On retrouve dans les créoles antillais de nombreux mots et expressions venus du {tamoul} et du {hindi} ({paroka, pikinga, cari, kolbou} - devenu {colombo, nanni-nannan, pongal}...), sans compter les nombreux mots passés dans le français via l'anglais ({bungalow, verandah, pajama}...) .
Le créole a permis aux engagés Indiens de différentes parties de l'Inde qui ne se comprenaient pas de s'unifier, de s'unir entre composantes indiennes de l'immigration, et avec les autres composantes. Par conséquent, il n'y a pas de conflit Nord-Sud ni de castes entre les indiens de Guadeloupe ou de Martinique qui se sont mélangés dèpi nanni-nannan, puis l'ont, hélas, oublié de gré ou de force. Et dès l'arrivée des premiers indiens qui étaient des hommes, le métissage avait déjà commencé.
De nombreuses personnes d'allure négroïde ou d'allure métissée non-indienne des Antilles ignorent qu'ils ont des indiens et/ou des amérindiens et/ou des annamites ou des chinois parmi leurs ancêtres. C'est le cas à Marie-Galante, où le sang indien coule incognito dans de les veines du peuple. Parmi les premiers engagés indiens arrivés en 1854 sur le navire «L'Aurélie«, tous des hommes, 40 furent en effet envoyés sur la Galette, et cet apport continua à faire vivre ses plantations jusqu'à la fin de l'immigration.
Jean S. Sahaï, Indianescences (à paraître).