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HONDURAS : LE PREMIER COUP D’ETAT D'OBAMA

HONDURAS : LE PREMIER COUP D’ETAT D'OBAMA

{{Les événements}}

Le jeudi 24 juin 2009, l'alliance des pays progressistes latinos-américains, l'ALBA (Alternative bolivarienne pour les Amériques), s'est réunie à l'occasion de l'entrée officielle de l'Équateur de Rafael Correa, portant à 9 le nombre de membres de l'alliance.

Le même soir, le chef de l'armée de terre du Honduras, pays-membre de l'ALBA, défie le gouvernement de son pays et son président, Manuel Zelaya en le menaçant d'un putsch militaire, soutenu par l'ensemble des forces de droite, les dirigeants de l'église catholique, ceux des églises évangéliques, l'oligarchie locale, les médias privés et le patronat ainsi que les chefs des autres corps d'armée.

Entre temps l'ambassadeur américain a quitté le pays, sous prétexte de guerre civile (non commencée, en fait), tentant de provoquer la panique auprès des autres représentants internationaux à faire de même.

Il était prévu d'organiser une consultation populaire ce dimanche 28 portant sur une modification de la Constitution qui entrainerait le Honduras sur la voie progressiste suivie par de plus en plus de pays d'Amérique latine.

Aujourd'hui, la situation est confuse mais selon des informations concordantes, l'armée est dans la rue, le processus démocratique interrompu et le président Zelaya au Costa Rica...

Analyse
République bananière soumise pendant des décennies aux diktats de la United Fruit Company, le Honduras a été dans les années 80 utilisé comme base arrière étasunienne pour soutenir la contre-révolution au Nicaragua et entretenir des guerres sales en Amérique centrale qui ont ravagé la région, notamment au Salvador.

Lorsqu'en août 2008, contre toute attente le président Manuel Zelaya, à peine élu, décide d'incorporer le Honduras à l'ALBA, il s'oppose frontalement aux visées hégémoniques étasuniennes sur le sous-continent américain et aux forces rétrogrades dans son propre pays. En effet, l'ALBA est un projet d'intégration continentale de libération qui favorise l'unité des peuples en plaçant la lutte contre la pauvreté et les injustices sociales au centre des préoccupations.

Le Honduras s'apprêtait ainsi à construire un projet politique alternatif tournant le dos au néolibéralisme, et mettant en place des réformes démocratiques structurelles, d'où le projet de changement constitutionnel qui devait être soumis ce dimanche 28 juin à la population.

L'attaque du pays le plus faible et le plus fragilisé de l'ALBA, le jour même de l'intégration de l'Équateur dans l'alliance (ce qui fait basculer le rapport de force en Amérique latine en défaveur des intérêts étasuniens) ne peut être un hasard.

Le putsch n'aurait pu se passer sans l'aide des services spéciaux des USA. L'armée hondurienne est liée au Commandement Sud de l'armée américaine dont les conseillers militaires jouent un rôle essentiel. Le principal aéroport militaire US de la région se trouve sur le sol hondurien, et ce en toute illégalité puisqu'aucun accord officiel n'a été signé entre les deux pays.

La tradition étasunienne du putsch militaire pour renverser un gouvernement qui s'oppose à leurs intérêts est bien connue des peuples latinos. Est-elle en train d'être réactivée ? En tout cas pour l'instant, le Président Barack Obama est bien timide!

Appel

Les gouvernements de l'ALBA ont fermement condamné le putsch militaire tandis que l’OEA (Organisations des États Américains) discute en ce moment, pour prendre une décision. L'Union Européenne a aussi condamné le putsch. Les États-Unis hésitent encore, seul son chargé pour la région Tom Shannon a pris formellement distance avec le coup d'Etat. Mais une condamnation ferme du Président Obama tarde...

Nous appelons à la mobilisation pour la défense de la démocratie au Honduras demain, lundi 29 juin, de 17 à 19h devant l'ambassade américaine à Bruxelles.

1/ Pour la défense de la démocratie au Honduras et contre le coup d'État!

2/ Contre l'ingérence des États-Unis dans les affaires internes du Honduras!

3/ Pour la défense et le soutien de l'ALBA!

Commentaires

jelise | 01/07/2009 - 08:02 :
1. Jose Manuel Zelaya n'est pas "à peine élu" en août 2008. Il a été élu président du Honduras en novembre 2005 ! D'ailleurs son mandat de président se termine en novembre de cette année, date prévue pour les prochaines élections législatives et présidentielle au Honduras. C'est d'ailleurs la raison de la consultation populaire qui devait avoir lieu le dimanche 28 juin dernier : Zelaya entendait consulter le peuple pour la mise en place d'une assemblée constituante pour changer la constitution du pays (cela devrait interpeler les élus martiniquais au passage...). Cette [constitution->http://pdba.georgetown.edu/Constitutions/Honduras/hond05.html] oblige le président à céder sa place au terme de son mandat (article 4) de 4 ans. 2. L'adhésion du Honduras à l'ALBA, en août 2008, marque l'abandon du néo-libéralisme par Zelaya. Les structures démocratiques du pays sont assurées par la constitution qui, dès 2004, permettait à la population d'être à l'initiative de référendums ou de plébiscites (article 5). Une loi spéciale à d'ailleurs été adoptée début juin 2009 pour préciser les modalités de ces dispositions. 3. Quant à l'implication des USA dans le putsh, elle n'apparait pas ici comme étant aussi évidente que votre article le laisse supposer. L'intervention US était, en l'occurence, inutile vu que les principales institutions du pays (Court Suprême, Congrès, Procureur Général,...) étaient contre l'initiative du président Zelaya de consulter la population. D'ailleurs, 200 militaires ont suffit pour déposer Zelaya.

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