Accueil
Aimé CESAIRE
Frantz FANON
Paulette NARDAL
René MENIL
Edouard GLISSANT
Suzanne CESAIRE
Jean BERNABE
Guy CABORT MASSON
Vincent PLACOLY
Derek WALCOTT
Price MARS
Jacques ROUMAIN
Guy TIROLIEN
Jacques-Stephen ALEXIS
Sonny RUPAIRE
Georges GRATIANT
Marie VIEUX-CHAUVET
Léon-Gontran DAMAS
Firmin ANTENOR
Edouard Jacques MAUNICK
Saint-John PERSE
Maximilien LAROCHE
Aude-Emmanuelle HOAREAU
Georges MAUVOIS
Marcel MANVILLE
Daniel HONORE
Alain ANSELIN
Jacques COURSIL

L’ILLUSION ETASUNIENNE

 L’ILLUSION ETASUNIENNE

Ils ont l’ai fin ces jours-ci tous ceux qui, ici comme ailleurs, au lendemain de la victoire de Barrack Obama, nous avaient chanté, la gueule enfarinée, l’hymne de la première puissance mondiale profondément transformée, radicalement transformée et bla-bla-bla…

Tout-Monde il est beau Tout-Monde il est gentil, quoi !...

Noiristes antillais, Gauche-caviar franco-européenne, arabo-musulmans en quête de brevet de non-barbarie-11-septembriste, Sud-américains shootés au « rêve américain » et autres Africains-fiers-qu’un-des-notres-soit-à-la-Maison-Blanche etc…tout ce beau monde avait communié un certain 20 janvier (jour de l’investiture d’Obama) dans un grand rêve humaniste, réconciliateur et universaliste sous l’égide de la Bannière étoilée.

Ils ont l’air fin après deux événements qui n’ont strictement rien à voir et qui pourtant témoignent sans discussion possible de ce que rien n’a changé au royaume des Yankees :

. un événement mineur : l’arrestation d’un universitaire noir célèbre, Harry Louis Gates, par la police alors qu’il tentait de forcer la serrure de sa propre maison.

. un événement majeur : le premier coup d’état de l’ère Obama au Honduras.

Commençons par le premier…Donc cet universitaire noir de Harvard, par ailleurs vedette médiatique et habitant un quartier huppé majoritairement blanc, Harry L. Gates, rentre de voyage et n’arrive pas à ouvrir sa porte d’entrée. Aidé du chauffeur de taxi qui l’a déposé, noir également, ils essaient de forcer cette dernière lorsqu’une voisine blanche appelle la police qui embarque les « deux Noirs en train de cambrioler » et les conduits menottés au poste où Gates, bien qu’il ait fait la preuve qu’il s’agissait de son domicile, est resté en garde à vue pendant 4h. Aussitôt, stupéfaction et indignations de nos « Tout-Mondistes » ! Cris d’orfraie de nos « United Colors of Benneton » ! Comment, nous qui croyions que l’Amérique avait changé ? Que la paix entre les races était désormais instaurée ? Oh my God, comment est-ce encore possible ? Et Sniff-sniff-sniff !...

Faut-il rappeler à ces niaiseux que 47% des Etasuniens ont voté contre Obama. Presque la moitié des électeurs, quoi ! C’est vrai que la presse nous a enveloppés, durant des semaines entières, dans des tonnes d’articles et de reportages sirupeux qui ont fait croire au monde entier qu’il avait obtenu une victoire écrasante. Or, ce n’a absolument pas été le cas ! Une victoire commence à être écrasante lorsqu’au minimum 60% des électeurs votent en votre faveur. Car enfin, tout de même, je pose la question à tous les chantres de l’Amérique-qui-a-changé :

. et si les Républicains avaient eu un candidat blanc, jeune comme Obama (quadragénaire) et non un septuagénaire comme McCain ?

. et si ce candidat blanc était aussi beau qu’Obama ?

. et s’il était aussi diplômé et intelligent qu’Obama ?

. et s’il avait autant de charisme qu’Obama ?...

Bref, une sorte de John ou de Robert Kennedy, quoi !

Un vieillard moche, peu cultivé et dénué de tout charisme, traînant même une jambe, ayant parfois des difficultés à articuler et des trous de mémoire pendant ses discours, a quand même réussi à faire 47% des voix !!!

Je repose la question : combien de voix aurait alors fait un Blanc jeune, beau, sexy et cultivé ? Lorsque les noiristes répondront à cette question, peut-être finiront-ils par comprendre que rien n’a réellement changé aux Etats-Unis…

Donc que Harry Louis Gates, tout grand universitaire qu’il est, soit menotté comme un vulgaire trafiquant de drogue d’un quelconque ghetto et jeté en prison, bof ! Cela n’a rien d’étonnant ni d’extraordinaire. Des dizaines de milliers de Noirs inconnus vivent ça tous les jours à Boston, à Chicago, à Miami ou à La Nouvelle-Orléans, Obama ou pas Obama.

Sans compter qu’Obama qui, dans un premier temps, avait dénoncé l’acharnement de la police contre les minorités, a été contraint (par qui ?) de faire machine arrière publiquement !!!

Venons-en au deuxième événement beaucoup plus important…Il est maintenant établi que le coup d’Etat qui a renversé le président Zelaya ne pouvait pas avoir eu lieu sans que les Etats-Unis en soient informés, lesquels Etats-Unis disposent d’une base militaire dans le pays. Certes, Obama l’a dénoncé, mais sans prendre de sanctions trop sévères contre Micheletti, le Béké raciste qui s’est installé au pouvoir, et qui a cru bon de traiter le chef d’état des Etats-Unis de « negrito » c’est-à-dire de « petit nègre » ! « De petit nègre qui ne sait même pas où se trouve Tegucigalpa » plus exactement. Comme si tout un chacun de par le monde se devait de connaître le nom et l’emplacement de ce qui fut longtemps une obscure république bananière ! Une propriété quasi-privée de la United Fruit.

Pire : les Etats-Unis, par Hillary Clinton interposée, ont avalisé de pseudo-négociations entre Zelaya et les putschistes au Costa-Rica, mettant du même coup sur un pied d’égalité un gouvernement légalement élu et une bande de latifundiaires exploiteurs liés au narcotrafic. Latifundiaires qui, il ne faut jamais cesser de la répéter, font partie de cette minuscule élite blanche ou se disant blanche qui règne un peu partout en Amérique du Sud, celle qui traite Hugo Chavez de « mono » (singe) parce qu’il est métis et Evo Morales de « merde » parce qu’il est Indien. En fait, ce coup d’état est un croche-patte infligé à l’ALBA, Alliance Bolivarienne pour les Amériques, l’organisation créée par Chavez pour faire barrage à l’impérialisme yankee. Zelaya s’était beaucoup rapproché de Chavez qui lui fournissait une aide plus que conséquente. Tout cela ne pouvait pas plaire à la Maison Blanche, fut-elle dirigée par un Noir.

Si Zelaya n’est pas rétabli à son poste, ce sera là un signal donné à tous les réactionnaires et les fascistes sud-américains. Signal pour leur dire que désormais ils peuvent relever la tête et retenter le coup de 2002 lorsque Chavez avait failli être renversé et avait été emprisonné sur une petite île, l’île d’Orchila, au large des côtes vénézuéliennes d’où un avion immatriculé aux Etats-Unis l’attendait pour qu’il soit transporté de force à…Puerto-Rico. Le même coup subi par Aristide en Haïti !

Allons, messieurs les Tout-Mondistes, ouvrez les yeux ! Les Etats-Unis n’ont pas changé et ne changeront jamais…

Commentaires

zaaraoui | 26/07/2009 - 23:49 :
C'est vrai qu'il y a eu, le jour de l'élection de B.O., une euphorie qui s'était emparé de beaucoup de gens. J'étais, en ce qui me concerne, très sceptique quant à la capacité (ou volonté) du nouveau président à changer les choses. J'avais déclaré sur un site: "les hommes politiques sont comme les vins, ils sont tous pareils et ne diffèrent que par les étiquettes." L'Amérique d'aujourd'hui d'O.B. est absolument identique à celle de l'ignoble Bush, la seule différence c'est la méthode: avec Bush, c'était l'impérialisme avec des slogans de droite; avec O.B. c'est encore l'impérialisme mais avec des slogans "cool". C'est pourquoi O.B. est un homme plus dangereux que l'ignoble Bush. Un adversaire franc vaut mieux qu'un adversaire sournois. Par ailleurs, je ne crois pas qu'il existe des "arabo-musulmans en quête de brevet de non-barbarie-11-septembriste". Cette affaire du 11 septembre est une imposture américaine à laquelle les services secrets américains ne sont pas étrangers. Et tout cela est connu par tous les arabo-musulmans! Cordialement.

Connexion utilisateur

CAPTCHA
Cette question sert à vérifier si vous êtes un visiteur humain afin d'éviter les soumissions automatisées spam.

Pages