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Hapdaphaï, plasticien martiniquais : "Non, il ne faut pas voler du sucre !"

Hapdaphaï, plasticien martiniquais : "Non, il ne faut pas voler du sucre !"

   L'opération coup de poing (sans violence) conduite par une centaine de panafricanistes martiniquais sous la houlette du controversé activiste franco-béninois Kémi SEBA, au centre commercial de Génipa (Rivière-Salée), propriété du Béké Bernard HAYOT, continue à faire couler beaucoup de salive et d'encre. 

  Le moins qu'on puisse dire, au vu des réactions sur les réseaux sociaux notamment, c'est que les avis des Martiniquais sont partagés entre ceux qui approuvent totalement, ceux qui désapprouvent tout aussi totalement et ceux qui sont soit dans le "oui, mais..." soit dans le "non, mais...". Les sachets de sucre, estampillés "LE GALLION", saisis dans les rayons du supermarché du Béké ont réussi qu'on le veuille ou non à frapper les esprits, toute symbolique et sans conséquence financière pour Génipa (qui est assuré contre les sinistres) que soit ladite opération.

   Toutefois, il est bon de rappeler un fait : l'usine du Galion n'appartient pas aux Békés. Le sucre produit, à coups de subventions des collectivités publiques depuis des décennies, c'est-à-dire avec les impôts des Martiniquais, n'est pas produit par eux car ils se sont désengagés depuis longtemps de ce secteur fort peu rémunérateur. S'il est donc vrai que le sucre (tout comme l'indigo, le café et le coton) fut le symbole de l'exploitation esclavagiste, l'est-il encore de nos jours ? On peut en douter quand on voit le nombre de moyens et petits planteurs de canne "de couleur" qui d'ailleurs ploient sous de terribles difficultés financières.

   Il y a belle lurette que les Békés se sont reconvertis dans les grandes surfaces, les concessions automobiles, le matériel de bricolage, de sport, de nautisme ou encore dans l'hôtellerie.

   Donc, à trop vouloir jouer avec les symboles sans prendre la peine de réfléchir, on finit par s'emmêler les pédales, voire à se tirer une balle dans le pied. Car que pense le moyen et petit planteur de canne nègre, croulant sous les dettes, quand il voit le fruit de son travail saisi dans le supermarché du Béké qui, lui, comme déjà expliqué, n'en a rien à foutre ?

   C'est dans ce sens qu'il faut selon nous comprendre la réaction du plasticien martiniquais HAPDAPHAI au Centre Culturel du Lamentin, samedi dernier, qui y présentait une exposition intitulée "KAZ LAKOU" :

   "Les Martiniquais, depuis 170 ans, sont en train patiemment de construire leur culture, une manière de gérer leurs problèmes. Je ne conçois pas qu'un étranger puisse venir apporter sa haine dans ce que nous sommes. Nous devons continuer à nous construire et la haine n'apporte rien de bon. Aujourd'hui, je ne vois qu'une chose, c'est le fruit du travail de Martiniquais qui est détruit."

   REPETONS-LE : d'une part, l'Usine du Galion n'a jamais appartenu aux Békés de toute notre histoire ; d'autre part, elle fait vivre environ 3.000 moyens et petits planteurs de canne nègres. Si Kémi SEBA, le franco-béninois est pardonnable de ne pas le savoir, nos panafricanistes insulaires, par contre, sont impardonnables...

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