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Ecrire contre vents et marées...

Ecrire contre vents et marées...

   Le dernier livre de Corinne MENCE-CASTER (CMC), "Le Talisman de la présidente" (éditions ECRITURE), est donc un best-seller en Martinique depuis bientôt quatre mois qu'il a été publié. De nombreux collaborateurs du présent site-web se sont exprimés à son sujet et il n'est pas utile de reprendre leurs analyses que d'ailleurs je partage pour la plupart, analyses extrêmement laudatives. J'ai toutefois quelques petites réserves que j'expliciterai ci-après. Mais avant d'entrer dans le vif du sujet, il est important de dire qui parle, surtout pour le grand public qui connaît plutôt mal le fonctionnement d'une université.

   En effet, ce grand public s'imagine que d'une part, j'ai été un proche collaborateur de CMC et que d'autre part, j'ai "pris sa défense", selon une expression qui revient souvent dans les conversations ou sur les réseaux sociaux. Or, cela est complètement faux. Tout d'abord, un (e) président (e) d'université dispose d'un cabinet avec un directeur, d'un staff et de vice-présidents chargés de différents domaines (recherche, relations internationales etc.). Or, je n'ai fait partie d'aucune de ces différentes structures. Mieux : durant toute la mandature de CMC, je ne suis allé en Guadeloupe, où se trouve le siège de notre université et donc le bureau de la présidente, qu'une fois, une seule, et cela à l'invitation pressante de celle qui est aujourd'hui directrice de cabinet de l'actuel président. Invitation à faire une conférence littéraire devant ses étudiants, et cela non pas à Fouillole (où je n'ai pas mis les pieds depuis plusieurs années), mais au campus de Camp Jacob, à Basse-Terre. En fait, élu par deux fois au conseil d'administration de l'ex-UAG, en même temps que mes collègues feu Jean BERNABE et Gerry L'ETANG, cela à la fin du XXe siècle, je fréquentais donc Fouillole régulièrement à cette époque, mais n'y suis plus revenu depuis  le début du XXIe...

   Comme proximité avec CMC, on avouera qu'on peut faire mieux.

   C'est ce qui explique fort logiquement qu'en page 53 de son livre, elle présente ses collaborateurs ("Jean-Stephen, mon directeur de cabinet ; Marie-Christine qui s'occupe de la recherche ; Toni qui se consacre à la formation et à la vie étudiate ; Derrick, qui a en charge les finances ; Jérémie qui gère avec Jean-Charles les affaires juridiques etc...") alors que le personnage qui est censé me représenté, Rodrigue, n'apparaît pour la première fois qu'à la page 140.

   Certes, j'ai été élu doyen de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines à la même époque, mais toujours pour que le grand public comprenne, un doyen de faculté par rapport à un président d'université est comme un maire par rapport à un président de collectivité territoriale ou de conseil régional. Il peut donc, ce doyen, parfaitement être en opposition avec le (la) président (e). Cela s'appelle la démocratie. J'ai été élu par mes pairs de ma faculté à un moment où CMC, devenue présidente, n'en faisait plus (provisoirement) partie et elle n'a donc pas voté pour moi. Provisoirement parce qu'un président, un vice-président ou un doyen ne sont pas des fonctionnaires d'autorité comme le sont les directeurs d'école primaire et de collège ou les proviseurs de lycée. Ils (elles) ne sont élus (es) que pour une courte période, en général cinq ans au terme desquels ils/elles reviennent à leur fonction principale celle d'enseignant-chercheur. Autrement dit, ils/elles sont des "pairs parmi les pairs" et d'ailleurs, quand ils/elles reviennent à la base, les adversaires qu'ils/elles ont pu avoir durant leur mandature peuvent fort bien prendre leur "serrage" comme on dit en créole. Tel cet ancien président guadeloupéen qui, une fois son mandat terminé, s'était vu confier des cours uniquement en 1è année de licence et plus méchant encore, uniquement des TD (Travaux Dirigés).

   Tout cela, les universitaires le savent, mais pas le grand public.

   Ceci dit, oui, j'ai soutenu CMC durant sa campagne à la présidence, mais sur la base du programme ambitieux et novateur qu'elle avait présenté à la communauté universitaire, programme au sein duquel j'approuvais totalement nombre des points, en particulier celui-ci : rééquilibrer l'université en faveur du Pôle Guyane auquel des postes devraient être attribués et surtout__pour la première fois en 30 ans d'existence de l'Université__y tenir un conseil d'administration. Vous avez bien lu : pendant ces trois décennies, aucun conseil d'administration ne s'y était jamais tenu !!! Accuser donc CMC d'être responsable de l'éclatement de l'UAG et du départ de la Guyane est une contrevérité largement diffusée par ceux (le CEREGMIA notamment) qu'effrayaient sa volonté de nettoyer les écuries d'Augias c'est-à-dire de débarrasser l'établissement de la corruption qui le gangrenait, corruption dénoncée dans pas moins de 4 rapports accablants dont 2 de la Cour des Comptes. Quant à me tenir, moi, comme n'ont cessé de le brailler les affidés du même CEREGMIA, pour responsable du départ de la Guyane à cause d'un texto écrit en créole et délibérément mal traduit pour me faire passer pour un anti-Guyanais, c'est encore plus grotesque. C'est vraiment me faire trop d'honneur ! En réalité, cela faisait des années que des gens sur le Pôle Guyane souhaitaient avoir leur propre université, ce qui est leur droit le plus absolu, et d'ailleurs, lors d'un conseil d'administration tenu avant l'arrivée de CMC à la tête de l'établissement, il avait été décidé et voté que la Guyane volerait de ses propres ailes en 2020. Donc CMC ou pas CMC, CONFIANT ou pas CONFIANT, la Guyane serait de toute façon partie.  

   (Courte parenthèse sur la Guyane : mon premier rapport avec elle fut sur le campus de...Schoelcher, à la fin des années 80, lorsque Jean BERNABE et le GEREC organisèrent au mois de juillet, une "Université d'été créole" ou Linivèsité Livènay Kréyol, durant quinze jours, pour sensibiliser des enseignants du primaire et du secondaire ainsi que des acteurs culturels de Martinique, Guadeloupe, Sainte-Lucie, Dominique et Guyane aux différentes problématiques de la créolistique. Je faisais partie des enseignants et parmi nos étudiants, il y a eu une jeune femme brillante dont aucun d'entre nous ne soupçonnait__et sans doute même pas elle qui était indépendantiste guyanaise à l'époque__qu'elle deviendrait un jour un personnage important de la République française : Christiane TAUBIRA. Par la suite, je suis souvent allé en Guyane pour enseigner dans le cadre de la licence et de la maîtrise de créole dispensée par la Formation continue. J'ai aussi été invité à faire une conférence par le maire de Sinamary, feu-Elie CASTOR, autre esprit brillant, puis quelques années plus tard, par celui de Kourou, Jean-Etienne ANTOINETTE, au cours d'un festival auquel le mannequin MOUNIA participa, avant de participer durant deux semaines, à l'invitation de Rémy AUBERT, au festival itinérant du conte créole "Paul Henri Gérard" qui partit de Cayenne pour s'arrêter chaque jour dans une commune différente jusqu'à Saint-Laurent. Sans même parler de cet épisode comique où le maire de Rémire-Montjoly, feu le Dr LAMA, père du célèbre gardien de l'équipe de France de foot, me faisant visiter sa superbe mairie, claqua des mains une fois que nous étions entrés dans son bureau et aussitôt une musique s'éleva dans la pièce. J'en étais resté bouche bée, ce qui l'a fait rire. Je n'avais jamais vu pareille chose. Le vrai boloko martiniquais ! Mais bon, nous n'étions pas encore au XXIe siècle.

   Donc là encore, comme anti-Guyanais, on peut mieux faire, non ?)

 

 UNITE UNIVERSITAIRE

 

   Toutefois, si certains universitaires guyanais voulaient faire sécession, c'était aussi notre droit le plus absolu, dans le droit fil des Pères fondateurs de l'UAG, de tout faire pour éviter cet éclatement si cela était encore possible et mon analyse à moi était claire : premièrement, au moment où toutes les universités françaises cherchaient à fusionner, ce n'était pas une bonne chose de faire le chemin inverse et de se fractionner. Ainsi toutes les universités de la région Aix-Marseille, où j'ai fait mes études (à l'Institut d'Etudes Politiques et en Fac des Lettres) ont aujourd'hui fusionné pour former la plus grosse université francophone du monde avec  134.000 étudiants ; deuxièmement, l'UAG avec à peine 12.000 étudiants n'atteignait même pas la taille critique de 20.000 étudiants considérée au niveau mondial comme le minimum. Car, cela le grand public ne le sait pas non plus : si les collèges et les lycées ne sont pas, hormis quelques-uns, en compétition, assurés qu'ils sont d'accueillir les élèves des le région où ils sont installés, il n'en va pas de même pour les universités qui sont engagées dans une compétition mondiale. Pourquoi, d'après vous, les universités du Québec déploient-elles chaque année toute une armada pour venir recruter des étudiants en Martinique et en Guadeloupe ? ; troisièmement, l'exemple de l'Université du Guyana (Guyane anglophone) qui s'est créée par scission d'avec l'Université des West-Indies (UWI) démontrait que le fractionnisme était une mauvaise chose car si UWI jouit d'une réputation internationale, personne ne connaît l'Université du Guyana.

   Ces trois arguments n'ont pas été entendus et en tout cas n'ont pas réussi à convaincre les universitaires guyanais qui voulaient à tout prix avoir leur propre université, ce qui, je le répète, était leur droit le plus absolu, mais qu'on ne vienne pas faire (comme les affidés du CEREGMIA) porter le chapeau de la scission à CMC ou à moi ! C'est tout simplement grotesque. Les vrais responsables sont ceux qui durant 30 n'ont jamais jugé bon de tenir un seul conseil d'administration en Guyane et qui n'ont jamais élu un seul président guyanais et qui, lorsqu'ils se sont rendus compte que CMC ne couvrirait pas leurs malversations, se sont mis à exciter "anbafey" les scissionnistes guyanais pour faire diversion, chose qu'ils ont, hélas, partiellement réussie. En fait, au moment où CMC arrive à la présidence, malgré son profond désir d'accorder la place qu'elle méritait au Pôle Guyane, malgré les mesures concrètes qu'elle s'apprêtait à prendre (dotation de postes etc.), il était déjà trop tard à cause de l'indifférence, voire du mépris, affiché envers ce dernier depuis beaucoup trop longtemps. L'UAG était déjà condamnée en fait...

   Pour en revenir au soutien que j'ai apporté à CMC (et à son programme) au moment de sa candidature, je me dois de révéler notre immense ignorance sur bien des points obscurs du lieu où pourtant nous travaillions depuis des années et des années : nous ignorions, CMC, sa petite équipe électorale et moi-même qu'un rapport accablant avait été écrit contre Fred CELIMENE, directeur du CEREGMIA, et ses pratiques une douzaine d'années plus tôt ; nous ignorions que le président de l'époque avait été contraint de le traduire devant le conseil de discipline de l'UAG ; nous ignorions qu'une sanction (certes dérisoire) avait été prononcée contre lui ; nous ignorions que Jacqueline ABAUL, première présidente femme, avait rédigé un rapport sur les activités du CEREGMIA, rapport transmis au Ministère de l'Enseignement Supérieur qui s'était mystérieusement perdu tandis qu'on offrait un poste de recteur à celle-ci sans qu'elle perçoive la relation entre ledit rapport et sa soudaine nomination.

   Nous ignorions que FRANCE-TELECOM avait menacé de couper toutes les lignes téléphoniques du campus de Schoelcher si l'université ne réglait pas une facture de 37.000 (oui trente-sept mille !) euros due par le CEREGMIA. Nous ignorions qu'Air France avait décidé de ne plus délivrer de billets d'avion à l'université à cause d'impayés faramineux (ces messieurs voyageaient en première classe ! CMC, à son arrivée à la présidence, avait rétabli les billets en classe économique), impayés toujours du fait du CEREGMIA ! Nous ignorions qu'un grand hôtel situé on loin du campus de Schoelcher refusait désormais d'accueillir nos collègues étrangers à cause, là encore, d'impayés dus parle CEREGMIA. Nous ignorions que des restaurants adressaient des notes salées à l'université à cause du toujours et même CEREGMIA etc...Pourtant tout cela était écrit noir sur blanc dans le tout premier rapport de la Cour des comptes (soit 12 ans avant l'élection de CMC !).

   Comment est-ce possible ? Comment, nous qui travaillions dans l'institution, pouvions-nous ignorer des faits aussi graves ?

   Réponse : l'omerta. En bon français, le "lavage de linge sale en famille". En fait, nous étions comme 80% de nos collègues totalement ignorants de ces faits. Et là, j'en profite pour évoquer une première divergence entre CMC et moi : j'estime, contrairement à elle, que les laveurs de linge sale en famille sont pires que les mafieux. Pourquoi ? Parce qu'au moins les mafieux ont des "grenn" comme on dit en créole ou des génitoires en français policé. Pour imiter la signature d'un collègue sur un bon de commande de plusieurs dizaines de milliers d'euros, il faut en avoir. Pour établir de fausses factures, de faux billets d'avion, de fausses missions en Haïti, pour détourner des fonds de la puissante Europe etc..., il faut sacrément en avoir. Tandis que les laveurs de linge sale en famille ne sont que des lâches qui, s'ils avaient sérieusement sanctionné le CEREGMIA douze ans avant l'arrivée de CMC au pouvoir, auraient ainsi pu enrayer la gangrène qui affectait l'établissement. Ils ont préféré s'enfoncer la tête dans le sable comme des autruches, voire, pour certains, accepter des prébendes des mafieux comme c'est le cas des 43 personnes listées dans le 4è rapport accablant contre le CEREGMIA, celui de l'IGAENER, ce qui, au niveau judiciaire, en font des complices. Yo ké ni sa pou di aprézan !...

   (Le créole le dit bien : si pa ni soutirè, pa ni volè ! En créole guadeloupéen, "soutirè" c'est "wousoulè", je crois)

   Donc oui, j'ai fait partie de l'équipe électorale de CMC pour les raisons évoquées plus haut, mais une fois celle-ci élue, une fois qu'elle a eu formé son cabinet et son staff, puis nommé ses vice-présidents, je suis retourné m'occuper de ma "petite mairie", de ma seule Faculté des Lettres et Sciences humaines dont j'avais été élu le doyen. Entre parenthèses et toujours pour le grand public qui ne le sait pas forcément, un doyen de faculté n'est pas le plus âgé d'entre ses collègues. Quand j'étais étudiant à Aix, Charles DEBBASCH, brillant juriste, avait été élu plus jeune doyen de faculté de France à l'âge de...25 ans. Bon, il a mal tourné par la suite puisqu'il a été mêlé à une sombre histoires de détournements des œuvres du grand sculpteur VASARELY dont il présidait la fondation et a dû fuir la France pour se réfugier au Togo où il a été nommé conseiller spécial du dictateur de l'époque (EYADEMA, je crois). C'était le temps où les présidents africains faisaient appel aux juristes français pour (ré)écrire les constitutions de leurs pays.

 

AGENTS-COMPTABLES

 

   Venons-en maintenant à cette histoire de "R. CONFIANT a pris la défense de CMC" ! Là encore, on est dans l'idiotie pure.  Pourquoi ? D'abord, parce qu'une université n'appartient pas à son président, mais à tous ceux et toutes celles qui y travaillent, du grand professeur hors classe jusqu'à l'humble femme de ménage. Dès que j'ai eu en main le 2è rapport de la Cour des Comptes et que j'y ai lu que les "pratiques du CEREGMIA mettent en danger les finances de l'Université", j'ai compris la gravité de la situation et aussi la nécessité de mettre les mafieux au pas, cela par tous les moyens. Quand par la suite, j'ai lu la stupéfiante déclaration suivante de Fred CELIMENE au site-web MEDIAPART, à savoir "cette université a connu 12 agents-comptables et aucun n'en est ressorti en bon état", j'ai compris que soit je me montrais complice objectif de lui, c'est-à-dire laveur de linge sale en famille, soit  je décidais de me battre aux côtés de ceux qui défendaient la légalité. J'ai donc d'abord et avant tout défendu MON université, celle dans laquelle je travaille, celle dont j'étais le doyen d'une des composantes. Que le président ait été CMC, MACHIN ou TARTEMPION, ma conscience me dictait de tout faire pour empêcher que la sombre prédiction du 2è rapport de la Cour des Comptes ne se réalise. Point à la ligne.

   Entre parenthèses, j'étais effaré de constater qu'après pareille déclaration, CELIMENE n'ait jamais été convoqué par la police. CMC écrit pudiquement dans son livre qu'"un ancien directeur financier de l'UFC s'est déjà suicidé, en se jetant du haut des falaises de l'Anse Baudouin." Elle ne l'a jamais vu, cet homme, moi, oui ! Comme je l'ai déjà dit, à la fin du siècle dernier, j'étais élu au conseil d'administration de l'ex-UAG (tout comme CELIMENE) et un beau jour, on nous présente le tout nouveau comptable dont l'apparence déclenche l'hilarité dudit conseil. Boule à zéro, court sur pattes, un peu rondouillard et vêtu d'une rigolote chemise hawaïenne (il était muté en Outremer pour la première fois de sa vie et avait sans doute confondu la Guadeloupe avec Tahiti), il se dandine devant nous à la manière d'un Louis de FUNES tout en nous expliquant, avec un fort accent du sud de la France, comment il compte s'y prendre pour remettre sur pied les finances de l'établissement. Tu parles ! Moins de quinze jours plus tard, sa voiture est retrouvée garée en haut des falaises de l'Anse Bertrand, grande ouverte et avec personne à l'intérieur. Puis, trois jours après, son corps ayant dérivé jusqu'à Saint-François, est finalement retrouvé. Il n'a pas eu le temps, le pôvre homme, de remettre de l'ordre dans les finances de notre université.

   Paix à son âme !

   Par contre, moi, la police n'hésite jamais à me convoquer. Pour avoir écrit sur mon site-web, MONTRAY KREYOL, que puisque l'Etat français ne mettait rien en œuvre pour retrouver les généraux colombiens mafieux, actionnaires de la West-Caribbean, qui faisaient voyager nos compatriotes sur un avion-poubelle afin d'engranger des euros et qui donc étaient responsables de la mort de 150 d'entre eux, eh bien que nous, Martiniquais, nous chargerions de régler cette question nous-mêmes. Et je donnais le nom du quartier huppé à Bogota où habitaient ces généraux. Convocation immédiate des flics au SPRJ du Lamentin ! Je me fais accompagner de mon collègue Gerry L'ETANG, maître de conférences en anthropologie, et de la journaliste d'investigation, Lisa DAVID, puisqu'on ne sait jamais. Et là, un gradé me lance : "Vous êtes sous le coup de la loi antiterroriste ! Vous risquez 45.000 euros d'amendes et 3 ans de prison pour avoir incité à des actions terroristes." Je ricane. Ma philosophie a toujours été de ne jamais chercher à discuter avec ces gens-là. Au bout d'un long sermon d'une demi-heure, je suis raccompagné au-dehors où m'attendaient mes deux amis. Et dans la semaine qui a suivi, j'ai reçu un courrier du procureur de la République me faisant "un rappel à la loi" !!! J'aurais pu dire pour ma défense, mais je me suis refusé à le faire, qu'en 2012, j'avais été invité par l'ambassade de France en Colombie à l'occasion du rétablissement de l'enseignement du français dans 80 lycées du pays et qu'au cours de la cérémonie solennelle, à l'Université San-Tomas de Bogota, j'avais salué cette initiative aux côtés dudit ambassadeur et de ceux des pays francophones (Canada, Suisse, Belgique, Sénégal, Tunisie etc.), de la ministre colombienne de l'Enseignement supérieure et des présidents des principales universités colombiennes. Sinon, je ne compte plus les invitations d'ambassades françaises que j'ai honorées : Foire du livre du Costa-Rica ; Exposition Universelle de Séville (Espagne) ;  Colloque sur les langues indigènes au Guatemala ; Débat sur les littératures du sud à l'Institut français de Rabat (Maroc) ; Colloque sur la francophonie à Tokyo (Japon) etc... 

   Au fait, comme anti-français, on fait mieux, non ? Aux conards qui portent cette accusation contre moi sur leurs blogs anonymes, je réponds exactement comme le président de l'Assemblée de Corse, Jean-Guy TALAMONI : "La France est un pays ami."

   Ainsi donc, déclarer à un site comme MEDIAPART, lu par des millions de gens, qu'aucun des 12 agents-comptables de l'université n'en est ressorti en bon état, ne provoque ni convocation par les flics ni rappel à la loi pour F. CELIMENE alors que moi, on me cherche des poux dans la tête pour un article sur MONTRAY KREYOL qui n'est lu que par seulement 20.000 personnes par jour comme l'indique son compteur de visites sur sa page d'accueil. Mais bon, je ne suis pas franc-maçon non plus...

 

DE L'UAG A L'UA

 

   Avançons...

   Il convient de préciser maintenant que l'arrivée de CMC à la présidence à coïncidé avec l'autonomie financière des universités appelée RCE (Responsabilités et Compétences Elargies). Pour que le grand public comprenne : les écoles, les collèges et les lycées dépendent de l'Etat et leurs enseignants sont payés par ce dernier ; or, désormais, s'agissant des universités ledit Etat leur attribue une dotation globale et à elles de se débrouiller pour payer les salaires de leur personnel enseignant et administratif, assumer leurs dépenses incompressibles (téléphone, électricité etc.), assurer l'achat et la maintenance des matériels, rénover les bâtiments etc...Bref, un (e) président (e) d'université devenait, avec les RCE, une sorte de PDG avec tous les risques que cela comporte. C'est ainsi que plusieurs universités hexagonales se sont vite retrouvées dans le rouge, comme celle de Versailles-Saint-Quentin, quasiment en faillite même, et l'Etat a été obligé de reprendre la main par le biais des rectorats. La situation de certaines était si grave qu'EDF et Gaz de France leur avaient coupé l'électricité et le chauffage ! Rien de tel avec la présidente CMC qui avec maestria a su assurer ce passage aux RCE sans qu'à aucun moment les salaires des personnels aient été menacés et cela alors même que l'établissement est resté sans statut précis durant 1 an et demi. En effet, alors que l'Etat s'était empressé de créer l'Université de Guyane (merci C. TAUBIRA !), il a scandaleusement tardé à en faire de même pour l'Université des Antilles. Cela n'a pas empêché Corinne MENCE-CASTER de tenir vaillamment la barre d'un navire qui s'appelait encore UAG alors que l'UAG n'existait plus et surtout, à son départ, quatre ans plus tard, de laisser une université avec des comptes certifiés. Certifiés par qui ? Par les représentants de l'Etat à savoir les recteurs de Guadeloupe et de Martinique. Or, imaginons un seul instant un passage aux RCE assuré par les gens du CEREGMIA ou leurs affidés ! Brrr !...

   (Petite parenthèse à nouveau : comment se fait-il qu'aucun de nos chers (es) grands (es) journalistes ne se demande-t-il/elle pourquoi le CEREGMIA est le seul et unique groupe de recherches de notre université, le seul sur les 24 qu'elle compte, à avoir sur le dos 4 rapports accablants rédigés par le Papa Blanc ?)

 

MYSOGYNIE

 

   Poursuivons...

   Il est vrai que j'en suis venu progressivement à prendre la défense de CMC quand j'ai vu la violence inouïe des attaques portées contre elle EN TANT QUE FEMME. Sans être féministe (par exemple, je suis contre cette ânerie qu'est l'écriture inclusive), je constatais que si elle avait été un homme, jamais les mafieux ne seraient allés aussi loin dans l'ignominie. Jamais ! Car dans quel pays, a-t-on jamais vu un(e) élu(e) du conseil d'administration apostropher, au mitan d'une réunion, un (e) président d'université en lui lançant : "Ou konpwann nou sé bef a'w !" (Vous croyez que nous sommes vos esclaves !) ? Où a-t-on jamais vu un (e) président (e) être harcelé durant 4 ans par près d'un millier de mails injurieux et diffamatoires arrivant chaque matin sur la messagerie de...l'université et cela sans que personne ne s'en émeuve ? Mails signés Fred CELIMENE (puis Julie FREMONT) et Romain CRUSE. Où a-t-on jamais vu une présidente subir 40 jours de grève avec un campus (celui de Fouillole) barré par du fil barbelé et de la cire dans les serrures des salles de cours et des bureaux pour empêcher d'y entrer ? Présidente qui, soit dit en passant, n'a pas envoyé d'huissier photographier les grévistes et ne leur a pas adressé de courrier comminatoire les enjoignant de "justifier de leurs activités", toutes choses illégales que s'est autorisé le président actuel de l'UA qui pourtant était membre du conseil d'administration pendant la grève des 40 jours et n'a jamais protesté contre les blocages. Présidente qui n'a pas fait appel, comme l'a fait l'actuel, par le biais de son représentant à l'Innovation voyoucratique, à une société de vigiles employant des délinquants pour garder les entrées du campus de Schoelcher, société dénommée EURO-SECURITE dont le gérant est Cyriaque JEAN-ZEPHIRIN et qui a été directement impliquée en 2015 dans une fusillade qui a fait trois morts aux abords de la discothèque "LE PAPARAZZI", au Lamentin.

   Où a-t-on déjà vu un administrateur d'une université lancer à la personne qi vient d'être démocratiquement élue à la présidence : "Je te donne six mois pas plus" a-t-il marmonné entre ses dents, sans s'adresser à moi directement, mais à vis suffisamment haute pour que je l'entende distinctement. "Et ensuite, éjection, a-t-il ajouté. Tu repartiras de la où tu es venue. Et on te passera le goût d'en revenir." (in "LE TALISMAN", p. 42) ? Dans quelle université une présidente est-elle soumise à ce que CMC décrit en page 149 de son livre : "Elle avait été prévenue par le secrétariat du service commun de la Documentation. Les murs de la bibliothèque et des avaient été, en une nuit, recouverts de graffitis insultants à son sujet. faculté. Des affiches la montrant bâillonnée, la traitant de "menteuse", "salope", "chienne", avaient "été placardées partout."  Sans même parler de la caricature immonde du sieur Camille CHAUVET mettant, sur une photomontage, une tête de chien à CMC reçue à L'Elysée par le président François HOLLANDE et posant à ses côtés. Photo si immonde que Serge LETCHIMY, président du Conseil régional à l'époque et du PPM (Parti Progressiste Martiniquais), fut contraint d'exiger de CHAUVET, membre du même parti, qu'il supprime ladite photo sur son blog.

    Sinon cette affaire de "bef" ou d'"esclaves" est d'ailleurs intéressante à analyser car ces gens en sont arrivé à traiter CMC et ses soutiens (dont moi) de...négriers !!! Comme si c'était nous qui avions rédigé les rapports accablants de la Cour des comptes, du Sénat et de l'IGAENER. Car, le grand public doit le savoir, les accusations, chiffrées et détaillées, portées à l'encontre du CEREGMIA ont été faites par le Papa Blanc et ses institutions, pas par nous, petits universitaires "neg". Simplement, il est revenu à nous et singulièrement à CMC de devoir "gérer ce caca", comme aimait à dire avec humour l'un des nôtres. Ainsi, deux jours seulement après son installation dans le bureau de la présidence à Fouillole, CMC reçoit un courrier de l'Agence de la Francophonie, la sommant de rembourser...2 millions d'euros. Et à cause de qui ? DU CEREGMIA !

   J'ai aussi apporté mon soutien à CMC quand j'ai constaté l'hypocrisie, la duplicité, voire la complicité des deux présidents de région de l'époque, V. LUREL (Guadeloupe) et S. LETCHIMY (Martinique), qui ont apporté un soutien sans faille à Fred CELIMENE, membre il est vrai du PPM, avant que le premier, LUREL, mesurant sans doute le danger, ne s'écrie en pleine Assemblée nationale, lors de la discussion sur l'ordonnance de création de l'université des Antilles : "Les voleurs du CEREGMIA, qu'ils aillent en taule !" tout en accusant sur les ondes de RCI (Radio Caraïbes International), son collègue LETCHIMY de "venir souvent en Guadeloupe pour défendre le CEREGMIA". Très sympa entre membres du Groupe socialiste à l'Assemblée nationale ! Mais le plus ignoble de tous a été Jeff LAFONTAINE, directeur de cabinet de S. LETCHIMY, qui accusa CMC d'avoir monté de toutes pièces une cabale, celle du CEREGMIA, dans le but de se présenter aux élections et de prendre la place de son patron. Dans divers mails diffusés par le bonhomme, il était tantôt question de CMC cherchant à être en 2è position sur la liste que présenterait Alfred MARIE-JEANNE tantôt de faire sa propre liste sur laquelle elle serait numéro 1. Du grand n'importe quoi ! Car voici une jeune dame de 45 ans qui n'avait jamais fait de politique, jamais pris la parole dans un meeting, jamais distribué un tract, jamais fait du porte-à-porte, jamais été encartée dans aucun parti et qui subitement, kon si an kriz té pwan'ycomme on dit en créole, se serait décidée à devenir le chef ou plutôt la cheftaine de la future Collectivité Territoriale de Martinique ou au minimum son numéro 2 !!! Diffuser de pareilles sornettes est digne des sbires du PPM et je ne pouvais donc rester indifférent face à ces calomnies.

   J'étais, quant à moi, accusé aussi de chercher à déstabiliser celui qui se faisait appeler O Presidente da Martinica au Brésil et The President of Martinique à Harlem et bien sûr, tout comme CMC, de vouloir obtenir une place sur la liste que conduirait Alfred MARIE-JEANNE aux élections territoriales de décembre 2015. Seul hic : je n'ai jamais fait partie du MIM (Mouvement Indépendantiste Martiniquais) ni jamais eu de toute ma vie un seul entretien en tête à tête avec son leader !!! Du reste, si le parti auquel j'appartiens, MARTINIQUE-ECOLOGIE, a bien fait partie de la coalition "Gran Sanblé" rassemblant 6 partis et conduite par le MIM, et si nous avions des candidats sur deux sections (Fort-de-France et le Nord), je n'en ai pas fait partie et d'ailleurs n'en avais aucune envie. Militant de base, je suis ; militant de base, je reste.

   J'ai enfin apporté mon soutien à CMC (mais s'il s'était agi de quelqu'un d'autre, j'aurais fait pareil, je le répète) quand j'ai constaté l'inertie, l'indifférence ou la non-volonté d'agir du Ministère de l'Enseignement Supérieur et de l'Etat français lui-même. A l'époque, nous étions loin de mesurer la puissance du réseau tressé par le CEREGMIA durant trois décennies et cela tant au sein de l'Université que dans divers ministères parisiens et même à Bruxelles (F. CELIMENE et ses amis sont d'ailleurs toujours mis en examen, au moment où j'écris cet article, pour "détournement de fonds publics en bande organisée a détriment de l'Union Européenne"). Sans même parler des soutiens maçonniques. Et là, deuxième divergence entre CMC et moi : si c'était à refaire, dit-elle, s'il fallait à nouveau s'engager dans ce combat pour une université propre, elle le referait. Pas moi ! Je ne regrette rien du combat que j'ai mené (et que je continue à mener), mais s'il fallait le refaire, j'aurais laissé les "Neg" dans leur "caca". Si travailler dans une université gangrenée par la corruption ne les dérange pas, si certains (es) ont accepté des prébendes du CEREGMIA sans pour autant faire directement partie de cette COSA NOSTRA tropicale, grand bien leur fasse ! Je n'ai aucune vocation de martyre ni de Don Quichotte. Surtout pas pour me battre contre des parvenus que le créole qualifie avec une férocité ironique de "Neg é Kouli ki wè lajan ta" (Nègres et Indiens qui ont tardivement accédé à l'argent). Des gens qui n'ont pas honte, par exemple, de rouler dans des voitures à 50.000 euros, voire plus, dans deux îles où plus de la moitié de la population vit avec 600 euros par mois ! 600 euros soit 2 pneus de BMW X6...

   "Ti chien latjé verni" comme on dit dans ma commune du Lorrain...

 

ROMAN A CLEFS

 

   Continuons...

   Ou plutôt venons-en maintenant au livre de CMC qui, à mon avis, pudeur oblige sans doute, ne dévoile qu'à peine un tiers des ignominies qu'elle a subies. "LE TALISMAN DE LA PRESIDENTE" se range dans la catégorie dite des "romans à clefs" c'est-à-dire qu'il traite d'événements réels, mais les noms des différents protagonistes sont masqués par des pseudonymes plus ou moins reconnaissables. Ce qui signifie qu'en dehors de l'université, pratiquement personne ne saura identifier qui est qui, hormis sans doute l'identité du principal protagoniste. Ici, je dois pointer une troisième divergence entre CMC et moi qui ne suis pas une fervente chrétienne comme elle, une grande âme, mais un parfait athée (quoique sympathisant musulman par solidarité avec les Africains et les Arabes) : je vais publier un livre qui ciblera directement les maffieux. Le contrat en est déjà signé, le titre déjà trouvé ("L'ENLEVEMENT DE LA PRESIDENTE") et j'en ai déjà rédigé une centaine de pages (sur les trois-cent que compte généralement mes livres). J'aurais voulu l'intituler "MASSACRE A LA TRONCONNEUSE N° 2", mais mon éditeur étant circonspect, je l'ai changé. Mais bon, je ne désespère pas lui imposer "ALI BABALIMENE ET LES 43 VOLEURS"...

 

VIRTUOSITES SCRIPTURALES

 

    La principale qualité du livre de CMC est qu'il dévoile l'étonnante capacité de son auteur à jouer différentes gammes d'écriture car CMC est d'abord une chercheuse, une hispaniste de haut niveau qui, soi-dit en passant avait reçu des appels du pied de La Sorbonne longtemps, bien longtemps, avant d'être élue présidente de l'UAG. Trop modeste pour en faire état, moi tout comme d'autres pouvons témoigner de courriers en ces sens émanant de la plus vieille et la plus prestigieuse université de France et de Navarre. CMC avait préféré jusque-là se mettre au service de la jeunesse de nos trois pays, ce qui est tout à son honneur. Elle était donc habituée à l'écriture scientifique et rompue aux arcanes du médiévisme, de l'hispanisme, de la linguistique, de la sémiologie et de la traductologie. Ses innombrables articles dans des revues de Rang A et ses livres (notamment "ALPHONSE X, UN ROI EN QUETE D'AUTEURITE") en témoignent amplement. Le fait aussi qu'elle ait toujours progressé dans sa carrière (prof de 1è classe, hors classe etc..) en passant par le CNU (Conseil National des Universités) et non par le conseil d'administration de l'Université contrairement à ses détracteurs.

    Elle s'est ensuite mise à l'écriture littéraire, à la fiction, ce qui est complètement différent, publiant deux très beaux textes (parmi lesquels "LA MAZURKA PERDUE DES FEMMES-COURESSE" qui devait recevoir le Prix Gilbert GRATIANT du Salon du Livre de la Martinique décerné par un jury présidé par l'écrivain haïtien Dany LAFFERIERE qui, dix jours plus tard, serait élu à l'Académie française). Ecriture scientifique d'abord donc, puis écriture fictionnelle, CMC ne devait pas s'arrêter à puisqu'avec"MYTHOLOGIES DU VIVRE-FEMME", elle se lança dans l'écriture "essayistique", dans l'essai pour parler plus simplement. Un essai est un texte qui défend une thèse et dans l'ouvrage en question, elle y analyse, entre autres, et sous un angle novateur, la question de ce qu'elle appelle "le management au féminin". Livre dont je suis loin de partager toutes les thèses, n'étant pas féministe, comme je l'ai déjà souligné, mais n'étant pas phallocrate ni misogyne pour autant (comme le sont la plupart des détracteurs de CMC).

   Et voici qu'avec "LE TALISMAN DE LA PRESIDENTE", elle s'est lancée dans un quatrième type d'écriture : le roman à clés. Une telle capacité à se mouvoir dans différents types d'écriture n'est évidemment pas donné au premier venu (à la première venue en l'occurrence). Cela démontre si besoin en était les impressionnantes facultés intellectuelles du personnage qui ne sont pas visibles de prime abord tant CMC est timide. Etait timide plutôt car la sauvagerie des attaques du CEREGMIA et de ses affidés l'ont métamorphosée en guerrière à ma stupéfaction et à celle de nombreuses personnes qui, tout comme moi, ne la connaissaient que d'assez loin. J'avais dû, pour ma part, la croiser une bonne cinquantaine de fois dans les couloirs de la Fac des Lettres, en quinze ans, sans jamais échanger avec elle autre chose qu'un bref signe de tête. Je connaissais toutefois sa formidable capacité de travail (dans l'ombre) et son dévouement au service de l'institution. Guerrière est-elle donc devenue, extraordinaire guerrière, oui, car là, quatrième divergence avec elle : à sa place, j'aurais très vite démissionné. Je n'aurais jamais tenu près de 4 ans devant un tel torrent de méchancetés, d'ignominies, d'injures et, de mauvaise foi. Non pas que je ne sois pas quelqu'un de combatif, mais parce qu'au bout d'un moment, j'en ai marre des "Neg" et que j'ai tendance à les envoyer se faire voir chez les Grecs. D'ailleurs, j'ai même démissionné à un moment de mon poste de doyen de la Fac des Lettres et c'est le personnel administratif et de service unanime qui a signé un courrier me demandant de revenir sur ma décision. Episode hilarant : un petit guet-apens avait même été préparé par lui, un lundi matin, visant à me séquestrer dans mon bureau de doyen pour m'obliger à me dédire, mais un sixième sens m'avait prévenu à temps et je ne suis pas venu sur le campus de jour-là. Merci en tout cas de sa sympathie à ce personnel administratif et de service de la Fac des Lettres ! Pour en revenir à notre guerrière, voici ce qu'elle écrit :

   "Pour être vraiment honnête, je dois dire que, dans cette histoire, je n'ai pas été courageuse. Tout simplement parce que je n'ai jamais eu peur. Le courage suppose que l'on vainque une peur initiale. Ce ne fut pas mon cas. J'ai été outrée, indignée, révoltée, accablée et, sans doute découragée, mais jamais aucun sentiment de peur ne m'a envahi."

   Je ne m'éloigne pas du tout de mon sujet. Il est important de relater un certain nombre de faits, qui peuvent paraître, et sont sans doute, insignifiants, mais qui permettent de décrire l'atmosphère quasi-asphyxiante dans laquelle CMC, tout comme moi, avons exercé nos mandats respectifs pendant presque quatre ans. Nous avons pris des coups sévères et nous en avons rendus, mais nous n'en sommes pas sortis indemnes. Loin de là ! Pas la peine de fanfaronner ! Dès la page 2 du "TALISMAN DE LA PRESIDENTE", CMC écrit :

   "Mais je sais que je n'en suis pas sortie indemne car depuis, plus rien ne me meurtrit ni ne m'atteint avec autant d'acuité. Je suis comme immunisée contre le mal que l'homme fait à l'homme."

   Le CEREGMIA et sa bande ont tout fait pour nous détruire (y compris en s'attaquant à nos véhicules), les laveurs de linge sale en famille (pires que les premiers selon moi) ont cherché hypocritement à entraver notre action et cela sans discontinuer, mais nous sommes quand même restés debout. L'écriture a souvent été pour nous une bouée de sauvetage. Nous avons écrit contre vents et marées. Nous avons continué à travailler surtout ! Durant cette période (2013-2016), j'ai quand même réussi  à faire soutenir 5 mémoires de Master et 2 thèses de doctorat, à publier 3 articles scientifiques ainsi que  7 livres. Ce combat de tous les instants n'a jamais entravé ma capacité de travail ni celle de CMC.

   CMC a donc écrit "LE TALISMAN DE LA PRESIDENTE" pour laisser une trace de ce cauchemar éveillé. Je suis en train de faire de même. Pour elle, il s'agit peut-être d'une forme de thérapie et, pour moi d'une forme de revanche car à mon niveau, il 'y aura ni cessez-le-feu ni calumet de la paix ni trêve ni armistice tant que les chefs maffieux ne seront pas jugés au plan pénal. Hélas, muette comme une tombe, la juge d'instruction en charge du dossier ne donne à personne la moindre information sur le moment où ils seront à comparaître devant les tribunaux. Ce jour-là sera LE MOMENT DE VERITE. Et là, cinquième et dernière divergence entre CMC et moi : elle bout d'indignation et de colère parce qu'elle croit à des Valeurs, à l'Intégrité, à l'Ethique, au Bien Commun, parce qu'elle ne comprend pas que des gens qui sont tous Bac + 8 puissent se comporter comme de vulgaires bandits de grand chemin alors que moi, je bous d'indignation et de colère pour une raison complètement différente. Parce que vivant dans un pays "européen", je suis obligé de respecter ses lois alors qu'en 1946, quand Aimé CESAIRE a fait voter sa loi de départementalisation/assimilation, je n'étais même pas né. Ma colère vient du fait qu'il m'est impossible de leur faire la peau à ces hijos de puta sous peine de faire de la taule alors que si j'avais vécu au Guatemala, en Colombie, en Haïti, à St-Domingue ou même tout près, à Sainte-Lucie, cela aurait parfaitement été possible. Encore que...Le Camille CHAUVET dont j'ai parlé plus haut, pseudo-historien qui n'a jamais publié un seul livre d'histoire (même pour enfant) est allé porter plainte à la police française contre moi, lui le soi-disant grand nationaliste, pour "menaces de mort". Un vendredi matin donc, deux flics débarquent à mon domicile avec une convocation pour le lundi suivant. Je leur ris au nez. Le plus âgé me lance : "Si vous ne venez pas, on sera obligés de venir vous chercher avec des gendarmes !". Je me rends donc au jour dit à la convocation au commissariat de Fort-de-France, accompagné d'une dizaines de collègues du campus de Schoelcher, où l'on m'interroge, puis me prend mes empreintes digitales, ma photo de face et de profil et même mes empreintes ADN tel un fiché S. Je me marre, mais l'un des policiers présents me lance : "S'il arrive la moindre chose à CHAUVET, c'est vous qu'on viendra chercher le premier !". Pas étonnant que dans les jours qui ont suivi, j'ai fait 21 de tension alors que je n'ai jamais souffert d'hypertension artérielle ! Tension qui n'est presque jamais descendue et qui ne descendra que le jour où je finirai par croiser la route de l'un ou l'autre de ces hijos de puta dans un pays ne dépendant ni de la France ni de la Communauté européenne et donc aucunement de leurs lois. Il en existe plein de part le monde, ne serait-ce déjà qu'à vingt-cinq kilomètres au nord et au sud de la Martinique. Jou-tala, tjenbon tiré !...

   Donc, oui, ce dur combat a bousillé la santé de CMC et la mienne, même si elle en parle de manière discrète dans son livre. A mon niveau, ce qui m'enrage le plus, c'est que j'ai toujours été habitué à dormir 2h par nuit, suivant ainsi le précepte de mon grand-père, petit distillateur au Lorrain, qui aimait à dire que "quand on prétend que quelqu'un a vécu 70 ans, ce n'est pas vrai. En fait, il n'a vécu que 35 ans car il a passé l'autre moitié à dormir. Or, la vie est trop courte pour la gaspiller en sommeil.". Désormais, à cause de ces salauds du CEREGMIA, je dors 4h par nuit. A ce rythme-là et vu le temps qui m'est biologiquement imparti, je n'aurai jamais le temps d'écrire les 17 livres que j'ai encore en projet ni d'achever mon chantier balzacien (BALZAC a écrit la Comédie humaine ; moi, plus modestement, j'essaie d'écrire la Comédie créole).

   Au fait, nos adversaires passent par contre leur temps à quoi ? A s'occuper d'un blog dont l'unique objet, les seuls articles consistent à démolir de la plus vile des manières CMC, ses soutiens divers ainsi que moi-même. Le titre même de ce blog (un terme créole alors que ces négros détestent le créole en vrais parvenus qu'ils sont !) signifie littéralement "Arracher la barbe" et peut-être traduit par "DEMOLITION" ou "DESTRUCTION". A l'inverse le site sur lequel vous lisez le présent article, MONTRAY KREYOL, parle de la Palestine occupée, de la situation des Noirs américains, de l'empoisonnement au chlordécone, de la littérature caribéenne, de la défense et illustration du créole, de la situation politique de la Martinique, des mouvements sociaux etc...cela en une dizaine de langues (créole, français, anglais, espagnol, allemand, portugais, arabe etc...). Pire, "DEMOLITION" est totalement anonymeAucun article n'y est signé. Les mafieux insultent, diffament, salissent, ben cachés derrière leur blog. Je rectifie donc quelque chose que j'ai dit plus haut : les mafieux ont bien des couilles, mais uniquement quand ils sont en position de force. Quand on les dégomme et les met hors d'état de nuire, même partiellement comme nous avons réussi à le faire, ils se transforment en lopettes qui distillent anonymement leur venin. 

   En attendant, pour celles et ceux qui ne l'ont pas encore fait, lisez ce formidable livre qu'est "LE TALISMAN DE LA PRESIDENTE" !...

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