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Ceregmia : jusqu'à quand la justice compte-t-elle ignorer les citoyens qui se sont mobilisés contre la corruption ?

Ceregmia : jusqu'à quand la justice compte-t-elle ignorer les citoyens qui se sont mobilisés contre la corruption ?

   Le scandale du CEREGMIA (12 millions d'euros soustraits à l'Université des Antilles) est en passe d'être enterré depuis que l'affaire a été délocalisée au tribunal de Paris.

   Vieille tactique de la justice sous les cocotiers visant à faire oublier les affaires gênantes : autrefois, celle du Crédit Martiniquais ; aujourd'hui, celle du chlordécone. Et du CEREGMIA ! Ce tristement célèbre groupe de recherches qui pendant vingt ans a sévi sur les trois campus de l'ex-Université des Antilles et de la Guyane, puis sur les deux de l'Université des Antilles, sûr de son impunité car bénéficiant de toute évidence d'appuis en haut lieu. 

 

 

   Impunité, en effet, parce que par deux fois et à une dizaine d'années de distance, la Cour des Comptes avait signalé les aberrations, manquements, dissimulations et autres traficotages à l'oeuvre au sein du CEREGMIA. Le Sénat lui-même était intervenu et avait produit un rapport accablant sur ces pratiques délictueuses. Jusqu'au jour où une courageuse présidente de l'Université des Antilles, Corinne Mencé-Caster, se retrouva sommée de payer les factures du CEREGMIA. Trois jours à peine après son élection, elle trouvait sur son bureau un courrier comminatoire de l'Agence de la Francophonie exigeant le remboursement d'1 millions d'euros. Et dans les semaines qui suivirent, ce fut un déferlement de factures...

 

 

   La justice dut alors être saisie mais elle montra peu d'empressement à enquêter sur le CEREGMIA et en quatre ans, trois juges d'instruction se sont succédés, ce qui est un véritable record. Mais vaille que vaille, même avec lenteur, on commençait à y voir un peu plus clair grâce aux investigations du SRPJ français et surtout de l'OLAF (ou "FBI européen"). Des millions d'euros s'étaient bel et bien volatilisés et les médias s'emparèrent de l'affaire notamment MARTINIQUE 1è, MEDIAPART et MONTRAY KREYOL. A partir de ce moment-là, des soutiens divers et variés se manifestèrent en faveur du CEREGMIA et de son chef, qualifié de "grand économiste" par un hiérarque du PPM. Des seconds couteaux de ce même parti se déchaînèrent sur les réseaux sociaux contre la présidente de l'université, allant jusqu'à l'affubler d'une tête de chien. Prudent comme à son habitude, Victorin Lurel, à l'époque président de la Région Guadeloupe, déclarait sur RCI : "Serge Letchimy vient souvent en Guadeloupe pour défendre le CEREGMIA". Ce que le mis en cause n'a jamais démenti !

 

 

   Et puis, l'opinion martiniquaise, que des sociologues à la petite semaine ont l'habitude de déclarer inexistante, s'en est émue. Des associations de défense de l'Université et de sa présidente se sont montées, des conférences publiques ont été données ici et là, des manifestations de rue ont été organisées. Une délégation composée d'universitaires, d'administratifs et d'étudiants déboula même dans le bureau du procureur de la République à Fort-de-France pour exiger de savoir où en était le dossier, chose qui obligea la justice à se remuer un peu. Les trois principaux chefs du CEREGMIA furent convoqués par la police et se virent interdits de quitter le territoire, leurs passeports se voyant confisqués.

 

 

   Entre temps, les plus hautes instances de l'Université, à Paris, ne sont pas restées les bras ballants. Elles ont convoqué les différents protagonistes et ont voté la révocation à vie de la fonction publique des 3 chefs du CEREGMIA avec interdiction d'enseigner dans le privé. Les condamnés firent appel devant le Conseil d'Etat mais ils furent déboutés. Seulement, cette révocation relève de la justice administrative et les trois individus demeurent "présumés innocents" tant que la justice pénale n'a pas dit son mot. Or, cette justice pénale depuis quatre ans ne dit...mot.

 

 

   Sinon, deux des révoqués ont eu le toupet monstre de porter plainte contre notre site-web pour "violation de la présomption d'innocence" et la même justice qui ne les juge pas, qui tarde à les juger, s'est par contre empressée de nous condamner !!! Car enfin, si leur procès ne s'ouvre pas, si l'affaire n'est pas jugée au pénal, si elle est sans cesse reportée aux calendes grecques, il y a gros à parier que le trio du CEREGMIA et la trentaine de leurs complices demeureront "présumés innocents" à vie. 

   D'où une question à la justice française : pendant combien de temps encore persistera-t-elle à ignorer la légitime indignation des citoyens (de tous bords) envers les pratiques de l'ex-CEREGMIA ? 

 

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