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Covid-19 : nos élus sont-ils des lâches ?

Jean-Laurent Alcide
Covid-19 : nos élus sont-ils des lâches ?
 
  Après le président du Conseil exécutif demandant instamment à « ses chers compatriotes » de tout faire pour ralentir la propagation du virus, La député Manuéla Kéklard y a été de sa déclaration. D’autres se sont sans doute exprimés ou vont le faire, perspectives électorales obligent.

 

 Mais quel courage y a-t-il à insister sur le respect de mesures qui, à l’évidence, s’imposent à tous ? En quelques semaines, en effet, nous sommes passés d’une cinquantaine de contaminations par semaine (avant le carnaval) à... 862.
  Chacun, désormais, se sent peu ou prou concerné. Les déclarations de nos chers élus auraient eu un tout autre relief si elles avaient eu lieu avant, pendant et après le carnaval, au moment où nombre de gens, y compris des personnes travaillant dans le secteur de la santé, prétendaient que le préfet mentait, que le virus avait quasiment disparu et qu’au nom du patrimoine ou de la culture, il fallait, quoi qu’il en coûte, célébrer "notre" carnaval, comme il se devait, c’est-à-dire dans des "vidés".
  Et on a pu voir tel maire autonomiste organisant un vidé dans sa mairie, tel maire de droite soutenant les organisateurs de spectacles, de zouks et d’autres activités non seulement essentielles mais vitales....Quel élu a condamné fermement ces "vidés" irresponsables organisés au Lamentin, sur l’autoroute, au «rond-point du carnavalier héroïque », pardon "du Vietnam héroïque", par des HO CHI MINH et des GUIAP prenant soin de dissimuler leur identité ????
  Aucun, car ce serait aller à contre-courant d’un groupe minoritaire mais brailleur et fort en gueule !
  Et la perspective des élections territoriales a fait taire non seulement les élus en place mais aussi les élus putatifs qui veulent tous être vizir à la place du vizir.
  Quel courage, il n’y a pas à dire !!!!
  Alors, puisqu’il avait été recommandé au préfet d’aller "koker" sa maman, messieurs les élus,  alé koker manman zot jodi-a !

Commentaires

GIRIER-DUFOURNI... | 16/04/2021 - 07:48 :
Les élus sont sans doute des lâches . Le carnaval, même s'il permet de se défouler , d'autant plus en période de confinement , doit-il permettre ce genre de spectacle . Il y a t-il une conscience dans ce pays ?
dosojos4u | 16/04/2021 - 08:06 :
Le carnaval est une période de transgression des règles, d'inversion des valeurs. Vouloir y censurer certains spectacles est dommage. Que ce soit par décence (Cachez ces fesses que je ne saurais voir !) ou par politique (comme le char du bateau négrier). A force, le carnaval martiniquais deviendra une parade, conforme au politiquement correct du moment. Ce ne sera plus le carnaval.
dosojos4u | 16/04/2021 - 14:02 :
Un quotidien local, constatant que, le lendemain des vidés sans gestes-barrière, la contamination n'avait pas augmenté, jetait le doute sur la nécessité de se protéger. La Martinique n'était-elle pas un cas spécifique que le jacobinisme français niait ? A un moment où les mesures prises à St. Barth étaient moindres qu'ailleurs, un journal en ligne ne l'imputait pas à la situation sanitaire particulière de St. Barth mais à son statut particulier. L'idée générale était que l'Etat brimait la Martinique. Bolsonaro n'a pas voulu brimer ses concitoyens. Résultat : le Brésil est un foyer de contamination hyper-actif dont le variant nous menace. Il est difficile d'affronter les choses en face, sans les travestir. Nous affrontons la Covid en la travestissant de considérations institutionnelles. Comme beaucoup affrontent la vie en la travestissant de considérations religieuses, comme si les dieux, les saints et les anges étaient les clés de la compréhension du monde.

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