Comment est-ce possible ?
Très simple : ce sont les maires et mairesses de nos 34 communes qui accordent les permis de construire. Chacun (e) dans son petit coin a le droit de faire déclasser les terres agricoles et d'autoriser soit des constructions individuelles soit des HLM soit des lotissements. Un grignotage sournois, peu visible à l'œil nu, mais qui, année après année, réduit notre foncier agricole à l'état de peau de chagrin.
Ainsi, dans la commune du St-Esprit, un panneau posé au bord d'une route qui jouxte un champ de canne d'une dizaines d'hectares, annonce que celui -ci sera loti. Divisé en 74 lots ! On suppose que c'est pour y construire des villas. Or, l'usine du Galion ne cesse de crier famine depuis des années. Elle dit manquer de cannes ! Au point de ne pas pouvoir produire du sucre martiniquais et d'en importer "de l'espace européen", comme l'a déclaré dernièrement sa direction laquelle a du rappeler quantités de sachets dans les supermarchés parce qu'ils contenaient "des résidus métalliques". "Espace européen" renvoie-t-il aux îles Canaries et à Madeire, régions périphériques de l'Union Européenne où l'on plante de la canne à sucre, ou bien à du sucre de...betterave ? Dans le premier cas, le non-dit de l'usine du Galion ne serait pas trop grave mais dans le second, cela relèverait carrément de la tromperie du consommateur. A investiguer...
1.000 hectares sont donc bétonnées ou bitumées chaque année à la Martinique. 5 hectares par ci, 20 par là, 30 plus loin, 50 ou 70 encore plus loin. Au bon vouloir des maires et mairesses désireuses de satisfaire les demandes de leur électorat ou en quête de contribuables puisqu'un maire de la côte caraïbe n'avait pas hésité à déclasser des terres appartenant à une distillerie au motif suivant : "La canne, ça ne ramène que des rats alors que les maisons et HLM, ça rapporte des habitants et des impôts". Outre que cette bétonisation à outrance est une aberration économique comme le montre l'importation par l'usine du Galion de sucre "européen" mais c'est aussi et surtout un crime contre les générations futures.
Nos maires et mairesses veulent-ils/elles transformer la Martinique en une immense dalle de béton et de bitume ?