Peuples nomades, derniers peuples nomades d'une planète qui, si elle est désormais mondialisée ou globalisée, n'accepte que le nomadisme des riches, celui des touristes notamment. Or, les Roms ne font pas de tourisme. Ils n'en ont jamais fait. Ils vont, au gré du vent, partout, défiant les frontières, les murailles, les nationalités. S'arrêtant ici ou là, avant de repartir, mais jamais tous. Une partie prend racine dans tel ou tel pays, nomadisant dès lors à l'intérieur du pays en question.
Ils sont un défi pour les sédentaires qui les qualifient de fainéants ou de voleurs parce qu'ils exercent dans le commerce informel (ferraille, friperie, vieux meubles etc.) ou les métiers du cirque. Ils sont surtout une énigme pour tous ceux à qui la chaleur d'un foyer, d'une maison, d'un village ou d'une ville est indispensable.
Les nazis ont gazé 3 millions de Roms pendant la deuxième guerre mondiale.
Qui s'en souvient ? Pourquoi ne leur a-t-on pas accordé de réparations comme aux Juifs ? Pourquoi la mauvaise conscience européenne est-elle à géométrie variable ? Forte s'agissant des Juifs, moyenne s'agissant des Noirs, faible s'agissant des Arabes et à peu près nulle ou inexistante s'agissant des Roms. Peut-être parce qu'un nomade est perçu comme toujours déjà parti ou en partance vers un ailleurs auquel on laisse la charge de s'en occuper. En fait, dans la conscience du sédentaire, le nomade est toujours ailleurs.
Cela n'empêche pas toutes sortes de fausses rumeurs de courir sur les Roms, en particulier les rapts d'enfants. C'est cette rumeur qui se développe en France ces jours-ci et qui vaut aux Roms d'être harcelés, caillasses, agressés et parfois tués. Or, l'histoire européenne l'indique clairement : chaque fois qu'une guerre est sur le point d'éclater, ce sont les Roms qui les premiers subissent des pogroms.
La montée de l'extrême-droite partout en Europe depuis bientôt une décennie laisse présager du pire...