Notre jeunesse, elle n’attend rien de la société dans laquelle elle a été conçue, cette société de la grande mutation. Notre jeunesse est surexposée aux conflits du monde, aux migrations, à l’extrême pauvreté, au travail infantile. Elle est née avec un nouveau logiciel, alors que nous peinons à en changer, elle veut tout, tout de suite ! Les filles particulièrement, encore ado elles sont déjà écologistes, humanitaires. Les propos tenus par celle que les média nomme « l’égérie verte » Gréta Thunberg, ne ménage pas ses mots dans sa lutte pour le climat : « Vous êtes arrivés à cours d’excuses et nous à court de temps ».Cette sentence est bien de son âge, direz-vous, mais force est de reconnaître que, là où bien des adultes semblent avoir renoncé, les filles, d’aujourd’hui, déjà femmes se mobilisent .Elles rugissent contre l’agriculture chimique initiée depuis déjà trente ans et revendiquent leurs droits citoyens à travers divers engagements pour une planète propre. Autour de moi, la tribu d’Hub, contient un bon nombre de nièces et quelques neveux.
Abi, Emy, les plus jeunes sont très précises dans leurs revendications. La plus âgée vient d’avoir trente ans, c’est une maman remarquable de deux enfants et dans le même temps, elle est déjà cadre dans une grande banque. Emy, sa petite cousine est une jolie chabine, douée c’est vrai pour les études. Après avoir commencé une licence en science sociale, elle s’apprête à rentrer à l’école des officiers de l’armée de l’air. Jade et Slorann et Aurélie, mes élèves au théâtre, ont passé leur baccalauréat avec succès, l’une rêve d’être comédienne, tandis que l’autre embrassera à coup sur, une carrière de scientifique. Aurélie à quatorze ans, c’est une élève brillante dans son collège de Tartenson, Elle est née dans l’effondrement écologique, économique, culturel, ce qui est le cas de nombreuses générations avant elle, mais Aurélie est déjà une activiste et veut du changement pour la Martinique, il lui importe peu que son bout de terre au milieu de l’océan soit Nation ou pas, elle veut voir l’évolution du lieu où elle vit. C’est dire à quel point ces gens là, ceux du vingt et unième siècle n’ont pas de temps pour les vieilles mœurs coloniales. Ces filles d’aujourd’hui ont, quoi que l’on dise, cette forme d’intelligence pour anticiper le pire, là où nous restreignons nos curiosités et peu à peu nos champs de curiosité. S’agissant de leur état féminin, elles n’ont plus ces verrous qui nous tenaient prisonnières dans des carcans sociétaux qui ne nous appartiennent même pas, car elles sont mues de sincérité et d’honnêteté.
C’est pour cela que la présence des jeunes dans les instances de pouvoir est une nécessité, que nous leur devons, une place et une voix dans nos décisions. Tout intéresse les filles, elles savent que les femmes sont aux premiers rangs de l’humanité. Ce brouillard épais, dans lequel se trouve notre Ile leur doit une attention sérieuse, elles ne veulent rien laisser au hasard car les choix d’aujourd’hui impactent leur avenir.