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LITTORAL DE SAINTE-LUCE : LES CALDOCHES PERSISTENT ET SIGNENT

LITTORAL DE SAINTE-LUCE : LES CALDOCHES PERSISTENT ET SIGNENT

Dimanche 11 juin dernier, une cinquantaine de militants et sympathisants de l’ASSAUPAMAR (Association Pour la Protection de l’Environnement de la Martinique) s’est à nouveau rendue sur le littoral de la commune de Sainte-Luce (côte sud-caraïbe), au lieu-dit Fond Larion, où une semaine plutôt, elle avait « débarré » l’accès à la plage. La première fois, il avait fallu débarrasser la côte de tout ce qu’elle comptait comme entraves à la libre circulation du citoyen martiniquais : grillages de fil barbelé, enrochements artificiels et constructions diverses. Suite à cette action, les dirigeants de l’association écologiste, Henri LOUIS-REGIS et Pascal TOURBILLON, ainsi que Garcin MALSA, maire de Saint-Anne, avaient été gardé à vue durant une journée à la gendarmerie de Ducos après une série de plaintes déposées par les riverains, en très grande majorité non-Martiniquais.

Rappelons qu’après moult courriers adressés à l’administration et restés sans réponses, l’ASSAUPAMAR avait été contrainte de faire respecter la loi elle-même, chose qui est…interdite par la loi. Elle est belle, la démocratie française ! Ladite loi stipule, en effet, qu’un espace de 3 mètres doit être laissé libre entre la lame battante et la terre ferme pour permettre à tout un chacun de profiter du littoral. La préfecture a rétorqué que cette loi n’tait pas…applicable dans les DOM. Elle est belle, cette citoyenneté française à deux vitesses ! Toujours est-il que ces messieurs ne peuvent nier qu’il existe une vieille loi, datant de l’époque coloniale, dite loi « des 50 pas du Roy », rebaptisée loi sur « les 50 pas géométriques » lorsque le régime républicain fut instauré en France. Cette loi interdit formellement toute construction privée sur le littoral. Il est vrai qu’elle est allègrement violée par les Békés du Cap Est qui ont carrément privatisé tout un empan du littoral de la commune du François à leur seul et unique profit. Certains malhonnêtes osent comparer cette occupation à celle effectuée par les centaines de travailleurs qui, au tournant des années 60, suite à l’effondrement de la canne à sucre et du système d’habitation, furent contraints de descendre « en ville » pour trouver du travail. N’ayant nulle part où ce loger, ces migrants occupèrent des espaces littoraux vierges, notamment du côté de Texaco, pour y construire des cases, Iesquelles cases, au fil du temps, furent rafistolées avec des briques. Rien à voir donc avec les somptueuses villas les pieds dans l’eau des Békés du Cap Est !

Dimanche 11 juin donc, les militants de l’ASSAUPAMAR eurent la surprise de trouver le littoral de Fond Larion à nouveau barré avec des grillages et même avec un enrochement artificiel qu’il leur fut impossible de franchir en passant par la mer. Même les journalistes d’ATV ne purent y parvenir, mouillant l’une de leurs caméras lors de la tentative de franchissement. Il s’agissait là de toute évidence d’une violation flagrante du droit à la libre circulation sur le littoral. Pourtant, un cordon de gendarmes protégeait les lieux, empêchant par la force, aux militants écologistes de rétablir cette libre circulation. La préfecture et l’Etat ont donc bel et bien choisi leur camp : celui des gens qui bafouent la loi. Il est vrai aussi que ces gens sont des non-Martiniquais et qu’ils se considèrent en pays conquis. Ils ne veulent pas voir de « nègres » traîner aux environs de leurs maisons, même si c’est pendant le week-end seulement.

Après le scandale du chlordécone que l’Etat cherche à étouffer par tous les moyens en montant les agriculteurs et les marchandes de légumes contre les écologistes, voici qu’une nouvelle fois il dévoile sa face hideuse de pouvoir colonial et raciste ! Malheureusement, comme pour le pesticide en question, aucun politique n’ose se mouille vraiment. Et si Alan Rapon, candidat du MIM dans la circonscription du Nord-Atlantique, région bananière par excellence, l’a évoqué à longueur de meetings, c’était juste pour descendre ses concurrents Guy LORDINOT (Renouveau) et Louis-Joseph MANSCOUR (PS), pas pour annoncer que le Mouvement Indépendantiste Martiniquais est prêt à entamer une grande bataille pour obliger l’Etat français à prendre ses responsabilités.

Telle est donc la triste réalité. Elle impose donc à tous les écologistes et autres Martiniquais soucieux de l’avenir de leur pays de taire leurs divergences et de s’unir au plus vite pour parer aux coups que ne manqueront pas de leur porter la justice française. Le harcèlement judiciaire que subit Harry DURIMEL, militant anti-chlordécone de la Guadeloupe, et le harcèlement fiscal que subissent ses alter egos martiniquais, n’en sont que les prémisses.

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