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Rassemblement Martiniquais pour le Changement

29 JUILLET 2009, UN ACCORD HISTORIQUE.

29 JUILLET 2009, UN ACCORD HISTORIQUE.

Historique ! Oui, l’accord politique pour une Martinique responsable dans le cadre de l’article 74, signé le 29 juillet 2009, est véritablement historique.

Jamais depuis la création du Front Antillo-Guyanais pour l’Autonomie (FAGA -1961 - autour des martiniquais Edouard Glissant, Marcel Manville, Ephraïm Marie-Joseph, du guyanais Justin Catayée et du guadeloupéen Albert Béville) ou de la Convention du Morne Rouge (août 1971) réunissant les partis ou organisations autonomistes de la Réunion, de la Guyane, de la Guadeloupe, et de la Martinique, la revendication en faveur d’une Autonomie pour la Martinique n’avait été exprimée avec autant de force et de conviction. Avec en prime, la sérénité et l’expérience politique acquise après 27 années de Décentralisation.

Certes, il y a eu la Déclaration de Basse-Terre en décembre 1999, à l’initiative de Lucette Michaux-Chevry, d’Antoine Karam et d’Alfred Marie-Jeanne. Mais, il s’agissait là d’un accord entre les exécutifs des 3 Régions de Guadeloupe, Guyane et Martinique visant à proposer au président de la République et au gouvernement la création d’un statut nouveau de Région d’Outre-Mer.

Aujourd’hui, la nature même de l’accord en modifie la portée. Des hommes et des femmes d’obédience politique très différente ont pu surmonter leurs divergences idéologiques ou partisanes, pour défendre l’intérêt supérieur de la Martinique répondant ainsi à l’Appel de Claude Lise et d’Alfred Marie-Jeanne, les deux instigateurs de ce Rassemblement Martiniquais pour le Changement.

Oui, désormais les Martiniquais ont pris en main leur propre destin et ce, indépendamment de l’évolution des situations politiques de Guadeloupe ou de Guyane. Cette avancée politique est le fruit d’un long processus démocratique qui a débuté à Saint-Pierre, peu avant 1902, autour des idées du Député Marius Hurard (Parti Républicain Progressiste) qui, déjà à l’époque, revendiquait l’Autonomie pour la Martinique. Aimé Césaire a repris le flambeau en 1958 avec la création du PPM (Parti Progressiste Martiniquais) et du mot d’ordre d’Autonomie pour la Nation Martiniquaise. Durant des décennies la propagation de l’idée d’Autonomie par le FAGA, le PCM et toute la mouvance nationaliste a ainsi contribué à préparer les esprits.

Mais c’est véritablement depuis une dizaine d’années que l’évolution institutionnelle de la Martinique a pris forme concrètement, grâce à la volonté politique du Sénateur Claude Lise et du Député Alfred Marie-Jeanne. Hommes d’engagement et d’expérience, ils ont su rompre avec un marronnage de bon aloi pour inscrire cette revendication d’Autonomie dans le cadre de l’Article 74 de la Constitution française. Dans un premier temps, ils ont su trouver une large majorité au sein des deux Assemblées qu’ils président. D’abord, lors du Congrès du 18 décembre 2008, où les élus, à 74,46%, ont opté pour cet art. 74. Puis, au Congrès du 18 juin dernier, où les organes et les compétences de la Collectivité Territoriale de Martinique ont été précisés. Le débat a été libre, démocratique, en toute transparence et en direct à la télévision.
Avec cet accord politique obtenu le 29 juillet 2009, une seconde étape a été franchie. Des organisations politiques ainsi que des représentants de la société civile ont pris le relais des élus et ont constitué un front commun au sein du Rassemblement des Martiniquais pour le Changement. Leur volonté clairement exprimée est d’œuvrer pour une Martinique autonome.

{{6 mois après la Crise sociale de Février 2009}}

Historique ! Oui, car cet accord politique survient 6 mois à peine après une des plus graves crises sociales que le pays ait connue. Signataires de l’Appel de 74, nous avions très vite souligné que ces légitimes revendications de février 2009 dépassaient largement le cadre social et posaient la question de la responsabilité et du pouvoir martiniquais. Au plus fort de la crise, les présidents Lise et Marie-Jeanne ont rappelé que l’essentiel des revendications de la rue devrait trouver sa traduction à travers des politiques publiques qui tardent à être mises en œuvre. Inlassablement, malgré les clameurs de la rue et certaines critiques injustifiées, ils ont su éviter le chaos et alerter un gouvernement qui n’avait pas pris toute la mesure de notre situation culturelle, économique et sociale. Chacun tirera les leçons de cette révolte sociale mais le fait est qu’aujourd’hui, des Martiniquais ont fait choix d’inscrire leurs revendications dans le cadre de l’art.74 de la Constitution qui s’avère juridiquement convenable, économiquement soutenable et politiquement souhaitable.

Bien sûr, l’évolution institutionnelle n’est pas une finalité en soi et ne peut se concevoir qu’au service du développement économique, de la justice sociale et du bien être de la population.

Bien sûr, la Martinique est loin d’être apaisée et il faudra apporter rapidement des réponses à la crise économique actuelle qui frappe plus durement les plus défavorisés.

Mais, ne sommes-nous pas arrivés à un moment clé de notre Histoire ? N’est-il pas grand temps de sceller un véritable pacte social et d’inscrire nos revendications dans le cadre d’un pays qui se construit ?

Que l’on soit élu, syndicaliste, militant associatif ou simple citoyen, la question centrale qui se pose à nous est celle de la Responsabilité collective. Car, face à la délitescence du corps social, on ne peut pas envisager l’avenir s’il n’existe pas dans notre pays un minimum de responsabilité, c’est à dire le poids d’une conscience portée par chacun d’entre nous, investi dans chaque décision, et frappée du sceau d’une légitimité intérieure.

La volonté exprimée par le président Nicolas Sarkozy pour clarifier le débat constitue également une avancée non négligeable qui devrait permettre de rassurer les partisans de l’immobilisme. D’autres résistances que l’on sent au sein même de la population méritent d’être vaincues pour une adhésion massive en faveur de l’art. 74
Le texte fondateur de cet accord politique devrait y contribuer car il est à la fois pédagogique et mobilisateur. A charge pour chacun d’entre nous d’assurer sa diffusion et d’en expliquer les principaux enjeux à nos concitoyens à travers une campagne de proximité. C’est à cette tâche que nous devrions nous atteler dans les semaines à venir.
Après des décennies de tergiversation et d’atermoiement, des Martiniquais se sont rassemblés pour le Changement.

C’était le 29 juillet 2009.

L’Histoire est en marche et nul ne l’arrêtera.

Louis Boutrin

Commentaires

eric_e_g_ | 18/08/2009 - 13:47 :
Eric E.G. NOGARD Courriel : eric.nogard@orange.fr Fort-de-France, le 15 Août 2009 De la Lettre aux Békés..., Au, Donnons-nous la main. === Ne voulant être ni le berger ni le chien d’un quelconque troupeau, Nous nous sommes tenu éloigné, tant de la Politique que du Syndicalisme D’autant plus que de Dieu qu’il était, l’esprit s’est fait de plus en plus Populace. Mais il arrive que le courant veuille vous emporter, pourquoi ne pas vous en défendre. Se défendre du courant qui veut vous emporter, n’est-ce pas un peu ça, l’instinct de Conservation. Surtout quand ce courant embrasse tant de fange dans un tel amalgame… infecte. Nous laisserons-nous emporter sans émoi, et laisserons-nous nous mettre un bandeau sur les yeux, Pour nous empêcher de voir à quel abîme sans retour on cherche à nous conduire. On nous rappelle à l’envi, sans oser le nommer, (** France-Antilles Martinique du 11 Août 2009) Ce poète qui dit « Donnons-nous la main », mais au juste pour quoi faire, le dit-il. Pour former une « écrasante majorité de nègres et dérivés » mais pourquoi ces dérives. Le nègre dérivé serait-il toujours un nègre une fois atteinte l’autre rive… douteux. « Donnons-nous la main » pourquoi pas. Mais pour quels « Actes Majeurs de Réciprocité ». Au nom de quelle Justice, de quelle Légitimité, de l’humanisme de quel Maître innommable. Au nom d’une révision déchirante des pratiques de qui, de quelles manières de voir. Pourquoi ce clair obscur pour ne pas dire le noir sur les bienfaits des uns, les turpitudes des autres. Pourquoi se barricader dans l’ignorance feinte et pourquoi ne chercher la force que dans le nombre et les menaces. La main de quel nègre conviendrait à la notre quand le nègre fait de nous un nègre « dérivé ». Descendants d’esclaves et assimilés, pourquoi cet amalgame, pourquoi une telle « Assimilation ». A moins de ne regarder qu’à travers le noir de la peau en manière d’humanisme universel. En tout cas, il est bon que soit dit, afin que nul n’ignore ou ne feigne d’ignorer. Aussi vrai qu’un jaune est un jaune et qu’un rouge est un rouge, chacun doit se le dire, Un métis est un métis, il est une ENTITE, ni un dérivé, ni un assimilé. Aux yeux de quel nègre un métis passerait-il pour un nègre et aux yeux de quel blanc… Le Propre du Métis est de distinguer, de choisir, de s’en tenir et d’assumer. Rien ne nous est dû par quiconque, malgré nos Diplômes, par les Békés notamment. Nous devons concourir et que le meilleur gagne, c’est la règle du jeu depuis la nuit des temps. Si nous en avons les moyens, pourquoi ne pas créer notre Entreprise et partir à zéro comme tant d’autres l’ont fait. … / … Le Métis n’attend le Pardon de Personne ni réparation de quiconque et pour quoi que ce soit. « Entrer dans le Capital Social » d’un autre, à quel Titre, de quel droit, c’est du n’importe quoi. « Espérer le Patrimoine Foncier » gracieusement d’un autre, ce n’est pas là le langage d’un Métis. « Vouloir être autonome » en tendant la sébile, est-ce ça la dignité enseignée par le « Maître ». Certes « l’Histoire est en marche et nul ne l’arrêtera » comme le dit Louis BOUTRIN. Mais à l’idée de qui l’envie serait venue, de l’arrêter un jour… parler pour ne rien dire. Un Pays qui veut se construire, certes, mais sur des mots trompeurs ou sur des chiffres fiables. Pour savoir ce que c’est que d’être de sang mêlé, le DEVOIR du Métis est la LUCIDITE. Qu’on se donne la main, volontiers, mais pas à n’importe quel prix. Que les uns se prétendent méprisés par les autres et leur rendent leurs bienfaits par mille turpitudes. Que les uns haïssent les autres par convoitise fardée de mille façon fallacieuses et ignobles. A quoi bon se donner la main, mieux vaut se séparer, à moins d’un changement de mentalité. Eric E.G. NOGARD Lien Suggéré : • http://www.lescrutateur.com/ Voir : ** France-Antilles Martinique du Mardi 11 Août 2009, Débats, en page 4 :  Lettre aux békés (et aux autres). - par Maurice Jacques ;  29 juillet 2009, un accord historique. – par Louis Boutrin.

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