Accueil
Aimé CESAIRE
Frantz FANON
Paulette NARDAL
René MENIL
Edouard GLISSANT
Suzanne CESAIRE
Jean BERNABE
Guy CABORT MASSON
Vincent PLACOLY
Derek WALCOTT
Price MARS
Jacques ROUMAIN
Guy TIROLIEN
Jacques-Stephen ALEXIS
Sonny RUPAIRE
Georges GRATIANT
Marie VIEUX-CHAUVET
Léon-Gontran DAMAS
Firmin ANTENOR
Edouard Jacques MAUNICK
Saint-John PERSE
Maximilien LAROCHE
Aude-Emmanuelle HOAREAU
Georges MAUVOIS
Marcel MANVILLE
Daniel HONORE
Alain ANSELIN
Jacques COURSIL

Hélicoptère de la Sécurité civile : solidarité nationale ou devoir régalien ?

Hélicoptère de la Sécurité civile : solidarité nationale ou devoir régalien ?

     Quel que soit le statut qu'ait connu la Martinique au cours des bientôt quatre derniers siècles (possession de la Compagnie des îles d'Amérique, colonie du Royaume de France, département d'Outremer de la République française et maintenant Collectivité Territoriale dépendant de la même République), une chose est sûre et certaine : elle n'a jamais cessé d'être sous-tutelle française.

   Hormis le bref épisode de l'occupation anglaise à l'époque de la Révolution française de 1789.

   La France est donc le pays qui, depuis des siècles, exerce son pouvoir de tutelle sur la Martinique et qui dit pouvoir de tutelle dit automatiquement deux choses : droits régaliens et devoirs régaliens. L'un n'allant pas sans l'autre. Ses devoirs régaliens sont connus de tous et s'exercent tous les jours : les Martiniquais sont soumis à la justice française, à l'école française, à l'administration française, à la police française, à l'armée française, à la culture française, à la langue française etc...

   Cela s'appelle un pouvoir de tutelle ou pouvoir régalien.

   Or, peu de Martiniquais sont conscients du fait que si un pouvoir régalien a des DROITS, il a dans le même temps des DEVOIRS. Ainsi, même aux heures les plus sombres du statut de colonie, celui-ci ne pouvait pas ne pas y construire des routes, des ponts, des hôpitaux, des écoles etc., même si tout cela fut longtemps réservé aux couches sociales aisées ou dominantes. Ces infrastructures ne relevaient pas et ne relèvent donc toujours pas de la prétendue "solidarité nationale" dont nous bassine depuis des lustres la Droite assimilationniste et les Autonomistes. Il s'agit simplement de la mise en œuvre du "devoir régalien".

   Nulle charité ou compassion dans tout cela !

   Or, ces jours-ci, suite à l'accident qui a rendu inutilisable l'hélicoptère de la Sécurité de la Martinique, on a vu le pouvoir de tutelle tenter d'abord de récupérer celui de la Guyane avant de reculer devant le tollé, tout à fait justifié de protestations guyanaises, puis décider que l'hélico de la Sécurité Civile de la Guadeloupe serait partagé entre les deux îles comme ce fut le cas par le passé. Sauf que la Guadeloupe est située à 250kms au nord de la Martinique et l'hélico qui y est stationné a besoin de 50 minutes pour intervenir, si la météo est clémente, sur le territoire martiniquais (contre 10 minutes seulement pour un hélico basé en Martinique). Ce qui fait qu'un accidenté de la route martiniquais, un noyé ou un malade en état d'urgence absolue aura le temps de réciter dix fois le "Notre Père" avant qu'on vienne le secourir !

   En langage familier, cela s'appelle un foutage de gueule. En langage châtié, un manquement grave au devoir régalien de la puissance de tutelle.

   En appeler donc à la "solidarité nationale" comme on a vu le faire certains indépendantistes est par conséquent soit une manoeuvre bassement électoraliste soit une inconséquence de plus. Dans les deux cas, une honte...

Connexion utilisateur

CAPTCHA
Cette question sert à vérifier si vous êtes un visiteur humain afin d'éviter les soumissions automatisées spam.

Pages