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Le "vivre-ensemble" avec 400 euros de retraite par mois

Le "vivre-ensemble" avec 400 euros de retraite par mois

  Retraités de l'Habitation Fonds Zicaque où ils travaillèrent pendant 42 ans comme ouvriers agricoles, Ti Albè et Jéranise ont entendu l'appel au "Vivre-ensemble" lancé par leurs anciens patrons (ou les cousins de ces derniers).

   Et ils sont prêts à y répondre avec un enthousiasme communicatif car Ti Albè, comme des centaines d'autres camarades, hélas décédés de cancers divers et variés, a été employé pour semer du chlordécone au pied des pieds de banane sans gants ni masque ni rien. Il l'a fait sans rechigner, d'une part, parce que les "commandeurs" assuraient que ce produit n'avait aucun danger et d'autre part, parce qu'il avait une famille à nourrir. Quant à Jéranise, elle a passé des décennies à charroyer des régimes de banane de 30 ou 40 kilos à raison d'au moins une centaine par journée de travail, ce qui, l'âge aidant, lui a valu de sérieuses rhumatismes. Elle aussi a vu de nombreuses camarades de travail partir "avant l'heure". Avant l'âge de la retraite en tout cas : Emilienne (44 ans), Roberte (51 ans), Justina (38 ans), Pauline (60 ans) etc...

   Hélas, Ti Albè et Jéranise sont des survivants et leurs camarades décédés ne pourront, trois fois hélas, participer au "Vivre-ensemble" que proposent désormais leurs patrons békés. 

   Mais il y a tout de même un hic, un petit problème si l'on préfère. Ou plus exactement un gros, un très gros : comment "Vivre-ensemble" avec qui que ce soit lorsque l'on ne touche que 400 euros de retraite par mois ? That is the question ! comme aurait dit John, un bougre de Sainte-Lucie qui venait parfois travailler avec d'autres compatriotes sur l'Habitation Fonds Zicaque, emmenés par avion, s'il vous plait, par le Béké et "casés" pendant toute la récolte. John est décédé d'un cancer de la prostate à l'âge de 49 ans et de toute façon, il n'aurait même pas eu droit à cette misérable retraite, n'étant pas "fouançais". 

   Une vie entière à s'éreinter dans la banane pour finir avec 400 euros par mois et certains Nègres et Mulâtres (passe encore pour les Békés, dignes descendants de leurs ancêtres) ont le culot d'appeler au..."Vivre-ensemble" ! Sé moun-tala né avan lawont, kon moun lontan té ka di...

Commentaires

Michel P. | 17/01/2021 - 20:40 :
1) Les ouvriers agricoles à la retraite ne touchent pas une pension versée par le Béké mais une pension versée par le régime agricole des retraites, quelle que soit l'origine ethnique de l'employeur. 2) Je ne suis pas spécialiste, mais il me semble qu'existe une allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA) qui, dans le cas d'une retraite à 400 euros, amènerait le revenu à 900 euros. C'est ce que je comprends. Mais je ne sais pas, alors je demande.
Michel P. | 17/01/2021 - 21:43 :
1) Quand on parle de "Vivre ensemble", une question se pose : qui veut-on faire vivre ensemble ? 2) Dans la tradition française, la question ne se pose pas. La Nation est composée de citoyens qui vivent naturellement ensemble. Si la question se pose, c'est qu'on abandonne cette idée pour entrer dans le communautarisme. 3) Exit la Martinique composée de citoyens d'origines diverses. La Martinique est perçue comme une juxtaposition de "communautés". Ce sont ces communautés qu'il s'agit de faire vivre ensemble. Où il apparaît que le vivre-ensemble est l'autre nom de l'apartheid.
Véyative | 18/01/2021 - 05:49 :
On dit que la santé c'est de la richesse. Cette richesse , ces agriculteurs y avaient droit sans mettre un seul centime de côté. Mais à l'époque ils ont travaillé sans savoir , ni voir que leur patron leur enlevait ce patrimoine. Pour accepter le vivre ensemble, il faut accompagner cette proposition d'un geste fort. On ne peut pas tendre la joue gauche éternellement, d'ailleurs on n'a qu'une joue gauche, et elle a déjà été utilisée!
Michel P. | 19/01/2021 - 10:04 :
Pendant des années, en France, les hommes des bassins miniers sont descendus à la mine à 14 ans, pour mourir prématurément de silicose. En 1906, une explosion dans les mines de Courrières, dans le Nord, a fait 1.100 morts. Aux mineurs en colère, Clémenceau opposa l'armée, qui tira sur les gens. Tout le monde dans cette affaire était "blanc". On n'a pas parlé de "vivre ensemble" mais de lutte des classes.

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