Louis Boutrin, président de l’association « Ecologie Urbaine » et conseiller régional du groupe des Patriotes et sympathisants, ayant dénoncé le dépeçage des terres de l’ancienne habitation Lajus au Carbet, le maire de ladite commune, membre du PPM, s’est fendu d’une déclaration dans le quotidien local dans laquelle il s’interroge « sur les véritables intentions de Louis Boutrin ». Ce maire invoque « la construction de logements sociaux » pour justifier cette énième atteinte au patrimoine agricole martiniquais, cela au moment même où le chef de son parti, le Pharaon de Plateau-Roy, affirme urbi et orbi qu’il défendra becs et ongles ledit…patrimoine.
Chacun sait, en effet, que L. Boutrin s’est présenté aux dernières municipales au Carbet, scrutin au cours desquelles il a fait un score plus qu’honorable. Or, dans l’affaire Lajus, pas besoin d’être docteur en Sciences politiques pour comprendre que la dénonciation qu’il vient de faire ne lui rapportera pas une seule voix. Bien au contraire ! S’il avait eu un tempérament politicien et calculateur, il aurait fermé sa bouche. Il aurait gardé le silence afin de ne pas perdre les voix des Carbétiens en attente d’un logement social.
Mais L. Boutrin fait partie de ces nouveaux hommes politiques martiniquais, il fait passer l’intérêt supérieur de la Martinique avant ses intérêts de futur candidat au municipales. Car s’il est vrai qu’il y a un urgent besoin de logements sociaux dans ce pays, il est tout aussi vrai qu’il est criminel de les construire sur des terres agricoles dont certaines, en plus, on obtenu le prestigieux label AOC. Ce qu’il faut, au contraire, c’est densifier les bourgs et récupérer les « dents creuses » afin de développer l’habitat social. La Martinique est non seulement petite, mais aussi pas extensible. Chaque hectare de terre agricole bradé est un crime contre les générations futures à un moment où des émeutes de la faim éclatent un peu partout à travers le monde.
Le maire PPM du Carbet et son parti porteront l’entière responsabilité de la bétonisation de plusieurs dizaines d’hectares de bonnes terres agricoles cultivées depuis des siècles.