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L'Océanisation du monde et la 1ère grande Conférence des Océans à l'ONU

Pierre CARPENTIER
L'Océanisation du monde et la 1ère grande Conférence des Océans à l'ONU

Nėgligées à Paris en 2015 lors de la COP 21 sur les changements climatiques, les problématiques océaniques humaines, complexes et profondes, n'ont pas manqué de resurgir à la surface de notre conscience flottante par l'initiative des îles Fidji et de la Suède. "L'Ocean Conference" organisée du 5 au 9 juin dans le hall de l'Assemblée Générale à New York nous rappelle à notre vulnérabilité commune.

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La péninsule de Manhattan, la ville de New York et ses habitants connaissent bien la permanence des risques d'inondation de grande ampleur que l'East River et l'Hudson River font peser sur leurs flancs à mesure que l'océan dresse ses marées imprévues en complicité des grandes pluies, bloquant les accès aux sous-sols des stations de métro à tout moment.

À l'échelle pan-ocėanique, l’acidification du milieu, l’augmentation du niveau des mers, l’intensification des tempêtes qui frappent les rivages, une nouvelle distribution des espèces autour du globe, la baisse de leur abondance et de la disponibilité en oxygène sont autant de phénomènes qui déstabilisent la biomasse et l'équilibre de son écosystème.

Les océans font leur maximum pour nous tirer d'affaire mais ils s'essoufflent au rythme de notre cadence industrielle mondialisée. Et l'effort d'échange gazeux qu'ils produisent à plein régime tend à nous restituer un air et des eaux viciés d'oxygène raréfié.

Des programmes d'actions concrètes comme celles des Aires Marines mondialement Protégées (AMP) créés en 1992 lors du Sommet de la terre à Rio dans le but d'atténuer ces bouleversements ne couvrent aujourd'hui que 4% des eaux de l'aquasphère (constituée à 55 % de haute mer) pour un objectif fixé en séance à 10 % d'ici à 2020. Gardons bien présent à l'esprit que c'est dans la zone mésopélagique, soit entre 200 mètres et 1000 mètres de profondeur, que l'on trouve la présence des vertėbrés les plus abondants du globe... 

Plus récemment les Aires Marines Éducatives (AME), créés en 2013 pour tenter de retrouver quelque équilibre au moyen d'une pėdagogie environnementale auprès des plus jeunes, sont le produit d'un concept qui a été lancé dans l’île de Tahuata, aux Îles Marquises, par l’école primaire de Vaitahu, la Fédération culturelle et environnementale des Marquises Motuhaka et l’ex-Agence française des aires marines protégées, avec le soutien de la Polynésie française, de la Communauté de Communes des Marquises (CODIM) et de l’État. C’est une création propre à l'archipel des Îles Marquises et qui fait des émules dans le monde entier désormais.

Pascal Erhel-Hatuuku, chef de projet de labellisation Îles Marquises-Unesco, raconte : "Le projet Pukataï est tout simplement le premier réseau d’aires marines éducatives au monde ! Il est né aux Marquises à travers une petite baie qui a été gérée par les enfants d’une école. Ils se sont occupés d’une petite zone proche de la côte où ils ont pu travailler en rapport avec la biodiversité marine et les usages culturels qui y sont liés ». Pukatai, c’est le nom du corail en marquisien."

Notons que c'est à l'occasion de cette même Conférence des Ocėans que l'archipel des Îles Marquises, possession française, a été solennellement proclamé Première AMP 100 % autochtone.

Les multiples problématiques liées à l'océanisation du monde et aux solutions qu'il nous faut y apporter nous forcent à les appréhender sur un double plan ; à la fois sur le plan de l'échelle par l'étendue de leur présence, que sur le plan de la profondeur des nouveaux champs de réflexions qu'elles nous imposent, ce qui n'est pas chose aisée.

Pour exemple de réponse que l'homme su porter à l'un des enjeux évoqué plus haut, et qui nous échappe encore ; celui où il nous faudra nous montrer capables de reconnaître la spritualité organique de l'eau.

Nous prendrons le cas dernièrement résolu, en début d’année, à Aotearoa, où le parlement néo-zélandais a reconnu l’un de ses principaux cours d’eau : le fleuve Whanganui, comme un Awa Tupua, une entité vivante à part entière et l’a même doté d’une «personnalité juridique» avec des droits et des devoirs. C’est le premier exemple de ce cas dans le Pacifique. Inspirant, réconfortant et innovant pour nos sociétés à venir. (In : "Les traditions  polynésiennes faisant face au changement climatique". Pascal Erhel Hatuuku. Tahiti Conférence Internationale sur les Îles Flottantes.)

Autant de pistes nouvelles qui nous mèneront au repère des savantes fraternités, autant de traînées dynamiques de la pensée sur les eaux qu'il faudra maintenir en nos mėmoires.

Soley' !

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