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Aux Philippines, des enfants nés du tourisme sexuel cherchent leur père

Aux Philippines, des enfants nés du tourisme sexuel cherchent leur père

Abandonnés par des hommes venus s'adonner au sexe tarifé, de nombreux enfants philippins sont aujourd'hui en pleine quête d'identité.

«Qui es-tu? Où es-tu? T'arrive-t-il de penser à moi?» Voici ce qu'aimerait demander Brigette, 10 ans, à son père. Un père anglais, prénommé Matthew, qu'elle ne rencontrera sans doute jamais. Brigette fait partie de ces enfants issus du tourisme sexuel, fléau des Philippines où l'on estime à 500.000 le nombre de femmes vendant leur corps.

À Angeles, ville du nord-ouest du pays, Brigette est loin d'être la seule à ne pas connaître son père. Comme elle, des centaines d'autres enfants ont été abandonnés par des hommes venus acheter les faveurs de femmes en situation de précarité extrême, tombées enceintes à la suite de ces rapports tarifés. La spécialité de la région? The girlfriend experience, une transaction où le client paye pour des jours voire des semaines en compagnie d'une jeune femme. En résultent de nombreuses grossesses non désirées dans ce pays à forte tradition catholique où l'avortement est interdit et les moyens de contraception quasi-inexistants.

 

Abandon et discrimination: la double peine

Pour les enfants nés du tourisme sexuel, à la douleur de l'abandon s'ajoute celle de la discrimination. Nés de pères américains, européens, japonais, australiens, coréens ou encore russes, leurs visages sont souvent très éloignés du faciès traditionnel philippin. Considérés comme des «bâtards» et marginalisés en raison de la profession taboue de leurs mères, ces enfants peinent à trouver leur place dans la sphère publique et grandissent sans repères.

Des destins brisés qu'illustraient en 2014 les photographes suisses Stéphanie Borcard et Nicolas Métraux dans une série intitulée Dad is gone. «Les enfants font face à du harcèlement à l'école et doivent grandir sans père. Certains idéalisent ce père absent et postent des vidéos sur YouTube pour le retrouver. Cependant, la plupart du temps, ils ne disposent pas d'informations assez fiables pour les identifier», expliquaient les photographes selon lesquels, en cas de test ADN authentifié, un homme est tenu légalement de verser 10.000 pesos philippins (environ 170 euros) chaque mois à la mère de l'enfant jusqu'au 18 ans de ce dernier. Dans les faits, rares sont les hommes qui acceptent un test ADN, préférant nier toute paternité et laisser à la charge des femmes la responsabilité financière et éducative de leur enfant.

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