A première vue, le titre de mon propos peut paraître provocateur, mais l'est-il réellement ? Et suis-je plus querelleuse que certains de nos journalistes et leurs éditoriaux ?
Nous sommes à la Martinique et depuis quelques jours, la presse internationale et les médias, nous rabattent les oreilles d'une dénonciation de la part d'une riche actrice du cinéma pour harcèlement sexuel par un autre richissime producteur de cinéma, alors qu'en Inde, les femmes désobéissantes sont encore et toujours défigurées à l'acide par les hommes avec le consentement de leur propre mère. Cette dernière information passe alors pour du sensationnel comme si dans ce monde il y aurait des Femmes et des femmes.
Pour ne pas demeurer en reste, samedi dernier France Antilles choisi de titrer en première page « Ma vie avec un dorlis » Un sujet contenu en une page et qui à fait l'objet d'un « dossier » dans le quotidien favori. A croire que chez nous, il n'y a pas de harceleurs, seulement des dorlis.
Comme bien des curieux, j'ai voulu savoir ce que les journalistes de F. A avaient à dire et valait-il la peine que l'on s'y arrête. Je dis oui, car il faut tout de même prendre acte du mépris dont le quotidien fait montre face aux difficultés que les femmes connaissent pour avoir le droit d’exister.
Sur le sujet du Dorlis, tout ceci me semble appartenir au 19eme siècle, chez nous, du temps où il n'y avait que des grands chemins et comme toute « lumière » nous avions des lampes à pétrole et des bougies.
Différents avis et appréciations sont donnés : une opinion d'une église du septième jour, celle d'un sociologue, et à défaut d'une sanction pénale pour viol, un psaume contre les dorlis.
Pas un mot sur les quimboiseurs, pas une virgule sur les mangeurs d'argent qui promettent des délivrances d’âme.
J'avoue qu'à la fin de ma lecture, j'ai ri jaune, les déclarations de l'interviewée m'ont navré car j'ai cru saisir les miasmes de l'acculturation dont souffrent encore beaucoup d'entre nous. Je ne dirai rien du propos du sociologue, sa réponse « un désir refoulé » est l'observation d'un homme !!!! Sûrement pas celle d'un médecin ni celle d'un psychiatre.
Selon mon sentiment, malheureusement pour les femmes, le droit de cuissage nouvellement nommé « harcèlement sexuel » n'est pas un fait nouveau dans nos sociétés et n'est pas prêt de s'arrêter
Pourtant, ici ou ailleurs, belle ou laide , jeune ou vieille , riche ou pauvre, il faudra toujours aux femmes une sacrée dose de courage pour tenir tête à celui qui a décidé au nom de sa masculinité de disposer du corps d'une femme, d'assouvir ses besoins sexuels, une violence fondée sur des rapports de domination et d'intimidation
Et c'est peut-être parce que la justice n'a jamais pris de véritables sanctions contre les hommes qui se rendent coupables de ces actes odieux, que certaines jeunes femmes d'aujourd'hui, particulièrement des femmes de chez nous, trouvent face aux égarements des uns et à l'indifférence des autres une parade. Elles se déshabillent plus qu'elles ne s'habillent, prennent des postures sexuellement provocante en public. Devant ces images dégradantes qui sont offert au regard, me revient une autre tare, celle du racisme primitif qui nous compare à des singes et je me dis que les comportements de certaines d'entre nous dans des danses soit disant ethniques, se rapprochent à ceux de femelles en chaleur.
Aussi ne suis-je pas certaine que s'humilier et salir son propre corps soit une vengeance. Les harceleurs ne mettent pas systématiquement leur zizi sur la place publique. En choisissant de se révolter contre l'assourdissant silence de la société hypocrite, mon impression est que, les femmes d’aujourd’hui pour la plupart mères de famille, se punissent elles-mêmes et par la même leurs enfants