Accueil
Aimé CESAIRE
Frantz FANON
Paulette NARDAL
René MENIL
Edouard GLISSANT
Suzanne CESAIRE
Jean BERNABE
Guy CABORT MASSON
Vincent PLACOLY
Derek WALCOTT
Price MARS
Jacques ROUMAIN
Guy TIROLIEN
Jacques-Stephen ALEXIS
Sonny RUPAIRE
Georges GRATIANT
Marie VIEUX-CHAUVET
Léon-Gontran DAMAS
Firmin ANTENOR
Edouard Jacques MAUNICK
Saint-John PERSE
Maximilien LAROCHE
Aude-Emmanuelle HOAREAU
Georges MAUVOIS
Marcel MANVILLE
Daniel HONORE
Alain ANSELIN
Jacques COURSIL

BOMBAY : QUAND LA HAINE RÉPOND À LA HAINE…

BOMBAY : QUAND LA HAINE RÉPOND À LA HAINE…

Une série d’attaque d’extrémistes musulmans contre des centres névralgiques de Bombay, capitale économique de l’Inde, vient donc de faire 195 morts. Immédiatement, la grande presse occidentale a embouché le clairon du « fanatisme musulman », suivi en cela par un certaine nombre de journalistes ou apprentis journalistes antillais « tèbè » ou ignares.

Or, s’il faut condamner l’attaque de Bombay, il convient de rappeler que depuis l’indépendance de l’Inde, en 1947, la communauté musulmane (140 millions d’individus soit 13% de la population) n’a cessé d’être en butte aux exactions des extrémistes hindous. À ces exactions, les musulmans répliquèrent par des actes tout aussi violents et l’on peu citer deux exemples récents :

-- En 1992, des dizaines de milliers d’hindouistes fanatisés, menés par le parti extrémiste « Vishna Hindu Parishad » ou VHP, détruisent la mosquée d’Ayodya, dans l’Uttar-Pradesh, mosquée datant du XIe siècle au motif qu’elle se trouverait située sur l’emplacement d’un ancien temple hindou. À la suite de cette destruction, les violences intercommunautaires feront des centaines de morts, surtout du côté musulman.

-- En 2002, dans l’état du Gujarat, un pogrom anti-musulman fait 2.000 morts (deux mille) et l’ONG « Human Rights Watch », après enquête approfondie, démontre que ce massacre fut planifié par les extrémistes hindous.

Deux exemples parmi des centaines. Nous ne voulons pas, ce faisant justifier la violence musulmane, mais rétablir une vision plus équilibrée des choses : il n’y a pas, en Inde, d’un côté les gentils hindous et de l’autre les méchants musulmans. Il y a une minorité musulmane qui subit des exactions de la part d’extrémistes hindous et qui riposte à son tour par des exactions tout aussi condamnables. Condamner tout uniment la partie musulmane, c’est tomber dans le piège de la propagande occidentale. Car à bien regarder, avant l’indépendance de l’Inde et la partition du pays en deux états, le Pakistan d’un côté et l’Inde de l’autre, il n’y a jamais eu de violences d’une telle ampleur. Sans vivre dans l’amitié béate, hindouistes et musulmans cohabitaient dans une sorte d’entente cordiale, entrecoupée de brèves périodes d’affrontements. C’est le colonialisme britannique qui avec sa loi d’airain du {Divide and rule} (diviser pour régner) a excité les deux communautés les unes contre les autres afin de mieux contrôler le pays.

De même, avant la colonisation belge dans la région des grands lacs, il n’y a jamais eu de massacres entre Hutus et Tutsis au Rwanda et au Burundi. Et quand on prend le cas du Sri-Lanka ou des îles Fidji, on s’aperçoit que les colonialistes britanniques y ont emmené des milliers de travailleurs hindous pour travailler dans leurs plantations et les y ont abandonnés à l’indépendance de ces pays, si bien que ces minorités hindouistes sont, aujourd’hui, en butte d’un côté, aux bouddhistes sri-lankais et de l’autre, aux chrétiens et animistes mélanésiens.

Si l’on ne rappelle pas tous ces faits, on s’expose à ne rien comprendre aux derniers événements de Bombay et à tomber dans l’anti-islamisme primaire.

La haine, hélas, est des deux côtés…

Connexion utilisateur

CAPTCHA
Cette question sert à vérifier si vous êtes un visiteur humain afin d'éviter les soumissions automatisées spam.

Pages