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A propos d'une biographie d'Edouard Glissant (1è partie)

Raphaël CONFIANT
A propos d'une biographie d'Edouard Glissant (1è partie)

   La parution récente de la toute première biographie de l'écrivain martiniquais Edouard GLISSANT dans la prestigieuse collection "GRANDES BIOGRAPHIES" de Flammarion a suscité une réprobation immédiate de la part "d'amis, parents et alliés" comme on dit dans les avis d'obsèques quotidiennement diffusés à la radio en Martinique. Un affidé a même recommandé de ne pas lire l'ouvrage ! Pourquoi ne pas le brûler en place publique pendant qu'on y est !

   L'auteur du supposé blasphème est un universitaire français, François NOUDELMANN, qui se flatte d'avoir fréquenté de près l'auteur de "La Lézarde" au cours des douze dernières années de la vie de ce dernier. J'ai pour ma part connu GLISSANT au cours des vingt dernières années, tantôt de près, tantôt de loin (quoique plus souvent de loin que de près) et je peux dire que la lecture d' "EDOUARD GLISSANT. L'IDENTITE GENEREUSE" ne m'a absolument pas choqué. Bien au contraire !  Je ne connais M. NOUDELMANN ni d'Eve ni d'Adam et ne suis pas en train de lui tresser une couronne de lauriers, mais je dois avouer qu'il fait montre de qualités d'écriture, d'un style comme on dit couramment, tout à fait remarquables et que son ouvrage est non seulement fort agréable à lire, mais aussi très stimulant intellectuellement.

   Avant d'en venir à l'analyse de son ouvrage, je voudrais m'arrêter sur un certain nombre de notions qu'avancent les fameux "parents, amis et alliés" pour le clouer au pilori et notamment le fameux "droit à l'opacité". En clair M. NUDELMANN aurait méchamment violé ce droit en révélant des choses intimes sur la personne d'Edouard GLISSANT. Je dirai d'abord à ces gardiens du temple que si le droit à l'opacité est respectable, ceux et celles qui veulent qu'on le leur appliquent doivent D'ABORD se l'appliquer à eux-mêmes. Des exemples ? Au hasard et sans ordre chronologique : le Québécois Réjean DUCHARME, l'Américain Tomas PYNCHON, le Portugais Fernando PESSOA ou encore le Basco-martiniquais Salvat ETCHARD. Le premier DUCHARME publie à 24 ans, chez Gallimard, un roman qui sera immédiatement salué par la critique et figurera sur la liste du Prix Goncourt. Or, l'auteur a refusé de donner des interviews ! Il a repoussé toutes les demandes des journaux, des radios et des télés et durant les quelques trente ans que durera sa carrière, on n'aura en tout et pour tout que deux (oui, 2 !) mauvaises photos de lui. Quant à Fernando PESSOA, il a usé d'une méthode inverse, mais tout aussi efficace : il a multiplié les hétéronymes. A ne pas confondre avec ce que le grand public appelle des "pseudonymes" car PESSOA construisait patiemment une biographie pour chacun d'entre eux, ce qui fait qu'il était devenu tout à la fois Alberto CAEIRO, Ricardo REIS, Alvaro de CAMPOS, Bernardo SOARES etc...En tout soixante-douze hétéronymes !!! Super boulot d'opacification de sa personne. Quant à PYNCHON, les médias en sont même venus à douter de son existence et l'ont surnommé "l'écrivain anonyme" car depuis qu'il a commencé au début des années 50, lui aussi refuse toute interview et il n'existe quasiment pas de photos de lui. Enfin, celui qui nous concerne le plus, Salvat ETCHARD, Basque devenu Martiniquais, ombrageux palefrenier d'un Béké du sud de la Martinique, qui obtint le Prix Renaudot en 1967 pour Le Monde tel qu'il est (éditions Mercure de France). Panique dans les rédactions parisiennes à l'époque ! On ne disposait d'aucune photo ni notice biographique du lauréat et en Martinique, il refusa toute interview à l'ORTF (devenue RFO, puis MARTINIQUE 1è). J'étais en classe de Seconde au lycée Schoelcher cette année-là et mon professeur de français, le brillantissime Raoul BERNABE, agrégé de Lettres classiques, membre du Parti Communiste Martiniquais, décida de faire une conférence sur l'ouvrage à la salle de la Mutualité à Fort-de-France, sur La Levée (aujourd'hui boulevard De Gaulle). Tout le gratin foyalais, la petite bourgeoisie, s'était pressée à cette conférence, le bruit ayant couru que le mystérieux écrivain serait présent. La conférence commence. Personne ! Elle se déroule. R. BERNABE explique magnifiquement l'ouvrage. Toujours personne ! Pas d'ETCHARD à l'horizon. Et puis une dizaine de minutes avant la fin de la conférence, nous vîmes surgir comme de nulle part un type mince, presque maigre, dégingandé, au visage comme taillé à la serpe, vêtu entièrement en...toile-kaki et arborant un chapeau-bakoua. Toutes les places étant prises, il s'adossa au mur du fond et quand l'orateur eut terminé, il s'éclipsa comme il était venu !!! 

 

SOLLICITATIONS

 

   Edouard GLISSANT a fait comme 99% des écrivains qui connaissent le succès : il s'est prêté aux sollicitations des médias. Il est apparu à la télé, il a fait des conférences ici et là, il a signé des pétitions. il a accepté de recevoir des prix littéraires. Il a aussi accepté qu'on donne son nom à une école. Bref, il a eu une vie publique intense au contraire des DUCHARME, PYNCHON, PESSOA ou ETCHARD. Me revient à l'esprit, par exemple, l'attribution à GLISSANT, en 1989, du Prix Puterbaugh, surnommé "le Prix Nobel Américain". Ayant appris cela, j'ai déployé tout mon entregent pour convaincre la direction de RFO-Télévision (MARTINIQUE 1è d'aujourd'hui) d'envoyer une équipe jusqu'en...Oklahoma pour faire un reportage sur la cérémonie. Cela ne fut pas facile car cela coûtait très cher, mais nous partîmes, une petite équipe de quatre personnes, jusqu'à cet état situé au mitan des Etats-Unis. Soit 8h d'avion de Fort-de-France à Chicago en passant par Miami, Atlanta et New-York. Puis à nouveau 5h de voyage jusqu'à ces hauts plateaux battus par les vents où finit "The Long trail" (Le Long Sentier), celui que prirent les dernières tribus indiennes chassées par la conquête de l'Ouest. En ce lieu improbable, j'ai eu la surprise de voir que ces dernières n'avaient pas été totalement génocidées, qu'il y avait beaucoup d'étudiants indiens sur le campus de l'Université d'Oklahoma où nous étions logés et où le prix serait décerné. Emotion de GLISSANT et de nous autres au musée consacrée au "Long trail" et cet Indien courbé sur son cheval, lance pointé vers le sol, défait certes, mais point soumis. Notre équipe de télévision filma l'événement (l'attribution du Prix) dans ses moindres détails, fiers que nous étions de voir un Martiniquais être couronné par une distinction aussi prestigieuse. Je me souviens que nous n'avions que d'yeux (Edouard aussi !) pour la ravissante "Miss Black America" curieusement invitée par le jury du Prix Puterbaugh...

 


En Oklahoma pour le Prix Puterbaugh

   Je n'ai à aucun moment eu le sentiment que GLISSANT recherchait dans sa vie une quelconque opacité. Dans son œuvre, oui, par contre ! Quand je le taquinais en lui disant que je ne comprenais plus rien à ses romans à partir de "MAHAGONY" (1989), il se mettait à rire et me lançait de sa voix haut perchée : "Mais c'est que tu ne sais pas lire ! Vous ne savez pas lire !...Mes lecteurs sont futurs !". Un bref instant décontenancé par tant de superbe, je ripostais : "Si moi, au XXe siècle, je ne comprends déjà pas tes bouquins, ce n'est pas un type du XXIIIè qui les comprendras !". Nous éclations de rire. Nous avions eu moult autres occasions de nous rencontrer comme lorsqu'il organisa en Louisiane, lorsqu'il était directeur du Centre d'Etudes Francophones de l'Université de Bâton-Rouge, un colloque sur le système de plantation. Nous avons remonté les fameux bayous à bord du même bateau et il avait beaucoup ri lorsque chaque fois qu'un crocodile pointait la tête hors de l'eau, je lui lançais : "Va t'en, Untel !". Le "Untel" était chaque fois le nom d'un politicien martiniquais différent. Ou encore au Festival littéraire "Etonnants Voyageurs" de Saint-Malo où tant d'écrivains du monde entier avaient la chance unique de se rencontrer. C'est là que j'ai eu la chance de croiser Jorge AMADO, Derek WALCOTT, Jean-Marie LE CLEZIO et tant d'autres. J'aimais à taquiner GLISSANT : "Tu ne cites jamais personne dans tes essais ! Ils n'ont même pas de bibliographie. Ce n'est pas honnête !" ou encore "Tu fais passer tes métaphores, certes fulgurantes, pour des concepts, mais elles ne le sont pas et par exemple, ton histoire selon laquelle "le créole organise la phrase en rafale" est complètement bidon !". Il souriait et me répondait du tac-au-tac : "Tu n'es qu'un petit universitaire à l'esprit borné qui est enfermé dans la linguistique, la créolistique, l'anthropologie et que sais-je encore et qui ne voit pas plus loin que Ferdinand de Saussure ou alors Chomsky comme ton ami Jean BERNABE !".

   Jamais de fâcheries entre nous. Nous étions toujours mi-sérieux mi-rigolards.

   J'aimais beaucoup Edouard...


Sur les bayous de la Louisiane

 

DETAILS

                                                                 

   Pourtant, jamais, pas une fois et ces fois furent nombreuses (j'ai par exemple prononcé une allocution, en créole, lorsqu'un collège du Lamentin, en Martinique, fut baptisé, en présence de l'auteur, "Collège Edouard Glissant"), je n'ai questionné GLISSANT su son passé ou sa vie privée. Même lorsque, complètement fou, j'avais cru pouvoir l'emmener au cœur de la forêt primaire, entre Prêcheur et Grand-Rivière, avec deux journalistes français de passage. Il fallait marcher deux heures, puis remonter une rivière pendant une demi-heure, puis celle-ci se rétrécissant, grimper à l'aide de cordes jusqu'à un petit promontoire qui permettait au bout d'un quart d'heure d'arriver à un lieu tout simplement magique : la Rivière Trois-Bras. Là, le long d'une falaise d'une trentaine de mètres tombaient trois cascades parallèles et de tailles différentes avec un lac au pied de chacune d'elles : un petit, un moyen et un grand. La baignade, froidissime, était un pur délice dans le grand. La première fois que je m'étais rendu en ce lieu secret, inconnu de l'immense majorité des Martiniquais, j'y avais ressenti comme une présence amérindienne et je voulais en avoir confirmation avec GLISSANT. Sa métaphore géniale (eh oui !) selon laquelle, les Caraïbes n'avaient pas "disparu", mais "désapparu" m'avait complètement emballé. Malheureusement, ce jour-là, mes trois compagnons décidèrent d'abandonner et GLISSANT ne vit jamais ce lieu.

   Ah si, une fois, une seule, je me suis permis de faire une brève intrusion dans sa vie privée ! Quand et où, je ne m'en souviens plus très bien. Peut-être dans cette Italie qu'il aimait Tant. Je m'étais permis de lui dire : "Tu sais que si ta femme était une Antillaise, tu serais déjà mort depuis longtemps ?". Il eut un léger mouvement de sa grosse moustache, suivi d'un petit sourire. "Une Antillaise n'a pas de patience. Elle te dit une fois, deux fois, de prendre ton médicament et la troisième fois, si tu refuses, tant pis pour toi ! Tu es grand, tu te démerdes !...Alors qu'une Française va insister jusqu'à ce que tu cèdes et toi, tu as la chance d'avoir une femme formidable." GLISSANT m'avait fixé étrangement avant de rétorquer de sa voix toujours un peu hésitante : "C'est vrai !".


Dans la forêt tropicale, entre Prêcheur et Grand-Rivière

 

   Je raconte tout cela parce qu'après la lecture du livre de Maurice NUDELMANN, je me suis rendu compte que je ne savais en fait presque rien de GLISSANT, de l'homme GLISSANT, je veux dire. De sa vie, de ses péripéties, de ses amours, de ses inimitiés, de ses choix. En douze ans de fréquentations, NUDELMANN en avait appris dix fois plus que mois en...vingt ans !!! Mais je ne perds pas du tout mon fil, on en revient à la notion d'opacité : si le biographe est au courant de tant de choses, avant ce luxe inouï de détails, c'est que quelqu'un a dû les lui raconter et ce quelqu'un ne peut être qu'Edouard GLISSANT. Le récit, par exemple, du périple en Corse de ce dernier, lorsqu'il était étudiant, avec son amis français Roger, est trop minutieux, trop précis, pour avoir été inventé. De même que son aventure avec la grande actrice Monique del CASTILLO ou encore son premier mariage avec une Martiniquaise étudiante comme lui à Paris. Qu'on ne vienne pas me raconter qu'un homme aussi intelligent que GLISSANT n'avait pas deviné que celui qu'il surnommait TRANCREDE ne cherchait pas à lui tirer les vers du nez en vue d'écrire une future biographie. Comme 99% des écrivains qui connaissent le succès, GLISSANT avait bien envie qu'en plus des études critiques et des essais universitaires sur son œuvre, on campe son personnage. Qu'on dessine le portrait de l'homme-GLISSANT et pas seulement de l'écrivain-GLISSANT.

    Tout le monde n'est pas DUCHARME, PYNCHON, PESSOA OU ETCHARD.    


Inauguration du Collège Edouard Glissant

 

VERITE D'UN HOMME

 

    Continuons...

   Une biographie, comme son nom l'indique, raconte ou reconstitue une vie. Et une vie d'homme puisque jusqu'à preuve du contraire, un écrivain est homme qui passe l'essentiel de son temps à...vivre comme tout le monde et une autre (petite) partie à écrire. Qu'il écrive plusieurs heures de la nuit (selon M. NUDELMANN) comme c'est le cas de GLISSANT ou trente minutes par jour comme c'est mon cas, il entre dans un état de grâce qui fait de lui une autre personne que le Monsieur-Tout-Le-Monde qu'il est la plupart du temps. Pour faire des comparaisons triviales : Lionel MESSI n'est un footballeur génial que pendant les 90 minutes d'un match de foot et BEYONCE une grande chanteuse que lorsqu'elle est sur scène. Alors bien sûr les écrivains, les artistes, les sportifs aiment à faire accroire au bon peuple, aux gogos surtout, qu'ils sont l'écrivain génial, le footballeur hors norme ou la chanteuse brillantissime 24h sur 24h. Le bon peuple en question a apparemment besoin de "people" et de "stars" pour oublier la médiocrité de son existence et par conséquent ce qui n'est autre qu'une pure escroquerie ne fait du mal à personne.  (Ceci dit, je n'affirme pas qu'il existe une barrière infranchissable entre l'homme-écrivain/artiste/chanteuse et le Monsieur Ou Madame-tout-monde qu'il/elle est la plupart du temps. Il existe bien entendu des passerelles entre ces deux facettes).

     Une biographie n'est pas une thèse de doctorat ni un essai universitaire.

     Si je veux comprendre l'écrivain-GLISSANT, je lis des travaux universitaires. Si je veux comprendre l'homme-Glissant, je lis des biographies. Or, jusqu'à ce jour, il n'en existait aucune sur Edouard GLISSANT. Donc, merci M. NOUDELMAN ! En fait, l'affirmation qui est sous-jacente à la levée de boucliers des "parents, amis et alliés" est la suivante quoique non formulée clairement : le vrai Edouard GLISSANT est dans son œuvre et seulement dans son œuvre. Sauf que "la vérité d'un homme", c'est quoi ? Est-ce que les trois heures par nuit que GLISSANT consacrait à l'écriture suffisent à le définir tout entier ET QUE TOUT LE RESTE NE COMPTE PAS ? Si c'est cela que veulent dire les gardiens du temple, avec tout le respect que je leur dois, je suis obligé de leur dire que c'est une vision quelque peu tronquée ou plutôt erronée. Sans compter qu'un grand écrivain n'appartient plus à sa famille ni à ses amis. Il appartient à son peuple, à son pays et dans le cas du plusieurs fois nobélisable que fut GLISSANT, au monde entier. Le talent ou le génie ne se transmettent pas génétiquement, matrimonialement ou amicalement !  

   Au moment où je rédige cet article m'arrive par la poste (hasard objectif ?) la biographie d'un autre écrivain, guadeloupéen lui, Sony RUPAIRE, dont l'auteur est Marie-Noëlle RECOQUE DESFONTAINES.  Je parcours fébrilement et en diagonale les trente premières pages. En page 17, elle interviewe le père de ce dernier qui déclare :

   "C'est la solitude qui l'a tué. Il a beaucoup souffert de son divorce et ses camarades indépendantistes l'ont laissé tomber  au moment où il avait besoin d'être soutenu."

   Et en page 21, c'est la biographe elle-même qui parle :

   "Sonny, le poète en dépit de son humilité, n'a jamais eu d'incertitude quant à sa vocation, sauf peut-être à la fin de sa vie où il s'oubliera souvent dans l'alcool."

   Bigre !...

   Cet ouvrage, qui a pour titre "SONNY RUPAIRE DANS SON TEMPS", est paru en juillet 2017 et pour autant que je sache, je n'ai eu aucun écho d'une quelconque protestation des parents, amis et alliés du poète (que j'ai pu rencontrer une seule et unique fois devant son domicile de Capesterre-Belle-Eau grâce à un autre poète créolophone, Hector POULLET) contre l'ouvrage de M-N. RECOQUE DESFONTAINES. Sans doute les Guadeloupéens savent-ils qu'une biographie n'a pas à être une hagiographie.

   Les Martiniquais, apparemment non...

      

 (A suivre)

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