Quel que soit le résultat de la consultation électorale de ce dimanche 10 janvier à la Martinique, un fait aura frappé tous les observateurs : l’impressionnante mobilisation des électeurs « métros » ou « Français hexagonaux ». Dans les communes où ils sont nombreux (Sainte-Luce, Diamant etc…), ils ont constitué des files qui parfois débordaient hors des bureaux de vote dont certains étaient tenus par des…Métros. Dans les autres communes, ils étaient tout aussi empressés à mettre leur bulletin dans l’urne.
Sans lire dans le marc de café, il n’est pas douteux que la grande majorité d’entre eux soit opposée à l’article 74 et au tout petit début d’autonomie que son éventuelle adoption entraînerait pour la Martinique. Le souvenir de la grande grève de février et de son principal slogan (« Péyi-a sé ta nou, sé pa ta yo ») est encore présent dans toutes les mémoires et même si les pro-74 ne recouvrent pas exactement les grévistes du Comité du 5 février, il est probable que dans la tête de l’électeur « métro », ce soit du pareil au même.
Ce vote « métro » n’est aucunement anecdotique quand on sait que la consultation du 7 décembre 2003 (sur l’adoption ou non de l’article 73) a été perdue d’un tout petit millier de voix. Or, l’électorat « métro » avoisine les quatre ou cinq mille électeurs ! On peut légitimement se demander si ledit vote ne faussera pas le résultat de la consultation et si à l’avenir, il ne faudra pas, comme en Nouvelle-Calédonie, définir les contours d’un corps électoral martiniquais dans la mesure où à l’heure actuelle, toute personne installée à la Martinique depuis au moins 6 mois et qui s’est inscrite sur les listes électorales a le droit de voter.
A réfléchir !
Mais à l’heure où nous écrivons ces lignes, le résultat du scrutin n’est pas encore tombé…
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