En effet, à l'ordre du jour du conseil municipal du Marin ce mardi soir, 18 février, il y a avait un point particulièrement délicat :
"La prise en charge des frais d'avocat de M. le Maire dans l'affaire du Centre de Carénage"
Tous les candidats à la succession de Rodolphe DESIRE, hiérarque du PPM (Parti Progressiste Martiniquais), opposants comme nouveaux opposants, ont fait corps et voté contre. Résultat du vote :
11 NON, 10 OUI et 1 ABSTENTION
Le maire a qualifié ce résultat de "honteux". En réalité, un tel résultat ne fait que manifester une fois de plus la cruauté de cet univers impitoyable, pire que celui de Dallas, qu'est la politique. Tant qu'on est jeune, beau, fringant, intouchable, tout le monde vous fait des courbettes et vous suit le doigt sur la couture du pantalon, mais quand vient le poids des ans, l'usure du pouvoir et surtout la fin de l'intouchabilité (ennuis judiciaires), ce même tout le monde s'empresse de vous tourner le dos (quand il ne vous plante pas un poignard entre les omoplates).
En tout cas, ce vote est éminemment symbolique : il signe la fin de l'ère DESIRE au Marin. Une page se tourne. Définitivement. Quelle leçon doivent en tirer nos politiques de tous bords et pas seulement du PPM ? Celle-ci : quand on est un élu et qu'on fricote avec des Békés, fatalement, un jour ou l'autre, on finit par se retrouver dans une embrouille dont il sera presque impossible de s'extirper. C'est ce qui est arrivé au glorieux ancien de l'OJAM.
Ce raisonnement (qui n'est qu'un constat en fait) serait-il raciste ?
Aucunement ! Il n'y aurait pas de problème majeur à interagir avec des Békés...indépendantistes (s'il y en a). Comme cela s'est passé à Barbade, à l'ile Maurice ou aux Seychelles. Notre grand problème c'est que nous refusons de tirer des leçons de pays de taille et de population comparables aux nôtres et qui assument depuis plus d'un demi-siècle leur souveraineté pour nous délecter des théories marxistes-léninistes, maoïstes, toutankamonesques ou haïlé-sélassiesques etc...
Pendant que nous nous complaisons dans notre cinéma, la goutte de café martiniquaise se dilue lentement mais inexorablement dans l'hectolitre de lait français et les mille hectolitres de lait européens...