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DEUX MILLE CINQ CENTS LANGUES MENACÉES DE DISPARITION

Par Stéphane Kovacs
DEUX MILLE CINQ CENTS LANGUES MENACÉES DE DISPARITION

À l'occasion de la Journée internationale de la langue maternelle, samedi, l'Unesco présente [un Atlas en ligne->http://www.unesco.org/culture/ich/index.php?lg=FR&pg=00136] de tous les idiomes en péril dans le monde.

Raimundo Avelino, 78 ans, ne peut plus communiquer dans sa langue maternelle. Il est recensé par l'Unesco comme la dernière personne à parler le kaixna, une langue originaire d'un village proche du rio Japura, au Brésil. Aujourd'hui, tout le monde y parle le portugais…

Comme le wintu-nomlaki, le livonien ou le kaixna, environ 2 500 des quelque 6 000 langues utilisées sur la planète sont menacées de disparition. Selon l'Atlas en ligne des langues en péril dans le monde, dévoilé par l'Unesco à la veille de la Journée internationale de la langue maternelle *, 200 langues sont mortes au cours des trois dernières générations, et 199 langues ne sont parlées que par moins de dix personnes. L'an dernier, l'eyak a disparu, avec la mort de la dernière personne qui parlait cette langue en Alaska.

«En tant qu'êtres humains, on devrait se préoccuper de cela tout comme on devrait se préoccuper de la disparition de certaines plantes et espèces animales dans le monde, affirme le rédacteur en chef de l'Atlas, l'Australien Christopher Moseley. Parce que chaque langue est structurée de façon unique, avec ses propres associations, ses métaphores, sa façon de penser, ses sons, son vocabulaire et sa grammaire. Tout cela s'articulant au sein d'une merveilleuse architecture, si fragile qu'elle pourrait facilement être perdue à jamais.»

Transformation économique

En général, un idiome meurt car ceux qui le connaissent se tournent de plus en plus vers une langue plus forte, parlée par une partie plus grande et plus puissante de la population. Ces disparitions de langues peuvent être dues à la pression politique, ou tout simplement aux migrations vers les grandes villes. C'est le cas, par exemple, en Inde et au Brésil, deux grands pays qui subissent une transformation économique très rapide.

Faire en sorte que ces idiomes survivent, aux côtés de grandes langues véhiculaires internationales, constitue aujourd'hui un véritable défi. «L'enseignement des langues et, en particulier, des langues maternelles devient donc plus important que jamais, dans un monde qui doit savoir communiquer à l'échelle globale mais qui doit aussi savoir préserver pour chacun la possibilité de parler sa propre langue », souligne Koichiro Matsuura, directeur général de l'Unesco.

L'Atlas, qui se présente comme [un outil numérique interactif->http://www.unesco.org/culture/ich/index.php?pg=00139], accessible gratuitement dans le monde entier, propose des données sur plus de 2 500 langues. Il sera actualisé de façon continue et permettra à l'utilisateur de produire ses propres cartes, à partir d'un pays ou d'une région, ou de faire des recherches par catégorie de langues : mortes, moribondes, sérieusement en danger, en danger et en situation précaire.

* Le 21 février 1952, cinq étudiants de Dacca avaient donné leur vie afin que le bangla soit nommé langue officielle dans ce qui était à l'époque le Pakistan oriental, et qui est devenu, après la guerre de libération, le Bangladesh.

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