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Elections territoriales : tous les candidats sont favorables à un réaménagement de l'architecture de la CTM sauf...Serge Letchimy

Elections territoriales : tous les candidats sont favorables à un réaménagement de l'architecture de la CTM sauf...Serge Letchimy

 Nul n'a besoin d'être docteur en droit ou grangrek pour comprendre que l'actuelle architecture de la CTM demande à être amendée afin d'éviter les dysfonctionnements et les troubles qu'ils ont provoqués tout au long de la mandature qui s'achève.

   D'ailleurs, cette architecture avait été une sorte de copier-coller de celle de la Collectivité Territoriale de Corse mais assez vite, les Corses ont compris qu'il y avait urgence à la réformer et ils ont agi en ce sens. Il faut rappeler qu'en fait, il s'était agi d'une sorte de costume sur mesure pour le PPM qui était, en 2015, persuadé de pouvoir remporter ces toutes premières élections territoriales haut la main. Ce qui ne fut pas le cas, 15.000 voix d'écart séparant, au second tour, le Gran Sanblé pou Ba Péyi-a an Chans du PPM/EPMN.
  Sans entrer dans des détails juridiques qui passeraient par-dessus la tête du citoyen lambda, on peut lister quelques-uns des problèmes que pose le texte de loi qui a créé la CTM :
 
     . le choix d'un Conseil exécutif et non d'une Commission permanente comme ce fut le cas pour la Collectivité Territoriale de Guyane. Or, l'opposition n'est pas représentée dans un Conseil exécutif qui fonctionne comme une sorte de mini-gouvernement. Sauf que la Martinique n'est pas un pays indépendant et les conseillers exécutifs ne sont pas des ministres. Exclure donc l'opposition a relevé d'un esprit anti-démocratique consternant.
 
    . la prime de 11 élus (es) à la liste gagnante (le PPM avait même voulu la fixer à 13) qui est encore une violation de l'esprit démocratique. Moitié moins aurait suffi pour disposer d'une majorité permettant de gouverner sans risques.
 
    . le peu de clarté des rôles et prérogatives respectifs du président du conseil exécutif et du président de l'assemblée et du même coup de l'assemblée elle-même par rapport au conseil exécutif. On ne peut, en effet, pas avoir des "ministres" qui se contentent de simplement exécuter ce que décide l'assemblée comme le voudraient ceux qui, après trois ans de mandature, ont soudainement découvert que le président de l'exécutif est un "autocrate", voire un "dictateur".  En réalité, c'est l'architecture bancale de la CTM qui favorise l'autocratisme.
 
   . le non-retour au sein de l'assemblée en cas de motion de défiance, des "ministres" (conseillers exécutifs) et leur élimination de la vie politique s'ils ne disposent pas d'un autre mandat électif. En bonne logique, ils et elles auraient dû pouvoir "redescendre" dans l'assemblée et non être remplacés par des conseillers territoriaux qui "montent" au conseil exécutif. Conseillers que la plupart des Martiniquais ne connaissent pas et surtout pour lesquels ils n'ont pas voté. Car, l'électeur vote pour une tête de liste et pour des têtes de section, pas pour des gens placés en 10è ou 12è position !
 
  Outre, ces quatre aberrations, il existe une foultitude d'autres qui mériteraient d'être supprimées afin d'avoir un fonctionnement harmonieux et cohérent de la CTM. La totalité ou quasi-totalité des listes en lice pour les élections de juin prochain sont d'accord pour une réforme de l'institution. Sauf...Serge Letchimy ! En effet, dans une interview accordée à France-Antilles de ce jour, il déclare ceci :
   "Ce n'est pas le texte de loi de la CTM qui pose problème, l'essentiel c'est d'avoir de bons pilotes."
   Pareil aveuglement a de quoi sidérer car enfin, les meilleurs pilotes du monde ne peuvent conduire une embarcation présentant des avaries ou des failles. Or, comme on vient de le voir, elles sont nombreuses dans l'actuelle architecture de la CTM. On notera au passage qu'aucun de nos trois autres députés martiniquais n'a levé le petit doigt à l'Assemblée nationale pour soulever cette question et tenter d'enclencher un processus visant à la résoudre. Il y a par conséquent de quoi sourire face à leurs déclarations soudainement réformatrices à l'avant-veille du scrutin territorial...

Commentaires

Véyative | 04/05/2021 - 05:27 :
Un tel statut , devait au yeux de leurs fondateurs, sans doute, les déculpabiliser de leur moratoire sans fin . Quant aux conseillers qui quittent définitivement l'assemblée, alors qu'élus démocratiquement, c'est une aberration. A la limite on aurait pu organiser des élections partielles, mais non, on fait monter des personnes qui font juste le nombre en fin de liste, et qui sans doute n'ont aucune envie de siéger un jour.
redaction | 04/05/2021 - 05:28 :
La dictature ne peut s'exercer que dans un pays indépendant, pas dans une colonie. Le président de la Collectivité de Martinique, QUEL QU'IL SOIT, à quelque parti qu'il appartienne, ne peut pas décider de fermer une radio, une télé ou un site-web, il ne peut pas interdire une manifestation, il ne peut pas faire emprisonner des opposants. Il ne peut même pas fermer l'aéroport ni empêcher l'accostage d'un bateau de croisière ! Rien voir donc avec un autocrate qui est quelqu'un qui impose ou cherche à imposer son autorité à son proche entourage familial, au sein de son entreprise, son parti politique ou son syndicat ou au sein de sa petite collectivité coloniale. Faudrait que les gens commencent à apprendre un peu le français dans cette Martinique qui est "française" depuis 4 siècles ! Non un autocrate n'est pas un dictateur :

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