A l’heure où le nouveau président de la république française, Nicolas Sarkozy réaffirme son soutien indéfectible à Israël, il est bon de savoir comment sont traités les prisonniers palestiniens dans les prisons de l’entité sioniste. Un article du quotidien « Le Monde » en date du mercredi 9 mai 2007 est très éclairant à cet égard :
« La Quatrième convention de Genève sur le statut des prisonniers considère que les civils vivant dans des territoires occupés sont des personnes protégées ». L’article 76 stipule que « les personnes protégées accusées d’infractions doivent être détenues dans le territoire occupé et, si elles sont condamnées, exécuter leur peine dans ce territoire. » Ainsi, comme le veulent les règles internationales des droits de l’homme, chaque prisonnier peut recevoir les visites de sa famille.
{{Israël ne respecte pas ces dispositions.}} Toutes les prisons dans lesquelles sont détenus les Palestiniens sont situées sur le territoire de l’Etat juif, à l’exception d’une seule, celle du camp militaire d’Ofer, à proximité de Ramallah, en Cisjordanie. Cet état de fait facilite d’autant moins les visites des familles aux prisonniers que tout Palestinien souhaitant se rendre en Israël doit préalablement obtenir un permis spécial qui n’est pas des plus faciles à décrocher. Il faut ensuite franchir les check-points, barrages militaires et policiers, et affronter toutes les entraves à la liberté de circuler qui sont imposées aux Palestiniens. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) organise, dans la mesure du possible, ces visites avec des autobus.
L’entreprise n’est pas facile, car {« ce qui sous-tend le régime des permis est que les visites familiales sont un privilège qui peut être limité ou annulé pour des raisons diverses »,} indique une étude de B’tselem (organisation israélienne de défense des droits de l’homme dans les territoires occupés) sur les violations du droit de visite intitulée { Privé de contact. «Selon le département légal du service des prisons, la visite est « une faveur » qui peut être déniée en fonction de la conduite du prisonnier ou pour d’autres raisons »}, souligne l’étude.
Pour pouvoir prétendre au droit de visite, il faut d’abord justifier d’une parenté au premier degré avec le détenu. {{Jusqu’au mois de juillet 2005, les fils, filles, frères et sœurs âgés de 16 à 35 ans n’avaient pas la possibilité de demander un permis de visite}}. Cette règle a été supprimée en janvier 2006. D’après le rapport de B’tselem publié au mois de septembre 2006, 24% des requêtes sur les 30.000 déposées ont été rejetées. Une fois « recalé », le demandeur doit attendre trois mois pour effectuer une nouvelle demande. {{C’est l’arbitraire le plus total}}. {« Pour des raisons de sécurité, l’entrée en Israël est interdite »} est le seul motif invoqué. Inutile de chercher plus loin. Les agents du Shin Beth, service de sécurité intérieure d’Israël, ont la haute main sur la procédure. Il n’y a pas de recours possible et le CICR qui relaie l’information est impuissant. Par exemple, après l’enlèvement du caporal Gilad Shalit, le 25 juin 2006, les autorités israéliennes ont décidé de stopper tous les droits de visite. Une plainte a été déposée devant la Haute Cour de justice par une organisation de soutien aux prisonniers, HaMoked, et les permis ont été renouvelés au bout d’un mois. Mais les hommes âgés de 16 à 35 ans, considérés comme {« une menace pour la sécurité »}, en ont été exclu.
Les délais sont extrêmement longs. En mars 2006, 2.800 requêtes de visite soumises en 2005 n’avaient toujours pas été examinées. {{Tous les prétextes sont bons pour ne pas donner suite : changement de statut familial, changement d’adresse, mauvaise orthographe des noms, etc.}} En principe, les mineurs de moins de 16 ans n’ont pas besoin de permis pour rendre visite à leurs proches. Mais, souvent, ils n’ont pas de pièce d’identité__un sésame difficile à obtenir__, alors, ils passent la journée à la porte de la prison espérant qu’un miracle se produise. Les contacts physiques entre parents et enfants sont interdits. Les anciens prisonniers ne sont pas autorisés à rendre visite à des proches. Les voyages pour se rendre dans les prisons sont toujours longs en raison de barrages. Sur place les procédures de contrôle sont très tatillonnes et les attentes interminables