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Au Chili, les magnifiques chansons de Victor Jara percent le silence du couvre-feu

Par Pierre Tremblay
Au Chili, les magnifiques chansons de Victor Jara percent le silence du couvre-feu

Dans le ciel de Santiago, une mystérieuse femme a entonné d'une voix lyrique les textes de ce célèbre artiste populaire mort sous la junte militaire de Pinochet.

46 ans après sa mort, ses textes défient encore le pouvoir. Au Chili, l’instauration d’un couvre-feu pour freiner la contestation populaire, samedi 19 octobre, fait visiblement émerger des talents et raviver des figures populaires.

Selon plusieurs vidéos postées sur Twitter, dans la nuit de lundi à mardi, une femme a fait le bonheur des insomniaques et contestataires chiliens en entonnant d’une voix lyrique, dans le ciel de Santiago, les oeuvres du célèbre chanteur populaire Victor Jara.

Comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article, la voix puissante de cette inconnue, combinée aux textes de ce chanteur engagé, a provoqué des applaudissements et des cris de joie qui ont défié le couvre-feu des autorités.

Durant la nuit, la même femme a chanté plusieurs morceaux, comme “Te recuerdo Amanda” (Je me souviens de toi Amanda) ou “El derecho de vivir en paz” (Le droit de vivre en paix). Des textes qui racontent le quotidien ou les aspirations des Chiliens de l’époque, tout en ayant une résonance aujourd’hui, en pleine résurgence de la contestation sociale.

Le “rossignol” toujours en vie

Proche du parti communiste, Victor Jara s’inspirait de la vie quotidienne des classes populaires et ouvrières. “Les sirènes retentissent/ De rour du travail/ Beaucoup ne sont pas revenus”, chante-t-il dans “Te recuerdo Amanda”, qui relate un amour impossible entre un ouvrier et sa douce qui n’ont que quelques minutes par jour pour se voir.

Mais cet engagement à gauche et son soutien au président socialiste Salvador Allende lui furent fatals. Le 11 septembre 1973, jour même du coup d’État d’Augusto Pinochet, il fut arrêté par la junte avant d’être torturé et tué par des militaires quelques jours plus tard. Traqués pendant des décennies, ses bourreaux furent finalement condamnés en 2018.

“Mon Dieu ! C’est comme tuer un Rossignol”, aurait dénoncé le poète Pablo Neruda après cet assassinat, avant d’être lui aussi victime de cette période sanglante de la dictature. 46 ans après la mort du “Rossignol”, force est de constater que l’on peut donc toujours entendre ses chants dans le ciel chilien.

Photo BALLAST | Victor Jara : un canto libre

Post-scriptum: 
Photo https://www.revue-ballast.fr/victor-jara-canto-libre/

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