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LUTTE CONTRE LA CORRUPTION : DES CONDAMNATIONS EXEMPLAIRES

Par Boulkindi COULDIATI
LUTTE CONTRE LA CORRUPTION : DES CONDAMNATIONS EXEMPLAIRES

Le fait est suffisamment rare en Afrique pour être souligné. Le président sierra-léonais, Ernest Bai KOROMA, qui avait promis et juré, dès son arrivée au pouvoir en septembre 2007, d’en découdre avec les délinquants à col blanc, joint à présent l’acte au discours. En effet, KOROMA vient de démettre de ses fonctions la ministre de la Pêche, Haja Afsatu KABBAH.

Détournements de fonds publics, acceptation de "pots-de-vin pour des licences de pêche" et emploi frauduleux de son fils dans son ministère sont, entre autres, les chefs d’inculpation retenus contre la ministre.
Pas plus tard que la semaine dernière, la justice de ce pays a condamné l’ancien ministre de la Santé, Tejan KOROMA, à cinq ans d’emprisonnement pour "irrégularités dans les passations des marchés".

L’homme fort de Freetown achève de convaincre tous ceux qui doutaient de la sincérité de sa promesse, qu’au pays de Christopher OKORO COLE, on ne maraude pas impunément les biens publics. Sous d’autres cieux, les faits reprochés aux deux ministres, fussent-ils suffisamment avérés, seraient pris pour des faits divers. On aurait protégé les ministres indélicats en étouffant l’affaire dans l’œuf. Jamais, murmures et contestations n’auraient inquiété les fautifs.

D’ailleurs, très souvent sur le continent noir, c’est par le sommet que les choses pourrissent. Une fois le sommet atteint, la corruption, le trafic d’influence, les détournements et bien d’autres gangrènes s’installent partout et aisément. Et les honnêtes citoyens, lassés de voir autour d’eux des gens s’enrichir de manière exponentielle, finissent par se convaincre qu’ils doivent changer leur conception du monde et des choses.

Ainsi, à leur tour, ils apprennent à étouffer en eux, tout sentiment patriotique en devenant, eux aussi, faux, veules et vénaux. C’est bien ce mauvais exemple que le numéro un sierra-léonais évite de donner à son peuple. Il sait pertinemment qu’une fois la corruption devenue le sport favori des gens qui sont très proches de lui, la boîte de Pandore est ouverte, et bonjour les dégâts.

Tout compte fait, avec ces condamnations de ministres indélicats, Ernest Bai KOROMA montre à ses pairs africains dans les pays desquels la corruption est devenue un sport national, le chemin à suivre.

Car, il est très peu de dire que la corruption est l’une des principales gangrènes qui sapent les efforts consentis pour le développement.
Aucune nation ne se développe si d’un côté les uns construisent et de l’autre, les autres détruisent. Il est évident que, si les corrompus et les corrupteurs étaient traqués dans les autres pays africains comme ils le sont en Sierra-Leone, le continent noir serait bien parti pour son développement. Les richesses nationales seraient profitables à tous et non à une poignée d’individus. Dans cette optique, l’Afrique cesserait sans doute de toujours tendre la main aux bailleurs de fonds pour quémander sa pitance quotidienne.

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