La langue corse et sa reconnaissance au même titre que le français sont au coeur des revendications de dirigeants nationalistes qui reçoivent pour la première fois Emmanuel Macron. Regard d'Alain Di Meglio, spécialiste de la langue et de la littérature corse, et de son enseignement.
La co-officialité de la langue corse avec le français est une revendication des nationalistes depuis des années. Mais pas seulement des nationalistes soulignent ceux qui viennent d'être largement élus à la tête de l'île. En visite pour la première fois sur place, Emmanuel Macron ne devrait pas céder sur ce point. En campagne à Furiani, il avait déclaré : "La langue de la République, c’est le français : c’est inscrit dans notre Constitution et cela ne doit pas changer." Même s'il s'était aussi engagé à promouvoir la ratification de la Charte européenne des langues régionales. Et début janvier, Jacqueline Gourault, chargée du dossier corse au gouvernement, avait affirmé que cette co-officialité "n'est pas envisageable", ce qui "n'empêche pas de reconnaître les langues, et notamment la langue corse et de faciliter son développement".
Longtemps instituteur avec une spécificité de maître bilingue, puis professeur de langue corse dans le secondaire, Alain Di Meglio enseigne désormais à l'Université de Corse et à l'Ecole supérieure du professorat et de l'éducation, avec le titre de vice-président chargé de la langue corse. Selon lui, ce processus porté par les urnes est indispensable pour stopper la disparition de la langue, et il aura lieu tôt ou tard.