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COMMUNIQUE DE L’ASSOCIATION FRANÇAISE DES ANTHROPOLOGUES

A PROPOS DE L’INSTAURATION D’UN MINISTERE« DE L’IMMIGRATION, DE L’INTEGRATION, DE L’IDENTITE NATIONALE ET DU CO-DEVELOPPEMENT »

A PROPOS DE L’INSTAURATION D’UN MINISTERE« DE L’IMMIGRATION, DE L’INTEGRATION, DE L’IDENTITE NATIONALE ET DU CO-DEVELOPPEMENT »

L’Association française des anthropologues estime très alarmante la création d’un
ministère « de l’immigration, de l’intégration, de l’identité nationale et du codéveloppement
» et exprime son soutien aux chercheurs démissionnaires de la Cité nationale
de l’histoire de l’immigration (CNHI).

Certes, l’instrumentalisation par le gouvernement et de nombreux acteurs politiques des
thèmes de l’immigration et de l’intégration n’est pas une nouveauté en France ; elle se traduit
depuis une vingtaine d’années par une cascade de lois et circulaires.

Une surenchère
ininterrompue s’est mise en place, qui renforce la pression sur les étrangers, démantèle le
droit d’asile, réduit les possibilités de renouvellement des cartes de séjour, produit des sanspapiers,
amplifie les contrôles d’identité au faciès et aboutit à fragiliser des pans entiers de la
société sous prétexte de lutter contre l’immigration illégale.

Néanmoins, un tournant particulièrement inquiétant a été franchi avec l’instauration d’un
ministère associant les termes d’immigration, d’intégration et d’« identité nationale »,
suggérant que la nation serait menacée ou polluée par l’immigration.

Nous, ethnologues et anthropologues, dont la discipline à vocation comparative fonde
son corpus de connaissances sur les questions de l’altérité et de l’identité, tenons à affirmer
que la notion d’identité nationale ne saurait avoir de validité scientifique. Elle est une
construction sociale imaginaire qui, sous couvert d’unité, tend à renforcer les divisions, les
discriminations et les inégalités.

A travers le monde et les époques, les exemples que nous observons montrent que
lorsque l’État s’empare du thème de l’identité nationale, c’est partout une incitation directe au
mieux à la xénophobie, au pire à des violences entre groupes d’origines différentes.

De même que la loi ne dit ni ne fait l’histoire, un État qui se veut démocratique ne saurait
édicter l’identité d’une nation, que ce soit en termes ethnique ou culturel, moral ou encore
idéologique.

Paris, 31 mai 2007

_ Association française des anthropologues,
_ FMSH, 54 bd Raspail, 75270 Paris cedex 6
_ [afa@msh-paris.fr->afa@msh-paris.fr]
_ [http://www.afa.msh-paris.fr->http://www.afa.msh-paris.fr]

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