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De nouveau le massacre

Daniel BOUKMAN
De nouveau le massacre

Ce que vous allez lire là résulte d’un montage effectué à partir de fragments de Et jusqu’à la dernière pulsation de nos veines, pièce que j’ai écrite de juillet 1973 à juillet 1975, lors de mon exil en Algérie, et qu’ont publiée en 1976 les Éditions L’Harmattan. Ce faisant, j’ai voulu manifester symboliquement, ma fraternelle solidarité avec le peuple palestinien en lutte pour la libération de sa terre ancestrale, et ainsi saluer son courage sans cesse renouvelé

. Le témoin 1 : Et maintenant la représentation va commencer ? Ce que vous allez voir, entendre, écouter me camarades et moi, nous le dédions en hommage à la lutte, la juste lutte, du peuple de Palestine.

. Irruption sur le plateau de soldats de la Werhmacht, mitraillettes aux poings…Les suivent Mutter Golda, un masque de SS à la main, Moshe avec sur le visage un masque identique.

. Mutter Golda : Parfait , ce soir ça été parfait ! Ce carnaval macabre demeure absolument nécessaire. Ce jeu que nous leur imposons, il le faut ! Notre ennemi le plus redoutable, s’appelle l’oubli !… (Projecteur soudain braqué sur le public) Oui ! pour que la mémoire, VOTRE mémoire se souvienne. Lequel d’entre vous peut s’affirmer innocent ? Vos mains, les mains de vos pères, des pères de vos pères ont, toutes, trempé dans le Crime !

. Indicatif radiophonique : « Ici Radio Europa ! vous que dévore l’envie de vrais soleils, le Club Mare Nostrom sait le remède de vos tourments : un séjour sur les bords de la Mer morte !…Et voici, à la demande de nombreux auditeurs d’Adamo, « Inch Allah ! » Un temps. Chant de flûte Les deux musiques se chevauchent un instant, puis…

. Témoin 2 : J’ai appris à ne pas haïr / des siècles durant

. Mais on m’a obligé / à brandir une flèche permanente

. A la face du python / à brandir une épée de feu

. A la face du Baal dément / à devenir l’Elie du vingtième siècle.

. flûte

. Témoin 1 : J’ai appris des siècles durant à ne pas proférer d’hérésies

. Aujourd’hui je cingle des dieux qui étaient dans mon cœur

. Les dieux qui ont vendu mon peuple au vingtième siècle.

. flûte

. Témoin 2 : J’ai appris des siècles durant

. A ne pas fermer ma porte devant les hôtes

. Mais un jour j’ai ouvert les yeux et j’ai vu mes récoltes pillées

. Le compagnon de ma vie pendu

. Et sur le dos de mon enfant des sillons de plaies

. J’ai alors reconnu la traîtrise de mes hôtes

. J’ai semé mon seuil de mines et de couteaux

. Et j’ai juré au nom de mes cicatrices

. qu’aucun hôte ne franchira mon seuil au vingtième siècle.

. flûte

. Témoin 2 : Extrait de Au vingtième siècle de Samih El Qasim, poète palestinien

. Rumeurs du côté du mirador.. Palestine Palestine Palestine !

. La sentinelle : Vous allez la boucler ! Vos gueules, bandes de cons !

. Le journaliste (au technicien) : Mettez de la musique et le haut-parleur à fond !

. Le technicien remet Inch Allah qui finira par couvrir les Palestine…Soudain le magnétophone s’arrête ; les voix reprennent Palestine Palestine Palestine. !

. Témoin 1 : Je me rappelle…oui je me rappelle le Damon

. Témoin 2 : Le Damon, prison israélienne où fut détenu l’auteur de Veillées en prison, Tewfik Azzayad, poète palestinien.

. Témoin 1 : Je me rappelle…oui, je me rappelle le Damon / ses nuits amères les barbelés

. La justice pendue sur la muraille la lune là-bas…

. Le journaliste (au technicien) : Alors ?

. Le technicien : Hé !ça marche plus ! Faut réparer !

. Témoin 1 :…la lune là-bas crucifiée sur l’acier des grilles

. je me rappelle oui, je me rappelle / lorsque nous étions dans les entrailles de la pénombre

. à veiller dans la cellule au Damon perdu / soupirant lorsque nous entendions parler d’amour

. révoltés à l’écoute des histoires de spoliations

. transportés de joie lorsqu’un peuple se révoltait et se libérait

. parlant des sévices des nabots d’un peuple qui n’a pas plié devant les oppresseurs

. des ventres creux va-nu-pieds ossements d’une décision qui se précise

. sur la face brune du peuple d’un espoir menaçant dans ses yeux

. d’un monde d’amour et de paix de jardins de fleurs et d’ambre

. de ruisseaux de vin et de sucre / je me rappelle…oui, je me rappelle lorsque nous…

. Le technicien : Banco ! ça y est ! C’est reparti !

. Le journaliste : Plus fort ! Plus fort ! Inch Allah assourdissant : la voix du témoin est inaudibleLa sentinelle du mirador braque le projecteur sur le fond de la scène

. La sentinelle : Alors ? On ouvre plus le bec ! Un ventre vide, c’est vrai, ne sait plus gueuler ! Vous voulez pas bouffer ? C’est votre affaire ! (se met à manger un sandwich) Bon appétit, mes braves !

. Retour de Mutter Golda et de Moshe .. Poussée par des hommes d’Asie, d’Afrique, des Amériques, d’Europe, une énorme statue -difforme- de la Liberté d’où sort le sénateur Goldfinger…qu’accueillent chaleureusement Mutter Golda,, Moshe, le rabbin Kanekane kane et le ministre de l’Edification…A l’écart le professeur de philosophie Abraham … En fond sonore, rumeurs diffuses de manifestations.

. Golfinger : Fâcheux fâcheux ! Si cette agitation continue, la Chase Manhattan Bank va se faire tirer l’oreille, vous savez !

. Mutter Golda : Tout rentrera dans l’ordre, sénateur. D’ailleurs en ce moment même, le ministre des Transports parlemente avec eux.

. Le rabbin : Si on écoutait plus souvent les porte-paroles de la Divine Volonté, nous n’en serions pas là !

. Le ministre de l’Edification : Hélas !

. Explosions, rafales, klaxons d’ambulance

. Goldfinger : Encore !! Beau travail, général Moshe ! Les terroristes continuent leurs exploits ! Bravo !

. Moshe : Nous les exterminerons, je vous le jure ! Qu’on me laisse les mains libres ! Vive le grand Israël ! Du Nil à l’Euphrate !

. Goldfinger : Du Nil à l’Euphrate, je ne dis pas non mais une telle politique provoquerait de virulentes critiques sur le plan international.

. Moshe : Et après ? L’audace est toujours payante ! L’opinion internationale, pffit !ça lance éclairs et tonnerre, ça proteste, ça pétitionne et puis ça se calme et puis ça se tait !

. Témoin 2 : Dans la revue Hedim, organe des kibboutz du parti israélien Mapaam, Yossi Amitai, chercheur à l’Université de Tel Aviv

. Témoin 1 : estimait en septembre 1975 que la création d’Israël de 1948 à 1967, date de sa troisième agression contre les peuples arabes

. Témoin 2 : « Plus de 125.000 hectares sur les quelques 187.000 qui étaient en possession des Arabes au jour de la fondation d’Israël ont été expropriés à l’aide de différentes astuces légales pour des motifs sionistes bien entendu »

. Témoin 1 : Ecoutez, messieurs et dames, écoutez la vraie histoire des paysans d’Akraba, localité près de Naplouse, ville de Cisjordanie.

. Entrée de comédiens qui vont mimer le récit.. Projection diapo : 1972

. Témoin 2 : La nuit lentement tombe sur le village d’Akraba ; les paysans quittent leurs champs ; ils regagnent silencieux leurs gourbis… Fatigués ils le sont mais dans leurs cœurs mûrit l’espoir d’une récolte bonne.

. Témoin 1 : Avec la nuit arrivent les soldats du général Cyclope. Les uns débarquent des camions d’étranges marchandises ; d’autres non loin élèvent une tour ; d’autres aux champs de blé mettent le feu.

. Témoin 2 : Le lendemain, le soleil éclaire les champs d’Akraba couverts de cendres et des tentes grises de Nahal-Gatit nouveau kibboutz militaire.

. Témoin 1 : Les paysans d’Akraba reviennent ; ils sont là rassemblés, la colère en eux bouillonne.

. Témoin 2 : Le général Cyclope ordonne à ses hommes de disperser ces gueux.

. Témoin 1 : Les gueux refusent. Ils réclament leurs terres. Ils réclament leur blé. Ils refusent.

. Témoin 2 : Le général Cyclope dit : Chargez ! Les soldats chargent .

. Témoin 1 : Les paysans d’Akraba opposent les mains nues une résistance finalement vaine.

. Témoin 2 : Frappé de l’étoile de David, un drapeau flotte sur un coin de terre qui, la veille encore, portait la blondeur des blés dont rêvent la nuit de leurs grabats les paysans palestiniens d’Akraba.

. Les comédiens s’en vont

. Goldfinger : Général Cycl…Moshe vous… vous exagérez… un peu.

. Moshe : Mais nous n’avons brûlé qu’une toute petite superficie. A peine 50 hectares. Tout juste de quoi installer un terrain pour nos manœuvres militaires.

. Le professeur Abraham : Et les paysans d’Akraba dans cette affaire ?

. Le ministre de l’Edification : L’installation juive passe par l’expulsion d’Arabes de leurs terres !

. Le rabbin : Dieu le veut ! Après la mort de Moïse, serviteur de l’Eternel, L’Eternel dit à Josué, fils de Nun, serviteur de Moïse « Moïse mon serviteur est mort ; Il est temps d’agir et de passer le Jourdain que voici, toi et ton peuple, pour entrer dans le pays que je donne aux Enfants d’Israël…Tout lieu que foulera la plantes de tes pieds, je vous le donne depuis le désert et le Liban jusqu’au grand fleuve de l’Euphrate, tout le pays des Héthiens et jusqu’à la Grande Mer vers le soleil couchant ! »

. Voix off : Liste des territoires arabes au fil du temps spoliés

. Kafr Kassif Khassas Kama Katia Geauma Gabsiya Betat

. Abou Gosh Madjal Wadi Ara Oum El Farj

. Le professeur Abraham : Gaza Charm El Cheikh Cisjordanie Golan

. Moshe : Liban Syrie Jordanie Irak..

. Le rabbin :Vive Grand Israël !

. Le ministre de l’Edification : Il n’y a pas de sionisme possible sans confiscation sans évacuation des Arabes

. Mutter Golda : Et vous le savez, professeur !

. Le professur Abraham : Vous êtes en train de salir le plus beau mouvement de résurrection de l’Histoire des peuples.

. Moshe : Plus tard la lessive !

. Le professeur Abraham (rassemble ses papiers et se lève, baissant la tête) : Je…je rentre dans mon village !..Si j’avais su que nous aurions à commettre de tels crimes, je n’aurai jamais consenti à abolir le malheur de mon exil en provoquant un nouveau malheur :la dépossession d’un autre peuple.

. Témoin 1 : le peuple palestinien

. Le professeur Abraham : la dépossession d’un autre peuple de ses droits.

. Mutter Golda : Je propose une suspension de séance…Vous prendrez bien un thé ?

. Nouvelles explosions, rafales, sirènes

. Goldfinger : Encore !! Les capitaux américains sont des poules faciles à effaroucher : pour pondre comme pour couver, elles ont besoin de calme, de sé-cu-ri-té.

. Mutter Golda : Pour la sécurité, adressez-vous … à lui !

. Moshe : Objection ! je ne suis pas le seul maître à bord !

. Mutter Golda : J’ai la conscience tranquille, moi !

. Goldfinger : Bon sang de bon sang !! La situation est suffisamment compliquée, ça suffit !

. Moshe : Il serait temps d’en arriver à mes propositions.

. Goldfinger : Je vous en prie, général, nous vous écoutons.

. Moshe : Programme en quatre points en vue de l’élimination définitive des Palestiniens…Premier point : annexion pour toujours mais progressive et subtile de la quasi-totalité des territoires arabes occupés..

. Mutter Golda,, Moshe, le rabbin Kanekane kane , le ministre de l’Edification l applaudissent

. Moshe : Deuxième point : judaïsation au galop des régions habitées par les Arabes

. Applaudissements de tous

. Goldfinger : Intéressant ! Mais selon quelle méthode, votre judaïsation ?

. Moshe : Expulsion des populations arabes par la force des crosses et des matraques. Dynamitages de maisons arabes ; rachats de terres, ou mieux encore, encourager les occupants desdites terres à abandonner celles-ci..Deir Yassine à ce propos demeure un exemple à méditer.

. Le technicien déclenche le magnétophone : ambiance de marché ; un groupe de comédiens déjà en place, s’installe pour illustrer ce qui suit.

. Voix off : A l’aube du 9 avril 1948, des hommes de l’Irgoun

. Témoin 1 : milice sioniste de l’époque

. Voix off : font irruption dans un village arabe

. Témoin 2 : Deir Yassine.

. Les hommes de l’Irgoun (faisant irruption) : Partez ! Partez ! Si vous ne voulez pas mourir, partez !

. Voix off : Les villageois ne comprennent pas ce qui arrive mais déjà ceux de l’Irgoun incendient les habitation ; des hommes, des femmes, des enfants en sortent épouvantés… Sur la place, la population est rassemblée et (rafales) 254 cadavres recouvrent le sol ; quelques malheureuses ayant réussi à échapper à la boucherie, sont rattrapées, dévêtues, jetées dans des charrettes ensuite abandonnées dans un terrain vague.

. Un temps

. Témoin 1 : Ce n’est pas tout.

. Voix off : A Deir Yassine, les corps mutilés sont photographiés, les photos distribuées dans d’autres villages arabes avec en bas comme légende

. Les hommes de l’Irgoun : Si vous ne partez pas, voilà ce qui vous attend !

. Moshe : Troisième point : intensification de l’immigration juive en Israël avec priorité donnée aux juifs d’Europe orientale.

. Applaudissements des mêmes

. Moshe : Quatrième point : dans les zones arabes récupérées, construction massive de kibboutz, stations balnéaire, hôtels, usines, synagogues, super-marchés

. Goldfinger : Excellent votre programme !

. Mutter Golda : Excellent, je veux bien mais il manque une dimension idéologique (elle consulte son dossier) J’ai là…Voilà ! (elle lit) Sur le plan extérieur …

. Le journaliste :…travailler en profondeur la mauvaise conscience de l’Occident chrétien st surtout celle des intellectuels progressistes. Convertir les retombées de cette mauvaise conscience en aversion – avouées ou non – pour le monde arabe

. Mutter Golda : La tâche se trouve ici grandement facilitée dans la mesure où l’histoire occidentale est comme imbibée d’une haine tenace à l’égard des Arabes… Sur le plan intérieur, sionistement parlant …

. Témoin 2 : C’est-à-dire partout où vivent des hommes et des femmes d’ascendance israélite

. Mutter Golda : … manipulation continue de la mémoire juive. Cristallisation de leurs souvenirs de larmes et de sang pour, ainsi en eux, anesthésier toute réflexion critique.

. Goldfinger : Wonderfull !

. Le ministre de l’Education : Lancer et nourrir l’idée de la faiblesse congénitale des Arabes

. Moshe : Cultiver la thèse de l’invulnérabilité d’Israël frappant qui, quand, où, comme il veut !

. Goldfinger : Vous rêvez, général mais ce rêve, grâce au bon Oncle Sam, peut demain devenir réalité (il tire de sa serviette des documents) Regardez ! Ce sont là quelques-uns de nos gadgets ayant fait preuve dans les rizières et sur les villes du Vietnam….Le missile Condor est l’un des spécimens les plus réputés de notre collection de bombes à destruction massive, charge explosive égale à celle d’une bombe classique de 500 kilogrammes .

. Moshe : Et ça, qu’est-ce que c’est ?

. Goldfinger : Dents de dragon, chien paresseux, ananas, orange, goyave, nos fameuses bombes à fragmentation.. Ces mignonnes petites choses larguées sur un village, un marché, une école font des merveilles sans parler de nos armes chimiques tel l’acide 2-4 dichlorophénoxyacétique provoquant désordres digestifs, lésions pulmonaires, broncho-constrictions, hémorragies buccales, très nocifs pour les vieillards et les enfants ; En plus de ces engins chimiques, nous fabriquons toute une série d’armes bactériologiques détruisant bétails et récoltes, inoculant aux humains diverses épidémies.

. Moshe : Ok ! Nous sommes preneurs !

. (…)

. Ici prend fin le montage réalisé avec des fragments de Et jusqu’à la dernière pulsation de nos veines… Pour rehausser cet hommage aux hommes, aux femmes de Palestine, toutes générations confondues, ces paroles extraites de Discours au marché de chômage, du poète palestinien Samih El Qassim, texte traduit en français par Abdellatif Laabi, poète marocain.

. Tu me dépouilleras peut-être du dernier pouce de ma terre

. Ou ké pétet tiré anba plat-pié mwen dènié dènié mòso tè-mwen

. Tu jetteras peut-être ma jeunesse en prison

. Jennbray-la man yé a ou ké pétet fouté’y lajol

. Tu pilleras peut-être l’héritage de mes ancêtres

. Ou ké pétet déchépiyé léritaj zanset-mwen

. Tu brûleras peut-être mes poèmes et mes livres

. Ou ké pétet brilé powézi-mwen épi liv-mwen

. Tu dresseras peut-être sur notre village l’épouvantail de la terreur

. Pétet ou ké mété péyi-nou an anba an sel jouk lanmò

. Mais je ne marchanderai pas ô ennemi du soleil

. Men man pé ké moli ba’w bouwo

. Et jusqu’à la dernière pulsation de mes veines

. Ek jiktan tjè-mwen ké bat bat bat

. Je résisterai

. Sé doubout man ké rété doubout

. Tu éteindras peut-être toute lumière de ma vie

. Pétet ou ké toufé tout bobech lavi-mwen

. Tu me priveras peut-être de la tendresse de ma mère

. Pétet ou ké chayé mwen lwen manman-mwen ki enmen mwen

. Tu falsifieras peut-être mon histoire

. Pétet ou ké migannen listwè péyi-mwen

. Tu mettras peut-être des masques pour tromper mes amis

. Ou ké pétet mété mas pou kouyonnen zanmi-mwen

. Tu élèveras peut-être autour de moi des murs et des murs

. Pétet lantou mwen ou ké mété masonn dèyè masonn

. Tu me crucifieras peut-être un jour devant des spectacles indignes

. Ou pé pétet fòsé mwen gadé tout kalté model vakabonnajri

. Mais je ne marchanderai pas

. Men sé di’w man ka viré di’w

. Et jusqu’à la dernier pulsation de mes veines

. Ek jiktan tjè-mwen ké bat bat bat

. Je résisterai

. Sé doubout man ké rété doubout

. Ce 16 mai 2021, Daniel Boukman

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