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ABDOULAYE WADE, PRESIDENT DU SENEGAL : « LES HAÏTIENS DOIVENT RETOURNER EN AFRIQUE ! »

ABDOULAYE WADE, PRESIDENT DU SENEGAL : « LES HAÏTIENS DOIVENT RETOURNER EN AFRIQUE ! »

On savait le président du Sénégal extravagant, populiste et démagogue, mais après la tragédie haïtienne, il a grimpé à des sommets inégalés en proposant aux Haïtiens de quitter leur île pour « retourner dans leur berceau naturel, l’Afrique ». Il s’est même dit prêt à donner une portion du territoire sénégalais à ces « sionistes noirs » ! La réunion de l’UA (Union Africaine), qui rassemble tous les pays du continent, approchant, il est allé plus loin en déclarant que c’est toute l’Afrique qui devrait accueillir les Haïtiens.

Cette proposition serait comique si elle ne reflétait pas sous un jour cru le cynisme de certains dirigeants africains. En effet, Wade et ses pairs sont incapables de nourrir correctement leur population, incapables de développer leurs pays. Ils se vautrent dans le luxe et la corruption alors que leurs peuples crèvent misère d’où ces dizaines de milliers de Sénégalais, Maliens, Guinéens, Nigériens etc…qui s’entassent quasiment chaque semaine sur des embarcations de fortune pour tenter de gagner les îles Canaries, puis l’Espagne, porte d’entrée de l’Europe. D’autres entament une longue et périlleuse remontée du continent à travers forêts, savanes et déserts pour gagner soit le Maroc soit la Lybie où des passeurs les attendent pour les faire traverser clandestinement la Méditerranée en direction de l’Espagne, de la Sicile et même, récemment, de la Corse.

Tous ces migrants sont soumis au racket dans les territoires qu’ils traversent, ils sont agressés, battus, les femmes sont violées. Parfois, ils sont abandonnés en plein désert ou en pleine mer. Ce qui fait que régulièrement, on retrouve des cadavres sur les côtes espagnoles ou italiennes. Parmi eux, beaucoup de jeunes Sénégalais qui n’arrivent pas à survivre au pays de monsieur Abdoulaye Wade et qui ont préféré partir tout en sachant qu’ils risquaient leur vie. Face à un tel spectacle, la bourgeoisie parasite d’Afrique noire est muette. Indifférente. Elle continue imperturbablement à mener la grande vie et à gaspiller les rares deniers publics (en construisant par exemple, une monumentale statue de la « Renaissance africaine » à Dakar comme l’a fait récemment Abdoulaye Wade).

Les descendants d’esclaves que sont les Haïtiens ont réussi à briser eux-mêmes les chaînes de l’esclavage et à vaincre l’armée de Napoléon qui comptait pourtant 30.000 soldats. Le 1er janvier 1804, sur la place centrale des Gonaïves, le général Dessalines proclamait la naissance d’un nouvel état, du premier état nègre du monde moderne : Haïti. Cette dénomination est celle des anciens habitants de l’île, les Tainos, exterminés par les Européens, et signifie « Terre de hautes montagnes ». A l’inverse des Européens qui voyaient l’Europe partout en Amérique (« Nouvelle-Angleterre », « Nouvelle-Ecosse », « Nouvelle-Castille », « Nouvelle-France » etc…), les nègres proclamèrent, par ce choix d’un terme amérindien, qu’ils se considéraient désormais comme les légitimes propriétaires de cette île qu’ils avaient arrosé de leur sueur et de leur sang. Ils ne la baptisèrent pas « Nouveau-Sénégal » ou « Nouveau-Congo ». Sans jamais renier, l’Afrique et ses dieux, ils se proclamaient désormais Américains. D’où l’on comprend pourquoi Haïti est le seul pays du continent américain où ni le mouvement de retour en Afrique initié par Marcus Garvey ni le Rastafarisme n’ont jamais pu prendre pied. C’est que les Haïtiens n’ont pas besoin de prouver qu’ils sont des Nègres !

Haïti se relèvera. Elle a déjà connu les pires catastrophes. Oublie-t-on que le Palais Sans-Souci de l’épouse du Roi Christophe, près de la ville du Cap, fut détruit par un gigantesque tremblement de terre ? On peut encore en visiter les ruines monumentales aujourd’hui. Haïti acceptera l’aide du monde entier et bien sûr celle de l’Afrique noire, mais jamais les Haïtiens ne renonceront à leur terre natale, cet « Ayiti-Toma » qu’ils vénèrent tant.

Que monsieur Wade s’occupe de la jeunesse en déshérence de son pays ! De façon à ce qu’elle n’ait plus à fuir le Sénégal et à risquer sa vie en mer pour tenter de gagner le paradis européen…

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