Après cinq années de test, en 2007 et 2008, les producteurs de coton du Burkina Faso commencent à planter les semences de Monsanto. En 2012, 70 % de la surface des cultures cotonnières sont devenues OGM.
Les grands atouts des semences BT de Monsanto :
Mais les années passent et le prix du coton burkinabé et le rendement s’affaiblissent. Les fibres de cotons sont peut-être plus abondantes, mais la qualité n’est pas au rendez-vous. Le coton burkinabé s’est donc vu déclasser sur le marché international.
S’ajoute un autre problème de taille. Après trois années, les semences BT résistent de moins en moins aux insectes nuisibles.
Doulaye Traoré, directeur des affaires publiques chez Monsanto Burkina :
« PLUSIEURS FACTEURS ONT UN IMPACT SUR LA QUALITÉ DE LA FIBRE DE COTON, DONT LES CONDITIONS ENVIRONNEMENTALES. MAIS NOUS TRAVAILLONS AVEC NOS PARTENAIRES POUR LIVRER UN COTON TRANSGÉNIQUE AUX PERFORMANCES INDÉNIABLES. »
Le coton OGM ne plaît plus aux producteurs qui ont manifesté en mai 2015. Les trois sociétés cotonnières de Burkina Faso (Sofitex, Socoma et Fasocoton) se sont alliées pour dire NON aux semences BT de Monsanto et comptent bien réduire les surfaces agricoles dédiées au coton transgénique (660 000 ha en moins).
Bruno Bachelier, chercheur spécialiste du coton au Cirad (Centre de coopération international en recherche agronomique pour le développement), à Paris :
« LES RÉSULTATS SONT EN DESSOUS DES ATTENTES, C’EST ADMIS. D’AILLEURS, LES PAYS VOISINS N’ONT PAS SUIVI LE MOUVEMENT. »
L’Inde qui cultive le coton Bt de Monsanto depuis 2002 se confronte désormais à des insectes de plus en plus résistants. Monsanto précise sur son site que ce phénomène peut arriver :
« LE DÉVELOPPEMENT D’UNE RÉSISTANCE EST UN PHÉNOMÈNE TOUT À FAIT NATUREL ET PRÉVISIBLE. »
Il s’en est suivi en Inde une chute des rendements, la ruine des cultivateurs, le suicide de certains et une révolte...