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Francette Rosamont reconnecte les Antilles à l’Afrique

Francette Rosamont reconnecte les Antilles à l’Afrique

Pendant quatre jours à Bamako, au Mali, les femmes d'influence venues de toute l'Afrique ont échangé avec Francette Rosamont et partagé leur détermination à changer la donne, notamment politique et économique.

Pendant quatre jours, Francette Rosamont, tête de liste de Martinique Gagnante, a participé au Forum de Bamako et singulièrement au colloque Genre et Développement.

Dans ce cadre, il lui avait été fait l’honneur d’intervenir à la troisième plénière d’ouverture sur le thème “Contraintes et défis de la participation des femmes à l’émergence de l’Afrique. plus précisément, Francette Rosamont est intervenue sur la thématique “des contraintes politiques à la participation égalitaire des femmes au développement du continent”

En préambule à ses propos, elle à souhaité rappeler qui était la Femme Antillaise et ce qu’elle était devenu.

Ci-dessous le texte intégral de son intervention.

“Mme la Présidente, Chère Mama Koité Doumbia

Mr le Président, cher Abdoullah COULIBALY

Mesdames et Messieurs, en vos grades et qualités

Moin conten wè zot

Moin content wouè zot

Mo aimé wouè zot

Bonne après-midi,

Namasté

Maliens minou bé Martinique bé aoufola !

Je vous salue en créole martiniquais, guadeloupéen, guyanais, en français, mais aussi en indien car la communauté est importante et en bambara, parce que nous en avons aussi beaucoup de Maliens chez nous.

Je devrais aussi vous parler en anglais, en espagnol, de toutes ces langes qui se croisent, qui se mêlent dans la Caraïbe tant mon plaisir est immense de représenter aujourd’hui devant vous non pas seulement la Martinique, mais la Caraïbe dans son entier !

Pourquoi puis-je le dire avec tant de force ?

C’est parce que, depuis que vous m’avez fait l’honneur de me demander d’intervenir dans cette plénière d’ouverture pour parler de l’évolution institutionnelle de la Martinique, j’ai de suite compris que ce n’était plus seulement une Martiniquaise que vous invitiez, mais bien une Caribéenne.

MASalle

Récolte de plus de 200 messages

J’ai donc, pendant les deux jours qui ont précédé mon départ pour vous rejoindre, arpenté les rues de la ville de Fort-de-France, vogué sur les eaux de la Caraïbe durant une régate très populaire de voile traditionnelle appelée le Tour de la Martinique des Yoles rondes, pour recueillir le plus grand nombre de messages possibles à votre attention.

Chère Mama Koité Doumbia, présidente de la plate-forme des femmes leaders du Mali, je suis heureuse de vous offrir tous ces mots, écrits dans toutes les langues de la Caraïbe.

Tous parlent du bonheur des retrouvailles.

Ils sont accompagnés d’une vidéo qui vous permettra de mettre des visages derrières ces mots. Vous verrez, ils sont divers, comme le sont les peuples de la Caraïbe.

La seule constante : ils expriment tous la joie des retrouvailles.

Que vous en soyez pour toujours remerciée pour cette heureuse initiative, celle d’avoir de manière déterminée voulu faire la jonction avec les Femmes de la Caraïbe, d’abord française.

Et je me réjouie déjà de la perspective que vous poursuiviez vos travaux avec celles du Caricom.

MARemise-carnet-de-voyage-a-Mama-Koité-Doumbia
Reconnexion avec la Caraïbe

Cette organisation qui regroupe 15 Etats de la Caraïbe est l’une de celles où les Antilles françaises, la Martinique et la Guadeloupe, sont enfin en train d’adhérer en temps que membres associés directement et non plus derrière la France continentale.

Les représentants de la France, et singulièrement son président François Hollande et son Ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, semblent enfin comprendre que nous serons plus efficaces pour le bénéfice de la France si nous portons nous mêmes nos réalités particulières, communes avec les autres pays de la Caraïbe.

Nous sommes ainsi en train d’intégrer parallèlement l’OECS, l’organisation des Etats de la Caraïbe du Sud, qui regroupe neuf petites îles de la Caraïbe : la Guadeloupe et la Martinique y sont situées géographiquement au cœur.

Aberration donc de ne pas y être !

Nous intégrons également la Cepalc, le Cariforum, autant d’organisations caribéennes dont nous avons été trop longtemps tenus éloignés.

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Retrouver notre identité caribéenne

Oui, le moment que nous vivons aujourd’hui dans la Caraïbe française est important : celui où nous retrouvons notre identité caribéenne que nous avons longtemps du ignorer.

Cet instant prend encore plus de relief, grâce à vous Mesdames, Femmes du Mali et de toute l’Afrique : vous êtes simplement venues nous chercher !

Le protocole aurait voulu que je commence par vous remercier, vous, cher Abdoullah COULIBALY, Président du Forum de Bamako, véritable Davos des Etats d’Afrique.

Cette instance que vous dirigez est ancienne et en effet précieuse : vos débats doivent permettre d’enrichir les réflexions mondiales qui ne peuvent définitivement plus être teintées d’une seule et unique pensée !

Merci de donner à la Caraïbe l’opportunité d’y raconter sa vérité particulière, chapelet d’îles de surfaces diverses peuplés de Femmes et d’Hommes issus de croisement souvent douloureux.

Chocolatier Frères Lauzéa, merveille de la Caraîbe

Pour vous, je ramène le meilleur de nous : les délices d’un chocolatier martiniquais, les Frères Lauzéa. Il vient d’intégrer le club très fermé des Croqueurs de chocolat qui n’est rien de moins que le rassemblement des 80 meilleurs chocolatiers du monde !

Avec le cacao venant de toute la Caraïbe, marié avec nos fruits et senteurs, Thierry et Jimmy Lauzéa racontent au palais des histoires d’exception.

Vous m’en donnerez des nouvelles !

Avant d’aborder le thème qui nous concerne, celui de l’évolution institutionnelle qui touche la Martinique et également la Guyane, je souhaite vous rappeler en quelques mots qui nous sommes, nous les femmes des Antilles françaises.

Je vous le dirai avec d’autant de plaisir que c’est une Guadeloupéenne de 87 ans, que j’appelle ma Petite Maman, qui m’a dicté ce texte à 5 heures le jour de mon départ de la Martinique.

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Itinéraires de femmes

A cette heure matinale, sa voix était pourtant très claire et je vous laisse apprécier la justesse du propos.

Elle a intitulé son texte : “De l’esclavage des plantations à l’Antillaise moderne : itinéraires de femmes »

Celle qui parle est Bernadette Cassin-Pierrot.

Elle a été institutrice : c’est le titre qu’elle préfère.

Mais elle n’est vraiment pas que cela.

Elle a été Présidente du Conseil économique et social régional de la Guadeloupe. Elle est encore présidente de la plus grosse association qui s’occupe des personnes handicapées, sous tutelle et sous curatelle.

Bernadette Cassin-Pierrot, un militante

Elle a été décorée de toutes sortes de médailles françaises : Palmes Académiques, Chevalier de l’ordre du Mérite, de la Légion d’Honneur, etc., tant ses « faits d’armes » sont nombreux, toujours au service de la connaissance et d’une juste compréhension des choses.

Elle a été très active avant et après les événements sociaux de 2009 dont vous avez sans doute entendu parlé tant ils ont fait le tour de la planète grâce au Net.

C’était une version moderne des émeutes de la faim, appelée Pwofitation, faisant au passage entrer un nouveau mot dans le dictionnaire français.

Ces mouvements sociétaux se sont ensuite propagés au Magreb, créant le Printemps Arabe, et dans tant d’autres pays dans le monde.

Oui. L’équation inégalitaire posée durant la période de la Conquête, devient insupportable pour les peuples, partout dans le monde, chez nous aussi.

Voilà donc les mots que Bernadette vous adresse.

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Histoire d’une vie

“J’ai rencontré les Africains au cours de la dernière Guerre mondiale, dans les années 1940/1944.

Des soldats sénégalais venus renforcer les forces militaires locales avaient été basés à Saint-Claude, ma commune.

Pour les enfants de mon âge (11 ans), c’étaient des êtres étranges qui étonnaient par leur fort accent, leur uniforme à dominante rouge, leur manière de manger dans un plat commun.

Ma sœur ainée, infirmière à l’hôpital militaire, avait un jour amené l’un d’eux chez nous.

Ce jeune officier répondait au nom bizarre aussi de TAL MAMADOU NACTAR NAGAÏ.

Il était beau, sympathique : ma famille l’adopta.

Au cour de ses visites, il nous racontait l’Afrique, ses royaumes fabuleux, ses vastes espaces peuplés d’animaux, habités de tribus constituées d’hommes fiers et courageux.

Il nous faisait rêver.

Il nous transportait dans cet ailleurs lointain dont étaient originaires nos aïeux.

L’histoire de ces héros masculins n’arrivaient pas cependant à supplanter celle que je tenais de mes arrières-grands parents et qui concernaient les aventures de vie des femmes arrivées esclaves sur les plantations de l’île de la Guadeloupe.

Des noms dans nos mémoires

De ces histoires là, des noms sont restés gravés dans ma mémoire encore aujourd’hui.

Des noms de femmes singulières : MAN’ AFINE, MAN’ YEYETTE, DA’ FILLOTTE.

Des histoires maintes fois écoutées, entendues, réclamées à l’heure des comtes qui ont imprimé des images de personnages féminins solides, courageuses, déterminées, habiles pour s’imposer sans pour autant se montrer.

Image de mères protectrices, ambitieuses pour leurs progénitures, confiantes en l’avenir.

Image de travailleuses : ouvrières des champs, domestiques de maison dont l’action transcendait par sa qualité le simple fait de servir, forçait l’admiration et le respect.

Images de compagnes prévoyantes, conseillères de l’homme, responsables engagées dans la prise en charge éducative des enfants, dans la gestion du foyer, dans l’ascension sociale de la famille.

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Des mutations sans se perdre

Ses qualités intrinsèques, son sens aigu des exigences de la vie sociétale ont été le fil d’Ariane qui a permis à la femme guadeloupéenne, à la femme antillaise, héritière de l’esclavage, de supporter les bouleversements et les mutations des sociétés post-esclavagistes sans se perdre.

Son rôle est incontesté pour l’élevage des enfants, sa présence active et efficace dans beaucoup de secteurs du tissu social : production et distribution de denrées de biens de consommation des jardins créoles dans des lolos, nos boutiques ; actions d’entraide, de solidarité, d’assistance morale auprès des plus déshérités.

Sa vision réaliste des conditions relationnelle lui ont valu le titre de femme Poto Mitan (femme au centre de tout), personnage ayant autorité et pouvoir de décision à l’égard de touts les membres de la société familial.

Fin de la Femme poto mitan

Ce titre est aujourd’hui contesté par les femmes de la société moderne.

Elles le trouvent réducteur à une simple fonction de service au bénéfice des autres membres de la famille ou encore ramené au rôle de cheville ouvrière agissant dans l’ombre d’une société conduite et dirigée par des hommes, leurs frères, leurs fils, leur compagnon de vie ou de classe, pas forcément plus capables qu’elles.

Désormais, les femmes maintenant diplômées, instruites, informées et formées, investissent les champs du pouvoir, de la réflexion et des décisions, jusque là occupés par des hommes.

Le mouvement est lancé dans les sphères publiques comme privées.

Quelques résultats sont déjà visibles au plan de la haute administration, de l’enseignement, des services de santé, de la recherche, de la justice, des entreprises.

Beaucoup de postes de haute responsabilité sont tenus par des femmes.

Des résistances persistent encore au niveau du pouvoir politique.

La loi sur la parité est en train de les résorber.

Que peut-on en attendre ?

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Exercer la charge du pouvoir en plein jour

La charge du pouvoir n’est pas un fait nouveau pour les femmes Guadeloupéennes et Martiniquaises : elles ont été confrontés à ses exigences depuis toujours.

Faute de reconnaissance, elles n’ont pas pu l’exercer au grand jour.

Ceci lui a permis de développer des stratégies diverses qui ont affiné sa perception de situation à gérer et a renforcé sa capacité à trouver des solutions adaptées.

Ainsi, les voici armées et prête à affronter ce nouveau défi : celui d’investir le pouvoir politique.”

Ici s’achèvent les mots de Bernadette.

Effectivement nous sommes prêtes, nous les Antillaises, et singulièrement les Martiniquaises !

La Martinique a ses deux premières femmes maires

La Martinique vient enfin d’élire ses deux premières femmes maires lors des dernières élections municipales de mars 2014 : il s’agit de Jenny Dulys-Petit au Morne-Rouge. Elle œuvrait depuis de nombreuses années aux côtés de son époux, Pierre Petit, longtemps maire de cette même commune.

C’est un chemin.

Et puis, il y a surtout de Marie-Thérèse Casimirius, mairesse de la commune de Basse-Pointe : elle a distancé sans aucun conteste possible le maire sortant en ravissant 60,48% des suffrages des électeurs de cette commune du Nord de la Martinique.

Signalons aussi que pour cette élection, c’était la première fois que les femmes étaient aussi nombreuses : 13 candidates pour 32 postes de maire à pouvoir.

La prochaine échéance électorale qui se profile en décembre 2015 en Martinique et en Guyane est une étape déterminante parce qu’elle va provoquer un véritable séisme dans le monde politique local dominé par des partis historiques et la gente masculine bien accrochée depuis de nombreuses années à ce qu’ils considèrent être leurs postes !

En Martinique et en Guadeloupe, des collectivités territoriales particulières

La Martinique et la Guyane, deux territoires de la France d’outre-mer, vont en effet mettre en place 24 ans après la Corse une collectivité territoriale particulière.

La loi organique qui institue les collectivités territoriales de Martinique et de Guyane date du 27 juillet 2011, soit à peine quatre ans.

Elle a été promulguée après un vote massif des Martiniquais lors de deux référendums à 15 jours d’intervalle en janvier 2010.

Pour le premier en effet, les Martiniquais ont voté exactement à 79,3% pour que la Martinique demeurer régie par l’article 73 de la Constitution française.

C’est-à-dire que les Martiniquais revendiquent leur appartenance à la France, à l’Europe et veulent pouvoir continuer de bénéficier de tous les droits et devoirs qui y sont attachés.

En clair, les Martiniquais veulent d’une nouvelle organisation administrative, mais ne souhaitent pas basculer dans l’article 74 de la Constitution ouvrant trop, selon eux, la voie à une autonomie désengageant la France de nombreuses obligations.

En Guyane, le résultat sorti des urnes était aussi tranché dans le même sens.

Lors du deuxième référendum le 24 janvier de la même année, les Martiniquais ont voté tout aussi massivement, cette fois à 68,3%, pour que soit rassemblé dans une unique entité les compétences du Conseil Régional et du Conseil général.

Ces deux instances cohabitaient depuis 1945 sur un territoire de 1128 km2 pour organiser la vie de 380 000 habitants.

Sans rire, Cela s’appelle de la richesse administrative !

Bâtie pour la France continentale, cette organisation s’est révélée à la longue kafkaïenne en Martinique comme dans tous les outre-mer dotés de moins d’un million d’habitants !

Conseil général/Conseil régional : sortir des rivalités

En Martinique, le personnel politique est depuis des temps immémoriaux majoritairement de gauche : la puissance de la pensée et de l’action politique d’Aimé Césaire ont en effet fossilisé plus d’un.

C’est lui d’ailleurs qui a obtenu de haute lutte la sortie de la Martinique de ce statut de colonie pour qu’elle devienne département à part entière.

Cependant, dans la durée, alors que ces deux assemblées ont des attributs bien distincts – la solidarité, la santé pour le département et l’économie, la coopération pour la Région – chacune sortait allègrement de ses prérogatives, s’installant même dans de la surenchère sur certains dossiers.

Le tout avec un Etat Français transférant de plus en plus de compétence, tout en diminuant parallèlement drastiquement ses dotations.

Cela a conduit à un épuisement des acteurs et une dégradation de la situation financière des collectivités, surtout de celle du Conseil général, qui à vu son budget exploser à cause du développement du chômage et de la précarité, rendant quasi obligatoire la fusion.

Les peuples de Guyane et de Martinique ont voté

Le peuple martiniquais a donné le coup de grâce en votant massivement en janvier 2010 pour un rapprochement et mettre fin à cette organisation dispendieuse.

Un vote sanction pour la classe politique locale

En votant de cette manière, Les Martiniquais ont alors infligé au personnel politique local un sérieux camouflet. Les élus d’alors étaient majoritairement pour le passage à l’article 74, ouvrant selon eux la voie à l’indépendance qu’ils appellent de leurs vœux.

La collectivité territoriale de la Martinique doit donc entrer dans sa phase concrète en décembre 2015.

Nous y sommes donc.

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Une nouvelle collectivité ayant cinq compétences

Après le vote cette fin de l’année, la Martinique sera dirigée par une collectivité territoriale qui aura cinq champs de compétence :

1) L’économie

2) Le social et la Santé

3) L’aménagement du territoire

4) La culture

5) La coopération régionale

Elle aura en outre la capacité de mener des expérimentations, par exemple d’approfondir des normes pour la construction de bâtiments, sur son mixte-énergétique, sur la formation, sur la coopération, etc.

Par exemple, le Président François Hollande, lors de son passage à la Martinique, début mai de cette année, avant d’aller faire la bise à Fidel Castro, a déclaré que rien dans la Constitution ne nous empêchait de coopérer.

Imaginer et ne pas avoir peur

C’est donc à nous d’avoir de l’imagination et à ne pas avoir peur !

Cette nouvelle organisation administrative est donc déjà une révolution.

Ce qui va portée l’estocade finale au système d’avant est l’entrée en application pour la première fois pour des élections majeures de la loi sur la parité, à savoir une alternance parfaite de Femmes et d’Hommes dans la constitution des listes électorales.

Et puis enfin, et c’est ce que je préfère, il faut bien comprendre ce que nous allons faire en Martinique et en Guyane à partir du 1er janvier 2016, ce n’est rien de moins que d’expérimenter la nouvelle organisation administrative de l’Etat Français dans dix ans.

La France est en effet une puissance qui a mal à son organisation administrative : elle appelle cela un mille-feuille qui est devenu indigeste.

La nouvelle organisation de la France dans 10 ans

Vous avez dû observer que François Hollande à tenté fin 2014 d’intégrer dans sa loi sur la reforme territoriale, la fameuse loi Notré, la fusion des Conseils régionaux et des Conseil généraux tout en réduisant leur nombre.

Face à la levée de bouclier, il a fait machine arrière, se contentant de réduire le nombre des Régions.

Le coup d’après sera la réunion de ces deux collectivités : elle est déjà inscrite dans la loi Notré qui vient d’être votée voilà quelques jours.

Goutez-vous le savoureux de la situation ?

Il est confié le soin à des Martiniquais et à des Guyanais de poser la nouvelle organisation de la France. Et je viens vous en parler ici, en Afrique !

Foi de Francette, nous ferons un bel ouvrage !

Une collectivité territoriale de 60 membres

La collectivité territoriale de Martinique sera donc dirigée par une assemblée de 60 personnes, 30 Femmes, 30 Hommes.

Elle disposera de deux organes de gouvernance :

– Une ASSEMBLEE de 51 membres qui déterminera les grandes orientations

– Un CONSEIL EXECUTIF de 9 membres qui exécutera les décisions de l’assemblée

L’Assemblée et le Conseil seront aidés par :

– Un CONSEIL ECONOMIQUE, SOCIAL, environnemental, de la culture et de l’éducation qui devra être consulté avant toute délibération.

– Un CENTRE TERRITORIAL DE PROMOTION DE LA SANTE

– Un CONSEIL TERRITORIAL DE L’HABITAT

Une organisation administrative connue

Cette organisation administrative est connue : c’est elle qui est appliquée en Corse depuis de nombreuse années.

Et c’est surtout celles de beaucoup de grandes entreprises privées comme les sociétés portuaires et aéroportuaires de France qui sont plutôt efficaces dans leur fonctionnement, puisqu’ils vendent leur savoir-faire à l’international, dont ici en Afrique.

Seul le nom des organes de direction change alors : ce sont Directoire, Conseil de Surveillance et Conseil de développement.

Donc, rien d’inconnue en Martinique et en Guyane en termes de gouvernance.

Pour cette élection, la Martinique a été séparée en 4 circonscriptions

Une prime majoritaire pour conforter l’Assemblée

Derrière ce découpage particulier, on perçoit de trop flagrants déséquilibres révélant d’autres fins que de la recherche de l’efficacité administrative.

Pour l’élection à la collectivité territoriale de Martinique, des listes de 64 noms à parité égale doivent donc être constituées, avec des personnes réparties dans les quatre circonscriptions

C’est un scrutin à deux tours qui donnera une prime majoritaire de 11 sièges à la liste arrivée en tête.

Cette prime de 11 sièges peut paraître exorbitante. En fait ce n’est que la correction d’un travers révélé dans le fonctionnement de l’assemblée de Corse : les processus et les décisions sont bloquées quand les majorités sont trop courtes.

La seule inconnue : la qualité des Femmes et des hommes élus

En fait, la seule inconnue pour ces élections est la qualité des Femmes et des Hommes qui s’y présentent et qui dirigeront à terme la Martinique et la Guyane avec une grande capacité d’action.

Un fort taux d’abstention

Aujourd’hui, 303 000 personnes sont inscrites sur les listes électorales en Martinique, mais 170 000 d’entre elles ne votent pas !

Elles se concentrent dans la tranche d’âge des 18/40 ans.

Ces électeurs inscrits ne votent pas, très clairement parce qu’ils ne se retrouvent pas dans l’offre politique.

Martinique Gagnante : ouvrir le jeu politique trop bien organisé

C’est pour cette raison, qu’avec un groupe de Femmes et d’Hommes, j’ai pris la décision de créer le parti politique appelé Martinique Gagnante !

Il est officiellement dans la course depuis le 1er juillet 2015, c’est-à-dire depuis exactement 28 jours.

Mais je puis vous dire, que cette nouvelle organisation a de suite été prise au sérieux, parce qu’elle vient bousculer un jeu qui était déjà trop bien organisé.

Pourquoi ?

Déjà par rapport à qui je suis.

Depuis 16 ans, j’ai lancé un magazine économique Inter-Entreprises Martinique, Guadeloupe, Guyane qui est le plus influent de la zone Antilles-Guyane françaises et dans les ministères français concernés pour cette partie du monde.

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Francette Rosamont : une parfaite connaissance du terrain et des dossiers

Parce que, depuis 16 ans, je fais ce que j’appelle de l’économie politique, c’est-à-dire que, tout en parlant d’économie, je me suis toujours tenue à distance égale du politique, les connaissant tous, leur prodiguant des conseils sans relâche… même quand ils ne me demandent rien, simplement parce que je souhaite que mes pays avancent.

Ainsi, c’est de mon propre chef que j’ai écris le programme économique de notre Président sortant, simplement, en considérant que j’avais quelques compétences et savoirs, que je souhaitais en faire bénéficier le plus grand nombre.

C’est moi également qui leur ait soufflé la création d’une instance commune aux trois régions françaises d’Amérique pour qu’elles aplanissent ensemble leurs différents pour s’imaginer un avenir commun.

Les trois présidents de Région de Martinique, de Guadeloupe et de Guyane ont créé ensemble le 28 juin 2010 cette instance. Elle a fonctionné pendant deux années et est ensuite tombée en désuétude parce qu’un des protagonistes est parti occuper des fonctions ministérielles.

J’ose dire que si cette instance avait continué à fonctionner, notre université des Antilles et de la Guyane n’aurait pas éclaté en deux pôles de petite taille ingérables et non viables sur la durée.

Francette Rosamont : une parfaite connaissance des institutions françaises et européennes

Notre parti est également d’emblée crédible parce que je connais par cœur les rouages de l’Etat français : j’ai pendant les dix dernières années été la présidente de la section Martinique des Conseillers du Commerce extérieur de France.

C’est une vieille institution française qui regroupe tous les Français installés dans le monde pour y faire du business. Vous en avez donc aussi au Mali des Conseillers du Commerce extérieurs de France, et partout en Afrique !

Et nous sommes tous en lien !

A ce titre, j’ai remporté avec les conseillers quelques victoires dont la plus emblématique est d’avoir fait entrer dans l’intranet du ministère de la Justice française un dispositif qui permet de régler les litiges civiles, commerciaux et pénaux en quinze jours, une fois le jugement définitif acquis, quand les affaires concernent des Dominiquais et des Saint-luciens.

Nous devons maintenant travailler sur la réciproque : que leurs jugements du tribunal itinérant commun aux neuf Etats de l’OECS dont dépend la Dominique et Sainte-Lucie soient reconnus par les juridictions françaises.

Je peux vous annoncer que nous y parviendrons : je suis tranquillement déterminée !

Enfin, en remontant sur les cent dernières années, je suis la première femme Martiniquaise à avoir créé un parti politique en Martinique !

Je n’en suis pas peu fière : je remercie toutes mes mères grands-mères, arrières-grands-mères, de m’avoir donné cette énergie pour le faire !

Martinique gagnante, une organisation politique réformatrice

Martinique Gagnante se veut une organisation politique pragmatique, de bon sens, mettant l’Humain au centre de ses préoccupations, et déterminée à appliquer dans la sphère publique les méthodes qui font le bonheur du privé.

A savoir le développement d’une vision stratégique, la mise en place de processus de réalisation et leur contrôle, tout en rendant compte régulièrement à la population.

La Démocratie participative quoi !

Nous en sommes capables, nous les Femmes et les Hommes de Martinique Gagnante !

C’est pour cette raison que je déclare devant vous que nous allons gagner ces élections : Nou ké fèy !

Tout comme vous pouvez le faire aussi !

Michelle Bachelet, la présidente du Chili, a dit la chose suivante : “Quand une femme monte en politique, c’est la femme qui change. Quand un groupe de femmes montent ensemble en politique, c’est la politique qui change !”

Faire monter un groupe de femmes déterminées en politique, c’est notre stratégie à Martinique Gagnante

Je vous remercie de votre attention.

Avant de nous séparer, la vidéo : “Messages de la Caraïbe à l’Afrique“

 

Source : http://www.martinique-gagnante.com/francette-rosamont-reconnecte-les-antilles-a-lafrique/

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