Accueil
Aimé CESAIRE
Frantz FANON
Paulette NARDAL
René MENIL
Edouard GLISSANT
Suzanne CESAIRE
Jean BERNABE
Guy CABORT MASSON
Vincent PLACOLY
Derek WALCOTT
Price MARS
Jacques ROUMAIN
Guy TIROLIEN
Jacques-Stephen ALEXIS
Sonny RUPAIRE
Georges GRATIANT
Marie VIEUX-CHAUVET
Léon-Gontran DAMAS
Firmin ANTENOR
Edouard Jacques MAUNICK
Saint-John PERSE
Maximilien LAROCHE
Aude-Emmanuelle HOAREAU
Georges MAUVOIS
Marcel MANVILLE
Daniel HONORE
Alain ANSELIN
Jacques COURSIL

Face aux manœuvres du pouvoir Ouattara et de l’impérialisme pour briser le combat du peuple, accentuons les luttes pour une république démocratique, indépendante et moderne

Achy Ekissi (secrétaire général du Parti Communiste Révolutionnaire de Côte d'Ivoire)
Face aux manœuvres du pouvoir Ouattara et de l’impérialisme pour briser le combat du peuple, accentuons les luttes pour une république démocratique, indépendante et moderne

Le 31 octobre 2020, le pouvoir Ouattara a organisé un simulacre d’élection présidentielle, ce malgré d’importants mouvements de protestations organisés depuis plus de 2 ans par le peuple de Côte d’Ivoire contre les conditions d’élections anti-démocratiques, contre l’organisation d’une vaste fraude électorale en faveur du pouvoir, contre la candidature de Ouattara, président sortant qui ayant fait deux mandats n’a plus le droit de se présenter à un  3ème selon la constitution qu’il a lui-même imposée en novembre 2016.

Pour contrer ce soulèvement populaire, le pouvoir despotique a déployé à grande échelle ses milices et sa soldatesque. Le bilan de cette répression au 9 novembre 2020 est triste : 85 morts selon les chiffres officiels, des atrocités énormes commises sur des citoyens en lutte contre le despotisme, des dizaines de prisonniers politiques en violation flagrante des procédures pénales, des dirigeants de l’opposition en résidence surveillée, des dizaines d’exilés politiques, des centaines de blessés, autant de déplacés intérieurs, que de réfugiés hors du pays, d’importants dégâts matériels dont plusieurs villages partis en fumée.

C’est dans ce contexte politique délétère, marqué par une révolte généralisée du peuple que Ouattara dont la ‘’victoire’’ est confirmée par le Conseil Constitutionnel le 9 novembre 2020, demande au président Henri Konan Bédié président du Conseil National de Transition (CNT) de renouer le dialogue politique pour, selon ses termes, la paix et la cohésion sociale en Côte d’Ivoire.

Demander un ‘’dialogue franc et sincère’’ après avoir refusé depuis 2 ans de discuter avec l’opposition sur les questions de démocratie et de gouvernance ? Y-a-t-il anguille sous roches s’interrogent nombreux ivoiriens. A l’observation, l’on peut dire : D’une part, que Ouattara a conscience que les luttes populaires contre sa candidature ont fortement fragilisé sa légitimité. Un taux de participation de 10% selon certains observateurs, pour une élection présidentielle, est un indicateur sérieux du sentiment de rejet de ce pouvoir par le peuple. Ouattara sait donc que son élection, obtenue par la fraude et dans la furie d’une majorité des citoyens, ne sera pas de tout repos. D’autre part, les puissances impérialistes qui le soutiennent ont perçu en ces luttes une menace réelle pour leurs intérêts et lui ont intimé l’ordre de tendre la main à l’opposition pour briser son élan. Toutes les organisations africaines, européennes et onusiennes, sous l’égide de ces puissances ont demandé expressément à Ouattara d’ouvrir ‘’ un dialogue’’ inclusif avec l’opposition. La France a demandé avec insistance à Ouattara des gestes d’apaisement en direction de cette opposition.

 En réalité, Ouattara, en complicité avec l’impérialisme français, a savamment élaboré cette  tactique qui consiste à s’accaparer du pouvoir par tous moyens (fraudes, parjure, viol de la constitution, répressions) et à ensuite, une fois élu, tendre la main pour un soit disant dialogue. Cest pourquoi, le 9 novembre 2020, jour de de la proclamation des résultats définitifs par le CC, était le moment idéal pour mettre en œuvre cette tactique.

 Les derniers évènements de Daoukro, Yamoussoukro, Bongouanou et Mbato sont loin d’être rassurants pour la France et les autres puissances impérialistes.  Elles ont donc dicté à leur pion d’ouvrir immédiatement un dialogue pour désamorcer le mouvement populaire qui s’amplifie. Le pouvoir de Ouattara a aussi un intérêt certain à faire du dilatoire pour désamorcer ce mouvement afin de conserver l’essentiel de son pouvoir tout en lâchant quelques miettes. Le dialogue demandé est donc une grossière machination de l’impérialisme français et du pouvoir qui le sert en Côte d’Ivoire pour éteindre les révoltes en cours qui menacent leurs intérêts et qui peuvent en s’approfondissant, saper les fondements du système néocolonial.

 Face à cette tactique du pouvoir Ouattara inspirée par l’impérialisme français que doivent faire les masses populaires ?

Le PCRCI a toujours indiqué que l’issue de la crise actuelle favorable au peuple de Côte d’Ivoire est la chute du pouvoir RHDP et l’éradication du système néocolonial dont Ouattara est le porte flambeau actuel en Côte d’Ivoire et dans la sous-région ouest africaine. Le peuple doit donc continuer le combat jusqu’à la conquête du pouvoir politique, afin d’instaurer une république véritablement démocratique, indépendante et moderne. Tel est l’objectif fondamental de la lutte actuelle.

Le ‘’dialogue dit franc et sincère’’ sollicité par Ouattara avec les partis politiques et plateformes de l’opposition peut s’ouvrir mais pas à n’importe quelles conditions. Les préalables suivants doivent être levés avant toute négociation : La libération de tous les prisonniers politiques, la libération des résidences encerclées, la levée des interdictions et des restrictions des activités des partis politiques, des syndicats, des organisations de la société civile, le retour des exilés, la prise en charge des blessés de la crise, l’indemnisation des victimes, une enquête pour situer les responsabilités des atrocités commises. Au cours de ces discutions, les revendications de l’opposition doivent être maintenues, à savoir : Le retour à l’ordre constitutionnel par l’invalidation de l’élection présidentielle illégale et illégitime du 31 octobre 2020, l’assainissement des organes d’organisation des élections y compris la révision de la constitution de 2016 en ses parties favorables à toute autocratie.

Le danger principal qui guette l’issue du combat actuel, est la déviation de droite qui peut consister en la formation d’un gouvernement d’union nationale ; une sorte de distribution des postes ministériels entre le RHDP et l’opposition. C’est cette issue-là qui est la meilleure pour les puissances impérialistes en particulier la France. Le peuple doit rejeter cette issue qui serait évidemment un échec patent de son combat qui lui a couté plusieurs centaines de morts.

 Le rejet massif du pouvoir Ouattara par le peuple, le rejet des intrusions des impérialistes en particulier de la France dans la crise actuelle en Côte d’Ivoire, accumulent les facteurs de la révolution démocratique et populaire. Il nous faut accentuer le combat en comptant principalement sur l’énergie des masses populaires.

Vive le combat du peuple pour une Côte d’Ivoire démocratique, indépendante et moderne

 

Fait à Abidjan, le 19 novembre 2020

Achy Ekissi

Secrétaire Général

Connexion utilisateur

CAPTCHA
Cette question sert à vérifier si vous êtes un visiteur humain afin d'éviter les soumissions automatisées spam.