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Effondrement du viaduc de Gênes et noyade des migrants en méditerranée : l'émotion à géométrie variable des médias européens

Effondrement du viaduc de Gênes et noyade des migrants en méditerranée : l'émotion à géométrie variable des médias européens

   Toute comptabilité macabre est nulle et non avenue. Indécente en tout cas.

   C'est ce qu'affirment les bien-pensants pour lesquels un mort, un seul, équivaut à cent ou mille morts, cela au nom du principe selon lequel "Toute vie humaine est précieuse". Sauf qu'il y a tout de même des limites à l'exagération et que celles-ci sont régulièrement franchies par les faiseurs d'opinion qui sévissent sur les grands médias occidentaux. Et cela sans que personne ne s'en indigne !

   Ainsi, suite à l'effondrement d'un viaduc sur l'autoroute A 10 de Gênes, en Italie, 22 automobilistes ont malheureusement perdu la vie. Personne ne saurait rester indifférent face à un drame qui a frappé des personnes innocentes se trouvant sans doute, en ce mois d'aout, sur la route de leurs vacances. D'autant que l'Italie fait partie des pays développés où les infrastructures sont réputées mieux construites que dans les pays du Sud. Ces 22 personnes ont été, en fait, sacrifiées sur l'autel du capitalisme néo-libéral qui a tendance à négliger les biens publics et à favoriser les bien privés. Est-ce que ce viaduc avait été vérifié récemment ? On est en droit d'en douter. Et si jamais il l'a été, on est alors en droit de douter de la compétence ou du sérieux des techniciens et ingénieurs qui ont procédé à ladite vérification.

   Aussitôt après l'accident, les grands médias italiens et occidentaux se sont empressés de parler de "tragédie", de "drame national" et autres qualificatifs ronflants, ce qui revient à mettre l'effondrement du Viaduc de Gênes exactement sur le même plan que les noyades quotidiennes de migrants dans les eaux méditerranéennes, noyades qui se chiffrent à plusieurs dizaines de milliers à ce jour. En fait, quand un seul bateau de migrants chavire ou coule, ce sont deux-cent ou trois-cent personnes qui perdent la vie et dont ont retrouve les cadavres sur les côtes nord ou sud de la Méditerranée.

   Conclusion : si les 22 morts Italiens (sur 60 millions d'habitants) sont un drame pour les familles et amis des victimes, s'il est tout à fait normal de compatir à leur douleur, les comparer aux 12.000 migrants qui gisent au fond des eaux relève tout simplement du scandale intellectuel...

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