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Au Guatemala, le Parlement incendié pour protester contre les coupes budgétaires

Au Guatemala, le Parlement incendié pour protester contre les coupes budgétaires

Le groupe ayant mis le feu au bâtiment a agi au même moment qu’un rassemblement pacifique. Les manifestants réclament la démission du président Alejandro Giammattei.

La situation a dégénéré au Guatemala : des centaines de personnes ont mis le feu, samedi 21 novembre, au Parlement pour protester contre le budget 2021. Des flammes gigantesques ravageaient l’intérieur du bâtiment, dont la façade était constellée de graffitis antigouvernementaux. Une porte-parole de l’hôpital général San-Juan-de-Dios a annoncé que 14 personnes étaient soignées pour des blessures et des intoxications aux gaz lacrymogènes après des affrontements entre manifestants et forces de police.

Le groupe ayant mis le feu au bâtiment a agi alors qu’une manifestation pacifique avait lieu devant l’ancien palais du gouvernement, dans le centre historique de la capitale et à proximité du Congrès, pour exiger la démission du président Alejandro Giammattei, au pouvoir seulement depuis janvier.

La police a été mobilisée à Guatemala City, samedi 21 novembre.

La police a été mobilisée à Guatemala City, samedi 21 novembre. JOHAN ORDONEZ / AFP


Exhibant des drapeaux bleu et blanc du pays, les manifestants brandissaient des banderoles ornées des slogans « Plus de corruption » ou « Giammattei out ». Ils lui reprochent notamment d’avoir donné son aval au budget controversé de près de 13 milliards de dollars (10,9 milliards d’euros), le plus important de l’histoire du pays.

Lors de la manifestation devant le Congrès, la police a interpellé plus d’une vingtaine de personnes. Les forces de l’ordre ont lancé des gaz lacrymogènes sur la foule au sein de laquelle des enfants ont été pris de panique, selon des images diffusées sur les réseaux sociaux. Près d’une cinquantaine de personnes ont été hospitalisées pour blessures, dont une dans un état grave.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi « Au Guatemala, la lutte contre la corruption laisse un socle de justice et de conscience citoyenne qu’aucune mafia ne pourra détruire »

Des Guatémaltèques mécontents dénoncent aussi l’opacité des ressources pour faire face à la pandémie due au nouveau coronavirus ou la création d’un poste de super-ministre attribué à un jeune proche du président.

Un budget très controversé

Dans la nuit de vendredi à samedi, le vice-président du Guatemala lui-même, Guillermo Castillo, avait exhorté le président Giammattei à démissionner avec lui. « Pour le bien du pays, je lui ai demandé que nous présentions ensemble notre démission », a dit M. Castillo dans un message à la nation, diffusé à travers les réseaux sociaux et envoyé aux journalistes sur le groupe WhatsApp de la vice-présidence. M. Castillo a de nouveau admis ne pas avoir une bonne relation avec le chef de l’Etat.

Le Parlement, composé pour la plupart de membres du parti au pouvoir et de formations apparentées, a approuvé cette semaine un budget très controversé de 99,7 milliards de quetzals (10,9 milliards d’euros). Des entités économiques et des analystes ont mis en garde contre le risque qu’un tiers du budget soit financé par la dette, comme proposé. En outre, la plupart des fonds sont destinés à des infrastructures gérées par des entrepreneurs et négligent la lutte contre la pauvreté et la malnutrition infantiles, ce qui a suscité des protestations.

Sur les 17 millions d’habitants du Guatemala, plus de 59 % de la population vit dans la pauvreté et la malnutrition infantile touche près de la moitié des enfants de moins de 5 ans.

Le Congrès a approuvé des prêts de plus de 3,8 milliards de dollars (3,2 milliards d’euros) pour faire face à la pandémie de Covid-19, bien que moins de 15 % de ces ressources aient été investies.


Le Monde avec AFP et Reuters

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