Ce colloque international est consacré à l’écriture de l’histoire des catastrophes. Conçu à partir d’une perspective de longue durée, cette rencontre propose de réfléchir sur l’historiographie des catastrophes stricto sensu et, dans un sens plus large, des phénomènes ou événements historiques qui ont été interprétés comme telles. De nombreux travaux ont démontré, ces dernières années, la valeur heuristique de la catastrophe, un événement brutal et inattendu qui affecte radicalement, parfois pour longtemps, les mécanismes et l’ordre de la vie en société. Les actions et les réactions qui donnent un sens au désordre provoqué par une catastrophe et qui permettent de le surmonter constituent un observatoire de premier plan pour comprendre les dispositifs de pouvoir et les relations politiques et sociales dans un contexte donné.
Mettre l’accent sur les mondes ibéro-américains semble particulièrement pertinent, dans la mesure où y prennent place des réalités et des perceptions fort différenciées, marquées par un haut contrôle du risque en certains endroits et, dans d’autres, des zones de vulnérabilité évidente face à des phénomènes extrêmes.
Ce colloque abordera les modalités de reconnaissance de phénomènes spécifiques – catastrophes naturelles, ou calamités provoquées ou aggravées par l’action humaine et qui sont désignées a posteriori sous le nom de « catastrophe » – et de leur mise en récit, laquelle exacerbe parfois la dimension émotionnelle de ces événements. Centré sur « l’histoire » (au sens large) des catastrophes et ses modes d’écriture, il s’intéresse également à l’après-coup, en liant questions de mémoire et d’histoire, représentations collectives, traumatismes sociétaux, processus de résilience, etc.