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Lettre ouverte du comiteì VAC aux gens du pays Martinique

Suzy Sorel, Cécile Bertin-Elisabeth, Marie-Joseph Aglaé, Gabriel Luce
Lettre ouverte du comiteì VAC aux gens du pays Martinique

Chères citoyennes et citoyens du pays Martinique,

 

Nous nous permettons de vous écrire en tant que membres du comité Vigilance Anti-Corruption pour attirer votre attention et susciter votre indignation sur un certain nombre de faits de corruption qui gangrènent nos sociétés.

Nous sommes, pour le moment, un comité informel, composé d’une centaine de membres originaires de Martinique et de Guadeloupe, et dont l’objectif est de lutter à la fois contre la banalisation de la corruption et le non-aboutissement judiciaire d’affaires brûlantes. Nous sommes des artisans, des chefs d’entreprises, des cadres moyens et supérieurs, des  enseignants du primaire et du secondaire, des universitaires, des retraités, etc.

 

Nous voulons aujourd’hui vous parler de notre engagement, vous exposer les raisons qui nous ont conduits, les uns et les autres, à prendre un peu de notre temps et à mobiliser un peu de notre énergie et de notre courage, afin d’adhérer à ce comité et entreprendre, avec nos modestes moyens, de lutter contre la corruption.

 

En peu de mots, nous dirons que nous refusons d’être les spectateurs d’un monde qui se dégrade un peu plus chaque jour, parce que chacun pense à ses intérêts personnels, ou à gagner un peu plus d’argent, ou encore à gravir les échelons plus vite, pour être en vue et bénéficier de plus d’avantages individuels.

 

Nous refusons de sacrifier l’intérêt général sur l’autel de notre profit personnel et surtout nous n’acceptons pas l’idée qu’un être humain puisse se « vendre » pour avancer ou avoir plus de confort ou de pouvoir.

 

Le premier dossier qui nous a rassemblés et qui nous mobilise encore aujourd’hui, c’est celui de l’affaire CEREGMIA. L’affaire CEREGMIA n’est pas l’affaire de l’université mais l’affaire de la Martinique, de la Guadeloupe, de la Guyane, avec des ramifications en Haïti et au Venezuela. Pour le moment, c’est surtout l’affaire de la Martinique et des Martiniquais, de tous les Martiniquais de naissance et de cœur, parce que ce sont eux qui ont décidé pour l’instant de se mobiliser !

 

Corruption et éducation ne font pas bon ménage : en tout cas, c’est ce que l’on nous a appris !

 

Quand nous étions plus jeunes, on nous parlé de l’école et de l’université comme des sanctuaires, comme des lieux où la jeunesse, promesse d’avenir, était protégée et pouvait grandir et se construire de manière exemplaire et en toute sécurité. Et nous y avons cru !

 

Aujourd’hui on entend dire qu’un président d’université joue la carte de « l’apaisement » avec des personnes soupçonnées d’avoir détourné des millions d’euros et cela ne nous choque pas !

 

Aujourd’hui on entend dire que des étudiants sont menacés de mort parce qu’ils se mobilisent contre la corruption et en faveur de l’éthique, et on ne descend pas dans la rue !

 

Aujourd’hui on entend dire que des vigiles sont placés par le président de l’université devant l’entrée du campus pour surveiller et fliquer, non les mis en cause du CEREGMIA, mais les étudiants et enseignants qui militent pour l’éthique, et on ne s’indigne pas !

 

Aujourd’hui on entend dire que trois jours de blocage vont mettre à mal les examens et on y croit et on s’empresse d’y croire, alors que dans toute la France, des manifestations d’étudiants et des blocages d’université ont lieu depuis des semaines et que l’on sait que les examens auront lieu, quoi qu’il arrive !

 

Aujourd’hui des menaces et des intimidations sont exercées sur des personnels de l’université qui militent pour leurs valeurs d’éthique et de justice, et tout le monde détourne le regard !

 

Aujourd’hui le président de l’université bafoue sciemment la loi d’autonomie des pôles, prend des sanctions à peine déguisées contre la vice-présidente de pôle qui défend, elle aussi, l’éthique et l’exemplarité, et on laisse faire !

 

Aujourd’hui on comprend bien que toutes ces pressions, toutes ces méthodes macoutes sont mises en œuvre uniquement pour protéger le même réseau, les mêmes personnes qui sont accusées de spolier l’université depuis plus de vingt ans, et on se dit : « Ben, cela a toujours été comme ça » et on poursuit son chemin en se bouchant les oreilles et les yeux !

 

Aujourd’hui la peur et la terreur essaient de s’imposer ! Aujourd’hui on veut museler et bâillonner ceux qui ont encore le courage de parler et de dénoncer, ceux qui mettent leurs valeurs au-dessus de leurs peurs, ceux qui croient encore en un monde plus juste et plus éthique !

 

Voilà pourquoi, en choisissant de rejoindre le comité Vigilance Anti-Corruption, nous avons opté pour l’éthique contre la corruption, pour la solidarité contre l’individualisme, pour la liberté d’expression contre le silence complice !

 

Nous avons choisi aussi de défendre les intérêts de notre jeunesse, socialement malmenée, et qui a le droit d’étudier dans les mêmes conditions de respect et d’honnêteté que n’importe quel autre étudiant de n’importe quelle autre université !

 

La corruption à l’université, ce n’est pas seulement de l’argent en moins pour nos étudiants, pour leur mobilité dans la Caraïbe, pour leurs équipements numériques et technologiques, pour leurs stages à l’international !

 

La corruption à l’université, c’est aussi du chantage sexuel, des tergiversations aux diplômes, l’apprentissage de la peur et de la docilité, quand une université digne de ce nom a pour souci de développer l’esprit critique, l’éveil des consciences, l’exercice de la parole contestataire, le bouillonnement intellectuel et culturel !

 

Dire non à la corruption, dire non à la corruption à l’université, c’est offrir une chance de rester au pays dans de bonnes conditions à cette jeunesse qui s’en va chercher ailleurs ce qu’elle ne trouve pas ici ! Notre jeunesse part, notre pays se meurt : aidons-la à rester pour qu’elle revivifie notre pays !

 

Au comité vigilance Anti-Corruption, nous avons choisi librement de dire : non à la corruption, non à l’intimidation, non à la peur, non au silence !

 

Mais en disant non à la corruption, nous avons dit OUI à une université libre, assainie, respectueuse de ses étudiants ! OUI à une université réhabilitée et porteuse de valeurs éthiques dont notre jeunesse est en droit de se prévaloir !

 

Rejoignez-nous dans l’action par un simple mail à l’adresse vigilance.anticorruption@gmail.com et ensemble, tous ensemble, bâtissons un monde qui ressemble un peu plus à celui dont nous avions rêvé !

 

Le comité Vigilance Anti-Corruption

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