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LA POLITIQUE EN MARTINIQUE : ENTRE « BRAS D’HONNEUR » ET « IMBECILE »…

LA POLITIQUE EN MARTINIQUE : ENTRE « BRAS D’HONNEUR » ET « IMBECILE »…

Depuis environ deux ans, la vie politique martiniquaise est tombée à un niveau si bas, si affligeant, que la qualifier de niveau zéro relèverait de l’euphémisme. Auparavant, les joutes politiques étaient souvent sans concession, parfois même violentes, mais au moins évitaient-elles de sombrer dans la vulgarité qui est la sienne aujourd’hui. Vulgarité relayée aux yeux des Martiniquais sidérés par les retransmissions télévisées des plénières de nos deux assemblées.

C’est qu’une nouvelle génération est arrivée aux commandes, surtout au sein de ce qu’il est convenu d’appeler « la nouvelle gouvernance », quadragénaires et jeunes quinquagénaires qui n’ont, semble-t-il, pas l’élégance de leur aînés ni évidemment la culture. Certes, l’ancienne génération avait connu ses dérapages devenus célèbres : Aimé Césaire traitant son adversaire Max Elysée de « Mad Max » du nom d’un film qui passait sur les écrans au même moment ou Camille Darsières déclarant à une avocate, politicienne de Droite, qu’elle avait le cerveau en forme de gruyère. Seulement ces piques acerbes n’étaient pas monnaie courante comme c’est, hélas, devenu le cas aujourd’hui.

Nos assemblées sont devenues de véritables foires d’empoigne dans lesquelles l’adversaire politique est systématiquement traité en ennemi irréductible et pas une séance sans son lot d’attaques venimeuses, voire d’insultes, le tout enveloppé dans une forme d’arrogance qui frise le ridicule quand on connait le peu de marge de manœuvre de nos chers élus (es) face à l’Etat français qu’il soit gouverné par la Droite ou la Gauche. Alors telle élue se fait remarquer par ses mimiques méprisantes quand l’adversaire à la parole, ses ricanements quand ce n’est pas par son poing adressé à l’adversaire en forme de semi-bras d’honneur. Et l’adversaire de répliquer souvent sur le même ton, qualifiant par exemple sur sa radio tel leader d’imbécile. Chacun veut donner dans le même temps l’impression qu’il a la science infuse alors même qu’aucun d’eux durant trente ans ne s’est aperçu que la Martinique était empoisonnée au chlordécone ou que la démographie martiniquaise est si déclinante qu’il nous faudra sans doute faire appel à une émigration massive (pourquoi pas d’Haïtiens ?) pour éviter que nous devenions un camp de vieillards cacochymes. Quant à la destruction de nos terres agricoles (le dernier exemple en date étant celle de l’Habitation Lajus au Carbet dont les terres sont classées AOC), elle ne semble guère préoccuper qu’une poignée d’écologistes. La commission de révision du SAR de la Région ne s’est réunie que 2 fois en deux ans !!!

Bref, sur tous les grands problèmes, sur les questions essentielles qui préoccupent les Martiniquais, nos politiciens de tous bords jouent aux abonnés absents, ceux qui ont actuellement au pouvoir s’appliquant à poser des cautères sur des jambes de bois comme c’est le cas pour l’activité touristique. Tout cela avec une arrogance jubilatoire qui serait comique si la situation de notre pays n’était pas tragique. Dès lors, la question de savoir si la collectivité unique se mettra en place en place en 2015, 2025 ou « lanné kannel » devient secondaire. Si c’est pour reprendre les mêmes et donner pareil spectacle, on n’en voit guère l’intérêt…

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