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DES GLACES MONTIER AUX "GLACES DE MAMY ROBERTINE"

DES GLACES MONTIER AUX "GLACES DE MAMY ROBERTINE"

MONTRAY KREYOL : les glaces MONTIER ont fait les délices des Foyalais pendant des décennies durant une bonne partie du XXe siècle, pouvez-vous nous raconter l'histoire de cette entreprise ?

ALAIN DESIRE FAULA :

Crées par Felix MONTIER en 1939 qui était mon grand-père maternel, Félix MONTIER de condition modeste était un bâtisseur. Il était coiffeur de profession mais  aimait le bricolage, un véritable Michel Morin et  c'est  lui qui a conçu le plan de la 1ère pétrolette faisant la navette entre Fort-de-France et l'Anse Mitan, .qui a construit sa petite maison à Clairière (juste en façe de la clinique Roseau  qui n'existe plus), petite maison dont je garde un souvenir extraordinaire de mon enfance. 

 

En 1939, vous vous rendez compte, penser à faire des glaces !!! Qui l'aurait cru ? Son épouse, Robertine MONTIER, Femme  originaire de Basse-Pointe, de condition très modeste,  plus précisément de "Hauteur Bourdon", commença à vendre ces glaces dans les rues de Fort-de-France   précisément à la Rue Blenac, puis quelques années après s'installa au 23 Rue Lamartine juste en face du "Petit couvent". Ces Glaces devinrent d’années en année un produit emblématique pour la plupart des Foyalais vu leur qualité, leur goût exceptionnel dus à une fabrication essentiellement artisanale ! (je la revois encore "cette pauvre Dame " décortiquer dans cette petite pièce, en arrière du comptoir de vente, des fils de mandarines, éplucher des fruits, dans une chaleur épouvantable !!!).

Cette Entreprise fût reprise par mon frère et durera un peu plus de 10 ans. Fermeture brusque, et les Glaces "Montier " disparaissent de la "Vie Martiniquaise " !
 

 J'ai décidé de faire renaître de ses cendres ces glaces sous l'enseigne SUIVANTE : " LES GLACES DE MAMY ROBERTINE " JE NE POUVAIS LAISSER UN TEL PATRIMOINE DISPARAÏTRE ". Pourquoi pas MONTIER ? Pour des raisons essentiellement d'ordre juridique ! Donc ce ne sont pas "les GLACES MONTIER " mais les "GLACES DE MAMY ROBERTINE".
 

 

MONTRAY KREYOL : Votre grand-mère avait-elle un secret de fabrication ? Une recette secrète qui faisait qu'Aimé CESAIRE lui-même envoyait son chauffeur lui acheter des glaces MONTIER ?

 ALAIN DESIRE FAULA :

    Absolument ! Recette fondamentalement secrète dont je suis le principal héritier. Si je vous raconte une anecdote "Aimé Césaire " se déplaçait avec son chauffeur pour en acheter, certainement pour la qualité du produit mais aussi, je pense, par affection car il savait que ma grand-Mère était originaire de la même commune que lui. Cela continua à Didier lorsque mon Frère José Désiré-Faula avait créé une autre entreprise sous le nom de GLACES MONTIER .
.

MONTRAY KREYOL : Quand on compare les glaces MONTIER aux glaces fabriquées industriellement aujourd'hui, quelles sont les principales différences entre elles ?

 ALAIN DESIRE FAULA :

 Eh bien en toute humilité : le secret de la recette : Produits frais,  Produits faits Maison et la "recette "!

MONTRAY KREYOL : Vous avez décidé de redémarrer les glaces MONTIER mais sous un nouveau nom. Pour quelle raison et pensez-vous que sur le marché très concurrentiel de ce produit à la Martinique, votre entreprise pourra trouver sa place ?

ALAIN DESIRE FAULA :  

     Je ne redémarre pas les Glaces Montier ! Je démarre une nouvelle entreprise sous le nom : les "GLACES DE MAMY ROBERTINE " en étant le petit-fils de Mme Robertine MONTIER  et héritier  de la véritable recette familiale 

 

MONTRAY KREYOL : Comptez-vous vous ouvrir à l'exportation et si oui, comptez-vous solliciter l'aide de nos collectivités ?

 ALAIN DESIRE FAULA :
Non pas du tout ! Avant tout, l'Idée est, avant d'être commerciale, affective comme je l'ai dit précédemment. Je pense très honnêtement qu’on n’a pas le droit de "laisser mourir " un tel patrimoine ! Cette grand-mère Robertine représente des gens qui ont souffert, qui se sont battus afin d'accéder à une situation sociale, à une catégorie aussi de classe sociale, car n'oubliez pas qu'à l'époque La Martinique était très marquée de l'empreinte coloniale, pour exister dans cette société Martiniquaise, faire partie en quelque sorte des "grands gens ",  il fallait s'identifier à ceux qui avaient le Pouvoir de l’Argent !  Ce qui d'ailleurs n'a guère changé actuellement ! Car nous existons que par la Puissance Matérielle! Dans cette société comme mon prof de philosophie Alain GONTRAND me disait "On te reconnaît à partir de ce que tu AS et non de ce que tu ES !!! 
Concernant l'aide des collectivités : oui certainement !

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