Johan Rimbert, jeune médecin de 32 ans à l’hôpital de Niort où il est entré l’année dernière pour un contrat de deux ans, sait déjà qu’il va quitter l’hôpital public en novembre prochain, au terme de son engagement. Aucun chiffre n’a été publié sur l’ampleur de cette vague, mais le ressenti des praticiens hospitaliers est sans ambiguïté sur le sujet : on assiste à un phénomène de départ des jeunes médecins sans précédent.
Ce Toulousain qui, de ses études supérieures dans sa ville rose en passant par son internat de Poitiers, s’était trouvé une place intéressante après des stages à l’hôpital de Niort pour, dit-il, « continuer à me former et affiner mes compétences », a une réponse sans appel à la raison de son choix : « Il y a un manque de considération salariale évident, je gagne 11,50 € de l’heure, autrement dit 2.200 € nets par mois, prime de 400 € d’exclusivité au service public comprise. Et à bac + 11, je ne vois pas mon salaire évoluer ».
Si dans son service de labo d’anatomie et de cytologie pathologiques, il reconnaît « vivre dans une bonne ambiance, sans le stress social non plus des services qui ont des patients », il aspire désormais à « aller voir ailleurs ce qui se passe, dans le libéral où les conditions sont plus intéressantes », à l’issue de ce bail de deux ans.