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Le "live" ou l'exhibition de l'inculture et de la vulgarité

Le "live" ou l'exhibition de l'inculture et de la vulgarité

     Le grand écrivain italien Umberto ECO a tort quand il s'en prend de la plus féroce des manières aux fameuses NTIC ou Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication. Ou plus exactement, l'éminent sémiologue rate sa cible. 

    Il écrit, en effet, ceci : 
   « Les réseaux sociaux ont généré une invasion d’imbéciles qui donnent le droit de parler à des légions d’idiots qui auparavant ne parlaient qu’au bar après un verre de vin, sans nuire à la communauté et ont maintenant le même droit de parler qu’un Prix ​​Nobel: C’est l’invasion des imbéciles ».
   ECO rate sa cible parce que celle-ci n'aurait pas dû être "les imbéciles", "les légions d'idiots" comme il l'écrit, mais bien les gens intelligents et cultivés qui se livrent à des pratiques d'incultes. Prenons l'exemple du fameux "live" ! Que la première nana exhibitionniste venue qui veut péter plus haut que son QI se plante régulièrement devant une caméra pour délivrer des "messages" (sic) ou des "analyses" (resic) au monde entier sur toutes sortes de sujets alors que visiblement elle n'a jamais lu un seul livre de philosophie, d'économie, d'anthropologie, de sociologie, d'histoire ou de psychanalyse de toute a vie, ne prête pas à conséquence. Que le premier donneur de leçon venu, à casquette mise à l'envers ou à locks en plastique, en fasse de même non plus.
   Ce n'est pas grave du tout. cela s'appelle même la...démocratie.
   Ce qui est, par contre grave, gravissime même, c'est que des intellectuels se livrent eux aussi à la pratique du "live". C'est comme si, à l'époque où l'Internet n'existait pas, ils se rendaient au bistrot du coin pour philosopher, appuyés sur un bout de comptoir, un verre de rhum ou de gros rouge devant eux, en compagnie d'alcoolos et autres DUPONT-la-joie. Un intellectuel est quelqu'un qui fonctionne avec la pensée écrite et quand il donne l'impression de s'exprimer spontanément à l'oral, il ne fait en réalité qu'oraliser l'écrit. Par exemple, quand un Michel FOUCAULT ou un LACAN donnaient leurs séminaires, si ces derniers pouvaient de temps à autre contenir quelques fulgurances ou fulgurantes improvisations, la parole qu'il délivraient devant leur public avait été au préalable mûrement construite, élaborée, structurée. Quand donc on dit d'un intellectuel, d'un professeur, d'un religieux ou d'un politicien qu'il est un "brillant orateur", on se trompe sur toute la ligne. Ces gens oralisent, en fait, une pensée écrite. A aucun moment ils ne font du "live" !
   Un intellectuel (au sens large du terme) qui fait du "live" est un imposteur car aucune pensée un tant soit peu structurée ne saurait aller de pair avec l'immédiateté et la spontanéité de la pratique qui consiste à se planter devant une caméra et à blablater sur n'importe quel sujet. Que les non-intellectuels s'y adonnent, il n'y a là aucun problème. Que Madame-Tout-Le-Monde ou Monsieur-Tout-le-Monde veuillent donner son avis sur tout et rien (le BREXIT, les Talibans, la procréation assistée, les radars autoroutiers ou le sexe des anges) est dans l'ordre des choses. Rien de plus normal.
   UMBERTO ECO aurait dû donc avoir ciblé non pas Madame-Monsieur-Tout-le-Monde, mais les pseudos-intellectuels qui se délectent des NTIC, vecteurs d'inculture et de vulgarité. Qu'ils laissent Twitter à TRUMP et Whatsapp à BOLSONARO, merde !...
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