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L’affaire des déboulonnages

Térèz Léotin
L’affaire des déboulonnages

« Il est très facile de casser et de détruire, disait Mandéla qui ajoutait que les héros sont ceux-là qui font la paix et qui bâtissent ». Dans une certaine mesure, et dans tous les sens, cela est vrai et surtout très sage. Il ne faut pas démolir pour démolir, ni chercher à « démolir » son prochain, ni non plus démolir les traces d’un passé que nos connaissances actuelles peuvent nous aider à reconsidérer.

Démolir c’est détruire et détruire c’est faire tomber dans l’oubli, or un personnage tel que Lynch, par exemple ne tombera JAMAIS dans l’oubli, car, les livres d’histoire et pas seulement, parlent encore de lui, il sert de mémoire à l’Histoire. C’est, à mon avis, encore plus déshonorant pour l’individu, que son nom répète éternellement sa vilénie. Le verbe lyncher, le nom lynchage nous le rappellent sans cesse, tout comme le nom Landru en est aussi un autre triste exemple. Il nous faut penser que nous, mieux éclairés que nos prédécesseurs, nous nous devons d’inscrire dans la pierre des statues, une épitaphe soulignant leurs vraies actions positives pour le pays ou éventuellement pour le Monde et négatives, lorsqu’il y en a. Il ne faut pas détruire ce qui est déjà là mais l’instruire, l’éclairer et ce dans tous les cas, pour que nul n’oublie. 

Signifier pour le futur les réelles « traces » qu’ils ont laissées à nos mémoires. S’ils ont contribué à faire marcher l’histoire même si pour des raisons bassement familiales comme on l’a prétendu pour Schœlcher aussi « ils auraient finalement aidé à l’expansion sous une nouvelle forme d’esclavagisme » du colonialisme que nous subissons de nos jours encore. Il ne nous faut surtout pas penser ni même donner à entendre que Schœlcher n’a pas lutté contre l’esclavage, mais il ne faut surtout pas le sanctifier non plus et laisser croire que nous les nègres, nous avons attendu patiemment et passivement l’arrivée du Sauveur Schœlcher. « Grass a Chelchè si jòdi nou ni la libèté » disait la chanson que l’on n’entend heureusement plus.  

Et même si l’on peut penser que démolir peut offrir l’occasion de se reconstruire, de rebâtir un autre monde, donner peut-être aussi une possibilité de se faire entendre, ce qui n’est pas certain, je demeure persuadée que même si, dans l'affaire des statues, ce ne serait pas le cas, il faut toutefois éviter de démolir pour démolir. Démolir pour démolir demeure un acte qui n’enrichit pas ses auteurs car ce n’est pas là un geste hautement pédagogique.

Je crois avec ferveur, et je le répète, qu’il faut aussi garder certains « Hommes de chaux », Joséphine par exemple et faire parler leurs statues avec une notice explicative, inscrite dans leur pierre.

On m’a demandé mon avis, je l’ai donné maladroitement peut-être mais surtout simplement, comme le ferait n’importe quel Martiniquais qui donnerait son point de vue sur « l’affaire des déboulonnages ».

Térèz

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