yo té pongné(saisir/to seize) 6 million bilten votman pou sa opozé éleksion-an tjenbé kò'y. Sé konsidiré diktati an tan jénéral FRANCO té anni viré-paret toubannman ! Pies péyi l'Ewop pa di ayen asou vakabonnajri-tala ek djol met-a-manyok-yo (président) rété koud.
Une fois de plus les grands médias européens et nord-américains démontrent à quel point leur prétendu souci de l'information équilibrée et surtout recoupée est juste une fable pour gogos devenus accros à la télé-réalité et à whatsapp c'est-à-dire, hélas, une bonne majorité des...on n'ose pas dire citoyens. Disons consommateurs. Consommateurs pas seulement de produits alimentaires (cancérigènes) que l'on trouve à profusion dans ces nouveaux temples de la culture que sont devenus les hypermarchés et autres centres commerciaux, mais aussi d'images, de vidéos, d'émissions-télé. Après le tube digestif, c'est le cerveau que le système en place colonise.
Le combat de la Catalogne pour obtenir son indépendance de l'Espagne, quoiqu'éloigné de nos préoccupations à nous, Martiniquais, doit pouvoir nous donner à réfléchir et nous permettre de tirer quelques enseignements utiles pour notre propre cause. Ce jour, 20 septembre 2017, la police espagnole a, en effet, envahi le Palais national ainsi que le Parlement catalans (qui est une région autonome) pour arrêter 13 ministres, cela dans le but d'empêcher la tenue d'un référendum sur l'indépendance. La totalité des bulletins fabriqués pour ce scrutin, soit 6 millions, a d'ailleurs été saisie par cette même police.
En ces périodes où le suprématisme blanc relève la tête dans le sillage de l'élection de Donal TRUMP, il est intéressant de chercher à comprendre les racines d'un fantasme récurrent chez les Européens et Extrême-Européens (Nord-Américains) : celui de la disparition ou de l'extermination de la "race" blanche. Ce qui dans l'Europe d'aujourd'hui se traduit par l'expression "le Grand Remplacement" ou dernièrement à Charlottesville, aux Etats-Unis, par le slogan "Les Juifs ne nous remplaceront pas !".
Voix douce, légèrement féminine, ce qui me faisait le taquiner ("J'espère que Jean-Jacques DESSALINES ne parlait pas comme ça !" et lui d'éclater de rire), Maximilien LAROCHE, natif du Cap Haïtien (en 1937) et professeur durant près de quarante ans à l'Université Laval, au Québec, était un être tout en modestie qui était tombé en amour, comme on dit dans la Belle Province, avec la Martinique. Grand ami de Jean BERNABE et parti dans l'Orient éternel (comme on aime à dire en Haïti) en cette même année 2017, il a dû venir dix fois, vingt fois, je ne sais plus, dans notre île. Pour des colloques, des cours à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines du campus de Schœlcher en tant que professeur invité ou de simples voyages d'agrément. Ainsi était-il membre du jury du prestigieux Prix Carbet.
Pierre COMBESCOT, auteur des "FILLES DU CALVAIRE", vient donc de décéder à l'âge de 77 ans. Je ne l'ai rencontré qu'une fois et une seule : lors du dîner organisé par les éditions Grasset dans un grand hôtel parisien lorsqu'il obtint le Prix Goncourt en 1991. Lui et moi étions les deux finalistes de ce prix cette année-là, moi avec "EAU DE CAFE", publié comme "LES FILLES DU CALVAIRE" aux éditions Grasset. Soit une année avant que Patrick CHAMOISEAU n'obtienne ce prix avec "TEXACO", en 1992 donc. Deux finalistes pour une même maison d'édition, ce n'était pas chose très courante et notre éditeur, le truculent Yves BERGER, à l'accent méridional, était aux anges. Le Goncourt est certes une formidable récompense pour un auteur, mais c'est aussi un jackpot pour une maison d'édition, chose importante dans un secteur économique fragile et à la rentabilité économique peu évidente. Or, en 1991, Grasset, quel que soit le gagnant du Prix Goncourt, COMBESCOT ou CONFIANT, était sûr et certain de l'avoir.
Peu de gens le savent mais, 4 ans avant la publication de l'ELOGE DE LA CREOLITE en 1989 et 22 ans avant la création de l'Association "TOUS CREOLES" par Roger DE JAHAM, une série de rencontres entre "Neg" de bonne volonté et "Békés" de bonne volonté se sont déroulées pendant cinq mois au siège de l'entreprise de Roger DE JAHAM à la zone des Mangles. Cette initiative émanait de feu Jean BERNABE, récemment décédé lui aussi, et du côté des "Neg" de bonne volonté, il y a eu Gerry L'ETANG, Serge DOMI, d'autres que j'ai oubliés ainsi que moi-même. Oui, pendant cinq mois, chaque vendredi soir à 18h, en cette année 1985, nous nous sommes retrouvés autour d'une grande table ovale et les débats étaient dirigés tantôt par J. BERNABE tantôt par R. DE JAHAM entouré de Békés, pour la plupart chefs d'entreprise (dont j'ai aussi oublié les noms). L'objectif de ces rencontres était d'essayer de trouver un terrain d'entente minimal entre Békés et "Neg" sur une série de questions telles que l'esclavage, la propriété foncière, l'emploi des jeunes, la culture etc.
Il faut une sacré dose de patience pour supporter d'entendre à longueur de journée des inepties ou des contrevérités, cela dans la bouche de gens qui croient avoir la science infuse alors qu'ils sont tout simplement des incultes. Dans la Martinique d'aujourd'hui, le premier quidam venu, sans avoir jamais ouvert un livre de sa vie, s'imagine pouvoir vous asséner sa vision du pays et de l'histoire du pays, surtout quand il est journaliste ou politicien. Quand je dis "livre", je ne parle évidemment pas de "livre de littérature" c'est-à-dire de romans ou de recueils de poésie. Je parle de livres d'histoire, d'anthropologie, de sociologie, de psychologie, de politologie, d'économie etc...Que je rende au passage un hommage au grand éditeur Emile DESORMEAUX, récemment décédé, qui a eu le courage de republier toute l'œuvre de Victor SCHOELCHER, les "Mémoires d'un colon à la Martinique" en 4 tomes du Béké de Sainte-Marie, Pierre DESSALLES (propriétaire de la plus vaste "habitation" de la Martinique, l'Habitation Nouvelle Cité, qui faisait au milieu du XIXe siècle près de 300 hectares), "Le préjugé de race aux Antilles" d'un autre Béké G. SOUQUET-BASIEGE publié pour la première fois en 1880 et s'agissant du XXe siècle, pour ne prendre que cet exemple, "De la Nation martiniquaise" de Camille DARSIERES. Ou encore le Dictionnaire Encyclopédique des Antilles et de la Guyane en 7 tomes.
Lè man apwann nouvel lanmò Marcel LEBIELLE, primié bagay man kouri fè, sé chèché an foto ta'y pou sa ilistré artik-tala zot la ka li a, men man té abo gadé asou GOOGLE, QWANT kisasyésa(etc.), man pa rivé jwenn pa yonn ! Bagay-tala ka montré an kalité nonm-lan té ni, an kalité ki ra toubannman lakay-nou : i pa janmen té enmen mété kò'y douvan abo tout djoubak(travail/work) i té ka fè pannan lanné ek lanné pou sa défann lang ek kilti kréyol la ek soutou palantjé'y (promouvoir/to promote).
Lorsque l'ouvrage de Houria BOUTELDJA est sorti, il y a un peu plus d'un an, j'avais tout de suite été tenté d'en faire un compte-rendu tellement il m'avait enthousiasmé, mais je me suis vite ravisé, ne voulant pas participer à la cacophonie, souvent malsaine, qui s'était presque immédiatement installée dans la plupart des grands médias français et cela sous la plume des bienpensants de gauche comme de droite. Je m'étais alors contenté d'un bref article brossant le portrait de l'auteur :
72.000 hectares de terres agricoles partent en fumée chaque année !
Hectares dont la production permet de nourrir 200.000 personnes. Les géographes ont donné un nom pompeux à ce triste phénomène : la "rurbanisation" ou urbanisation des zones rurales. Les 72.000 qui sont détruits, c'est dans l'Hexagone, l'une des plus grandes puissances agricoles non seulement d'Europe, mais du monde. Il s'agit ni plus ni moins d'un crime contre les générations futures et pas seulement celles de ce pays, mais du monde car une grande partie de la production française est exportée.
Lanmò toujou ka konyen lespri-nou ek ka blijé nou mandé kò-nou pou ki sa nou vini anlè latè. Ta gran met-a-manyok kréyol Jean BERNABE pa sipwann mwen davwè man té sav i té ni an maladi ki sérié, men an menm balan-an, man di kò-mwen kon sa man sav poutji an nonm vayan kon sa vini asou latè : i té vini pou ba lang kréyol-nou an pli bel pal i trapé jik jòdi-jou. Aloski tout grangrek té ka tiré méprizasion ba sa yo ka konsivwè kontel an patwa, Jean BERNABE, ki poutan té agréjé gramè fwansé, désidé mété tout fos-li, tout vidjozité'y, tout antélijans-li soutou adan goumen pou sa vréyé kréyol-la douvan.