{ {{Hommage à Marcel MANVILLE, décédé le 2 décembre 1998 et cérémonie de dénomination de la Gare de Transport Urbain « Gare Marcel MANVILLE » à Trinité, le 13 décembre 2008.}} }
- Invitations lancées par la municipalité de la ville de Trinité et publication faite au journal ANTILLA n° 1329du 11 décembre 2008 et divers autres médias pour le programme suivant :
L’inauguration ; un dépôt de gerbe ; un hommage à la Maison de la Culture de Trinité - .
Le 13 décembre, comme prévu, ont eu lieu d’une part la cérémonie de dénomination « Gare Marcel MANVILLE », cérémonie présidée par Louis-Joseph MANSCOUR -Député de la Martinique et Maire de Trinité- et son Conseil Municipal ; d’autre part, suivie d’un dépôt de gerbe sur le caveau familial où se trouve inhumé M. MANVILLE ; enfin le rendez-vous à la Maison de la Culture pour lui rendre l’hommage qu’il mérite.
Des sympathisants invités et de toute la Martinique étaient présents, une bonne centaine de personnes pour l’évènement. Ont été remarqués :
Guy DUFOND, Gesner MENCE, les frères CAYOL, Garcin MALSA -maire Ste-Anne-, des militants du PKLS dont J-P ETILE, Victor PERMAL -responsable du Cercle Frantz FANON-, Mme Vve Joby FANON, le neveu Marius GOTTIN de MANVILLE, Roger EBION, Huguette BELMARE, Alain BRAMBANT et bien d’autres encore qui ont connu et fréquenté de près ou de loin notre grand et distingué aîné.
Maître Marcel MANVILLE était un homme très cultivé et très au courant des affaires, des actualités locales et des évènements mondiaux ; un homme contre l’inertie et de combat sur le terrain, un homme sensible, affable, courtois et humble au service des opprimés et des humbles. Il était épris de justice, de liberté, de dignité, de verticalité…
Point n’est besoin de trop dire sur ses qualités, déjà résumées dans le précédent ANTILLA et développées par le Maire et les orateurs à la Maison de la Culture de la ville.
Il est quand même intéressant de souligner en plus que L.-J. MANSCOUR dit qu’il n’a pas été du même bord politique que MANVILLE, mais qu’il apprécie l’homme, un fils de la commune, pour sa valeur de militant et de combattant vertical, défenseur en tant qu’avocat de la cause des opprimés, partout où il a été. Le maire lui rend l’hommage qu’il mérite en rappelant l’histoire de sa famille et son parcours ; son père Marius MANVILLE décédé en 1938 avait été un élu de la Trinité. Il va ensuite dévoiler le panneau de la nouvelle dénomination de la gare qui vient, dit-il, de compter son millionième de voyageurs, la semaine dernière, depuis son existence.
Son neveu Marius GOTTIN, qui lui ressemble beaucoup d’ailleurs, a parlé de son oncle très affable et aimant beaucoup sa famille, dont plutôt des sœurs auxquelles il doit beaucoup.
Le dépôt de gerbe, portée par Léandre MARIMOUTOU, a eu ensuite lieu sur le modeste et joli caveau des MANVILLE, non loin de l’entrée du cimetière.
Tout le monde s’est ensuite rendu à la Maison de la Culture pour entendre quelques discours des ses proches sympathisants.
Nous savons que MANVILE a milité, avec Frantz FANON, aux côtés de Ahmed BEN BELLA en Algérie pour la cause algérienne. Une manière de dire qu’ils étaient depuis l’Algérie des anticolonialistes. D’ailleurs ces deux noms de Martiniquais verticaux sont tellement liés que l’on ne peut parler de l’un sans penser à l’autre.
Il a laissé trois enfants : Alain, devenu avocat - Yves, secrétaire d’ambassade – Elvire, étudiante à Sciences Politique et au Barreau de Paris de 1947 à 1997. Jean-Pierre ETILE a lu l’hommage et le récit d’histoire concernant le père MANVILLE que lui a fait parvenir son fils Alain, absent en la circonstance.
Victor PERMAL du Cercle Frantz FANON a rendu l’hommage mérité à ces deux personnalités Marcel et Frantz. C’est d’ailleurs F. FANON, le médecin psychiatre, qui avait écrit que « La société coloniale produit de la schizophrénie ». Victor fait, entre autre, allusion à ce qui se passe actuellement entre policiers et civils, une sorte de délinquance de l’époque nazie. C’est, ajoute-t-il, triste et honteux ce qui se passe dans notre pays.
Personnellement, j’avais suivi le procès posthume de Christophe COLOMB au Ciné Théâtre à Fort-de-France, initié par MANVILLE et je l’avais retrouvé lors d’une manifestation de soutien à Garcin MALSA, relatée par France-Antilles le 13 janvier 1995. Il était costaud et de grande taille ; sans le micro il pouvait être vu et entendu sur une bonne distance alentour, de sa voix de ténor et de ses paroles convaincantes d’un vrai défenseur.
Guy DUFOND, un ancien de l’OJAM et compagnon de lutte de MANVILLE, raconte debout -pour rester comme lui vertical- qu’il l’a côtoyé de longues dates depuis qu’il fut envoyé à BORDEAUX suite aux manifestations de l’OJAM -arrivé en France le jour-même du procès des 16 de Basse-Pointe- et l’a depuis suivi de près en France et en Martinique. Ils étaient en 1956 au parti communiste et c’est Camille DARSIERES, Georges GRATIANT et MANVILLE qui en 1963 avaient défendu la cause des membres de l’OJAM.
Les autres ont aussi fait revivre le compatriote.
Isambert DURIVOT, le sculpteur martiniquais, a remis à la Maison de la Culture un buste de MANVILLE qu’il a taillé dans du granit.
Léon SAINTE-ROSE, un artiste que tout le monde connaît, accompagné de SELLAYE au tambour, a animé un spectacle culturel plein de couleurs musicales de ses chansons des années 60 et 70, racontant ainsi des épisodes d’histoires encore vivantes du siècle dernier. Il a été lui aussi un compagnon de DUFOND et de MENCE dans leur jeunesse éprouvée.
Des Danseurs de kalenda et de bel-air ont clôturé la séance au Centre.
Pour conclure, nous avons encore ces échantillons d’hommes, ces repères qui sont enregistrés dans nos mémoires -qui ont encore beaucoup de choses à nous raconter- pour avoir vécu plus ou moins avec eux des évènements qui ont secoué la Martinique au siècle dernier et mieux, depuis près de quatre siècles. Les sympathisants, hommes et femmes, qui étaient présents sont d’un certain âge ; il y avait très peu de jeunes. Des personnes de la foule se demandaient pourquoi n’y avait-il pas de nombreux jeunes et même des représentants d’associations parmi les aînés pour voir et écouter, comprendre, enregistrer et enfin retransmettre le vécu de ces aînés du siècle dernier aux générations qui suivent. Toutefois, il existe de nombreux ouvrages pour l’instruction et la formation de nos jeunes, pour construire et/ou consolider leur identité. Des films sont progressivement édités…
Un livre à lire, qui était en exposition :{{ « Les Antilles sans fard »}} de Marcel MANVILLE, des Editions L’Harmattan 1992 – voir en librairies et au Cercle Frantz FANON.
Martinique, le 13 décembre 2008.
{{Léis}}
Article et photos de L. Litampha
(Cliquez pour agrandir)
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