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Haïti : Le Point ce Dimanche

LUEUR D'ESPOIR SOUS LES DECOMBRES DE PORT-AU-PRINCE

sources lci.tf1.fr
LUEUR D'ESPOIR SOUS LES DECOMBRES DE PORT-AU-PRINCE

Une immense lueur d'espoir dans le chaos de Port-au-Prince, près de cinq jours après le séisme qui a détruit une grande partie de la capitale. Dimanche, ce sont quatre survivants qui ont été retrouvés sous les décombres. Un membre danois de la Minustah, la force de maintien de la paix de l'ONU en Haïti, a été sorti vivant et en bonne santé. "Ils viennent de le sortir sans une égratignure", a déclaré un responsable de la Minustah sous couvert d'anonymat en parlant du rescapé, Jen Kristensen.

Dimanche à l'aube, trois Haïtiens avaient déjà été extraits vivants des décombres d'un supermarché de Port-au-Prince par des secouristes américains et turcs, près de cinq jours après le séisme qui a détruit une grande partie de la capitale. Ces survivants, une fillette de 7 ans, un homme de 34 ans et une femme de 50 ans, souffraient de blessures légères et avaient pu s'alimenter grâce à la nourriture éparpillée autour d'eux dans les décombres. Ces nouveaux survivants s'ajoutent aux 70 personnes retrouvées vivantes jusque là sous les décombres de Port-au-Prince par les quelque 43 équipes internationales engagées sur place, comprenant 1.739 sauveteurs et 161 chiens.

{{Les trois priorités de Ban Ki-moon}}

Pour le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, arrivé dimanche a Port-au-Prince, ce séisme est "la plus grave crise humanitaire depuis des décennies". "Je vais en Haïti avec le cœur très lourd pour exprimer la solidarité et l'entier soutien de l'Onu au peuple haïtien", a-t-il déclaré. Selon lui, trois priorités s'imposent : sauver le plus de monde possible, apporter d'urgence l'aide humanitaire, l'eau, la nourriture et les médicaments nécessaires et coordonner l'aide extérieure. Le secrétaire général a aussi indiqué qu'il "se préparait au pire" alors que les personnels de l'Onu ont payé un très lourd tribut au séisme, le quartier général de la mission de l'organisation internationale en Haïti (Minustah) s'étant effondré.

{{Le Mexique sollicite le Conseil de sécurité de l'ONU}}

Le Conseil de sécurité de l'ONU se réunira lundi sur une initiative du Mexique pour étudier la situation en Haïti, où l'ampleur du désastre causé par le séisme "rend nécessaire une présence internationale accrue, sous la coordination des Nations unies", a annoncé samedi le ministère mexicain des Affaires extérieures. "Le secrétaire général de l'ONU participera à la réunion", a précisé le ministère. Le Mexique est membre non permanent du Conseil de sécurité. Le gouvernement du Mexique estime de la plus haute importance que le Conseil de sécurité "contribue aux efforts d'assistance et soutienne le gouvernement haïtien" dans cette situation de "crise qui dépasse de loin la dimension d'autres urgences humanitaires", ajoute-t-il. Les difficultés de coordination de l'aide humanitaire en provenance du monde entier ont suscité des critiques sur l'organisation des secours et du ravitaillement des sinistrés du séisme. D'importants problèmes de sécurité se posent également en raison des pillages auxquels se livrent des malfaiteurs mais aussi la population affamée

{{L'UE va annoncer des aides}}

Les pays de l'UE comptent annoncer lundi de premiers engagements financiers pour aider à la reconstruction de Haïti après le séisme et appeler à la tenue d'une conférence internationale sur ce sujet, selon plusieurs sources diplomatiques, dimanche. "Nous allons montrer à la fois notre volonté de travailler sur les besoins immédiats du pays mais aussi sur l'avenir et la reconstruction", a indiqué la porte-parole de la présidence espagnole de l'UE à Bruxelles, Cristina Gallach. Une réunion des ministres européens de l'aide au développement sur Haïti est prévue lundi matin à Bruxelles. Les ministres devraient faire le point sur leurs efforts d'aide humanitaire d'urgence. Ces efforts "se situent à ce jour entre 20 et 30 millions d'euros" de manière cumulée, souligne un haut fonctionnaire européen, "mais il est difficile de comparer car certains pays ont débloqué des fonds, d'autres ont envoyé des moyens matériels". La réunion devrait aussi aboutir à de premiers engagements pour la reconstruction à plus long terme du pays en partie dévasté, financés à la fois par le budget de l'UE et par les gouvernements nationaux.

{{Les USA seront là "aujourd'hui, demain et à l'avenir"}}

La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a promis aux Haïtiens que les Etats-Unis seront là pour eux "aujourd'hui, demain et à l'avenir", s'exprimant dimanche du tarmac de l'aéroport de Port-au-Prince. La secrétaire d'Etat avait le visage visiblement marqué par ce qu'elle a entendu des équipes qui coordonnent les secours américains en Haïti ainsi que ce qu'a pu lui confier directement le président haïtien René Préval. Avant de reprendre son avion pour Washington, Hillary Clinton, a indiqué que le président Préval et elle publieront dimanche un communiqué commun soulignant la volonté entre les autorités des deux pays à travailler ensemble. S'adressant directement au peuple haïtien, et traduite en créole, Hillary Clinton a déclaré: "Vous avez été terriblement mis à l'épreuve mais je sais qu'Haïti peut se relever et être encore plus fort et meilleur à l'avenir".

{{L'exode}}

Les tensions s'avivent dimanche en Haïti, où la population s'impatiente devant la lenteur et la désorganisation des secours, près de cinq jours après le séisme. Une solution s'offre alors aux survivants : la fuite. Des milliers d'habitants craignant la famine et les émeutes fuient la capitale haïtienne pour gagner les campagnes. Ils n'en peuvent plus de dormir dans la rue et sont terrifiés à l'idée que la terre se mette de nouveau à trembler ou que des pillards ne leur dérobent le peu de biens qu'ils ont pu récupérer après la catastrophe. Pour beaucoup d'entre eux, la seule solution est de faire appel à l'hospitalité d'un parent ou d'un ami qui vit dans une région moins affectée par le séisme.

{{L'horreur, selon les associations}}

Les équipes de Médecins sans frontières présentes en Haïti ont affirmé "ne jamais avoir vu autant de blessures aussi graves". Selon l'association, depuis leur arrivée, "les unités chirurgicales MSF à Port-au-Prince fonctionnent non-stop" afin de prendre en charge "l'important nombre de personnes blessées suite au séisme". La priorité étant donnée aux cas les plus urgents, les équipes ont pratiqué des césariennes et des amputations. Selon l'un des coordinateurs d'urgence de MSF à Port-au-Prince, "la réaction de la population a été immédiate lorsqu'elle a su que nous démarrions des activités médicales d'urgence à Carrefour. La foule s'est alors amassée près de l'entrée. Les patients arrivant sur des charrettes ou à dos d'homme. Il y a d'autres hôpitaux dans la zone, mais ils sont déjà débordés par l'afflux de blessés et disposent d'un nombre limité de personnel et de matériel/médicaments".

L'association, qui comptait déjà 30 volontaires sur place au moment du séisme, a pu envoyer 70 personnels internationaux supplémentaires à Port-au-Prince. Les équipes de Médecins du Monde (MDM) témoignaient elles dimanche d'une situation sanitaire "catastrophique" en Haïti et regrettaient de devoir amputer de nombreuses victimes, de l'ordre de 400 dans les jours qui viennent. Dans l'hôpital général, où ils officient, "la cour est envahie par des lits de fortune. La morgue étant pleine, des corps pourrissent sur le sol".

{{MSF: "laissez nos avions atterrir"}}

Médecins sans Frontières, qui a vu un de ses avions-cargo "empêché d'atterrir" à Port-au-Prince samedi soir, lançait dimanche un appel d'urgence afin que les appareils transportant du matériel médical puissent se poser le plus rapidement possible. L'avion de samedi a été détourné vers Samana, en République Dominicaine. Tout ce matériel est désormais convoyé par camion, prolongeant les délais d'acheminement à Port-au-Prince de 24 heures. Depuis quelques jours, la gestion de l'aéroport de Port-au-Prince par les Américains crée de fortes tensions. Vendredi, un avion français qui avait à son bord un hôpital de campagne avait déjà été refoulé, alors que les moyens pour traiter les blessés manquent

{{Un "désastre historique"}}

Le séisme est selon l'ONU le pire désastre auquel l'organisation ait été confrontée de toute son histoire, pire encore que le tsunami de 2004 car il a décapité les structures locales d'appui à l'aide internationale. "C'est un désastre historique", a expliqué la porte-parole d'Ocha (Bureau de coordination des affaires humanitaires) à Genève Elisabeth Byrs. Contrairement à la situation après le tsunami qui avait tué plus de 220.000 personnes en Asie, il ne reste que très peu de structures locales en Haïti pour servir d'appui à l'aide étrangère. "Même à Banda Aceh (la province indonésienne la plus affectée par le tsunami provoqué par un séisme de magnitude 9,3), on avait des bases locales pour coordonner l'aide", a-t-elle insisté.

{{Un bilan terrible}}

Le dernier bilan des autorités haïtiennes fait état de 50.000 morts, 250.000 blessés, 1,5 million de sans-abri et plus de 25.000 corps ramassés. Un décompte précis des victimes est pour l'instant impossible, mais tous les chiffres fournis pointent vers une catastrophe gigantesque, et d'ores et déjà, 50.000 cadavres ont été comptabilisés et ramassés, selon le ministre de l'Intérieur Paul Antoine Bien-Aimé. "Nous débarrassons les rues des cadavres et nous les mettons dans des fosses communes. Nous avons enterré 40.000 personnes. Nous pensons qu'il y en a 100.000 de plus", a déclaré Aramick Louis, secrétaire d'Etat à la Sécurité publique. "Il y a encore beaucoup de gens sous les décombres". Le chiffre de 40.000 à 50.000 morts a été confirmé dimanche par l'OMS.

{{Port-au-Prince : comme une ville bombardée}}

Les trois quarts de la capitale Port-au-Prince devront être reconstruits, selon le ministre de la Santé haïtien. Le président René Préval a pour sa part comparé la situation de son pays à celle d'une guerre. "Les dégâts que j'ai pu constater ici sont comparables aux dégâts que l'on aurait pu voir dans un pays qui aurait été bombardé pendant 15 ans", a souligné le chef de l'Etat haïtien, qui s'est installé dans un commissariat de police qui lui sert de résidence et de bureau. Mais des experts mettent en garde contre une reconstruction trop hâtive et trop fragile alors que les risques de nouveaux séismes majeurs sont importants.

{{Hors de Port-au-Prince, des villes martyres}}

L'une des difficultés auxquelles se heurtent les secours est la suivante : comment savoir quelles zones ont besoin en priorité d'une aide ? Jusqu'à présent, les équipes se sont concentrées sur Port-au-Prince, et c'est également la capitale haïtienne qui a été le mieux balisée pour les groupes de sauveteurs. Ils commencent à peine à explorer le reste du pays. Ils ont ainsi pu voir que la ville de Leogane, à l'ouest de Port-au-Prince, a aussi été terriblement endommagée par le séisme. Une équipe de recherche de l'ONU qui s'y est rendue a estimé qu'elle était "la zone la plus touchée avec 80 à 90% des bâtiments qui ont été endommagés", selon la porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires, Elisabeth Byrs. Les équipes de sauveteurs se sont également rendus dans les villes de Gressier (d'une population d'environ 25.000 personnes) et de Carrefour (334.000 habitants) à l'ouest de Port-au-Prince et ont estimé qu'elles avaient toutes deux été détruites à 40-50%.

{{Douze Français parmi les victimes}}

Douze Français sont morts dans le séisme, selon un nouveau bilan provisoire du ministère français des Affaires étrangères. Le Quai d'Orsay, s'est refusé à toute précision sur les identités des Français retrouvés ou le lieu de leur découverte. Le précédent bilan faisait état de 8 morts. Entre 30 et 50 Français sont portés disparus, selon les autorités françaises. Au moment du séisme, quelque 1.400 Français étaient recensés comme vivant en Haïti, dont 1.200 à Port-au-Prince, environ la moitié ayant la double nationalité franco-haïtienne.

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